Il est des jours où l’on choisit de sacrifier quelques heures de sommeil, conscient probablement que des incertitudes vont trouver des réponses.Ainsi pourrait s’entrevoir la journée de mercredi sur les berges de la Sioule à Châteauneuf les Bains.
Impulsé par un bureau d’étude venu du Jura, c’est dans la boucle de Méritis que devait avoir lieu l’une des plus importantes pêches électriques jamais réalisée depuis des années sur la rivière.
Associé au bureau d’étude, c’est notamment l’ensemble des personnels techniques de la fd63, des gens de logrami, de la fd03, Mr Henri Persat spécialiste des ombres ; qui avaient fait le déplacement pour aider à la mise en place d’une infrastructure très conséquente.
Pas moins de 8 postes de pêche , une rivière barrée par des filets sur près de 170m , cette partie de la Sioule allait se voir passer au peigne fin.
Réalisé suivant un protocole stricte , une pêche électrique se déroule par deux passages successifs , conduisant à un échantillonnage complet des poissons de la rivière qui sont prélevés , triés , mesurés , pesés pour certaines espèces .D’autres à l’image des ombres auront même à subir le prélèvements de quelques écailles.
Chabot , vairon , loche , goujon , ombre , tacon et truite auront livré bien des informations sur la vie de la riviere même si clairement il est difficile d’introduire instantanément une lecture autour de la masse d’information recueilli lors de cette pêche. Des informations qui devront etre compulséespour permettre une analyse fine et pertinente de l’évènement. Malgrés tout on peut dégager quelques éléments majeurs de premier lecture.
Interrogeant quelques spécialistes , nul doute que nous devrions avoir sur cette portion un IPR conforme aux attentes , démontrant un état qualitatif satisfaisant de l’ ichtyofaune de la riviere.
Une donnée qui viendra confirmer la bonne santé écologique d’un milieu dont nous pêcheurs sommes spectateurs et dont après des années au bord de celle-ci je ne peux etre qu’admirateur .Élément essentiel d’un propos que je n’aurais eu de cesse de vous livrer sur Auvergne passion mouche.
La Sioule est belle et mérite sans contexte que l’on s’engage à sa protection.
Au delà nul doute que la présence d’ombrets et de tacons issu d’une vrai reproduction sauvage seront des sources d’optimisme sans pareil à l’heure de faire lecture de ce qui va suivre et qui tiendra lieu ici d’un immense coup de gueule .
Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’il s’agira d’analyser le résultat de cette pêche auprès de l’espèce qui intéresse le plus les pratiquants : la Truite fario.
Comment parler autrement que de dire que la pêche de la Sioule est à l’agonie sur ce secteur.
A peine 6 truites de plus 30 cm auront été récoltées.Pas un seul poisson de plus de 40 cm alors que nous avions sur le côté gauche de la rivière une berge creuse propice à abriter un bel individu.
Bien peu avant la pêche aurait mis en jeu quelques euros pour tenter ce pari osé que d’envisager un tel résultat. Aurais-je peut-être été le seul à prétendre cela ??
Depuis des mois je ne cesse de l’écrire, de le dire, de tenter de l’expliquer au point qu’aujourd’hui tout cela a laissé place à une lassitude sans égal. Sans mesure de préservation, le contexte écologique actuel ne permettra plus à la Sioule de subir une pression de pêche importante. Il nous faut absolument sur protéger le peu que dame nature concèdera à nous laisser.
Il est évident que le choix du secteur aura aussi valeur à être analyser lorsqu’il s’agira de tirer des conclusions autour de cette pêche électrique.
La boucle des meritis étant probablement l’un des territoires de la rivière le plus sollicité à longueur d’année et ne laissant guère de place à la tranquillité. Démonstration est probablement faite de l’impact significatif de l’activité pêche lorsque la nature ne permet plus à une population de fonctionner de manière optimale.
Cela fait maintenant 3 ans que les populations de truite de notre département souffrent .Des cycles reproductifs fragilisés au point de contaster des disparités significatives sur des classes d’age 1+ et 2+, des assecs de nos tributaires qui subissent de plein fouet une évolution climatique qui apparait comme des plus en plus irrémédiable.
Pourtant il suffit de mesurer l’intensité avec lequel certains ont lutté pour éviter la sanctuarisation d’un km de linéaire sur les portions les plus fragiles pour comprendre combien la naïveté à laisser place à l’inconscience. La Sioule est prisonnière d’une volonté collective des pêcheurs qui conduira cette rivière vers le déclin irréversible
Je n’ose imaginer l’avenir des portions les plus aval du 63 qui devront subir dans les mois à venir le réchauffement d’une eau dont la rareté se fera de plus en plus importante .
Je n’ose imaginer l’avenir de ces portions lorsque s’affinera avec certitudes l’arrivée d’une microcentrale quelques kms en amont (voilà un petit scoop !!!!).
Je n’ose imaginer combien l’avènement d’un lobbysme autour des moulins va conduire à la mise en place d’une philosophie de rentabilisation qui ne laissera guère de place aux truites.
Je n’ose imaginer combien la saison 2018 va conduire à la migration de quelques pratiquants qui a la lecture de ces résultats iront vagabonder panier dans le dos sur d’autres portions de la rivière
D’Auvergne passion mouche je continuerai à vous parler de la Sioule, de sa beauté .Je continuerai à me faire le relai de la chance que nous avons de pouvoir encore fouler des espaces si rares, si fragiles.
De Sioule nul ne doute probablement que les années passés à m’amuser à chercher la belle des Combrailles me donneront un léger avantage lorsque l’hiver viendra .Mais aujourd’hui à l’heure où j’écris ces lignes, je suis prêt à un pari ambitieux.
Si rien n’est fait, si aucune prise de conscience ne se développe rapidement
La pêche de la truite sur la Sioule ne sera plus qu’un souvenir dans les 10 ans à venir !!!!!!