De pêche en réservoir, il s’en exprime différents visages
Du plus actif arpentant les bordures à la recherche d’une ombre qui se dessine. Naveurs qui prend plaisir à chercher un indice pour lancer son imitation. Nympheur au fil dont j’admire la maitrise lorsque le moindre tressautement de son nylon se voit sanctionner d’une touche.
A l’aficionados de la pêche au streamer, chest pack en bandoulière, panier à soie prêt à déployer dans les airs l’arme de sa quête. Rançon d’un succès dont il mise la réussite sur la connaissance des lieux, conscient d’être à la recherche de la dame du lac.
De notre humeur du jour, du moment, cet univers ou poisson n’est là que pour le plaisir .décline chaque personnalité, chaque identité.
Ainsi ai-je consacré nombre de l’heure à voyager le plus légèrement possible. Une canne, un moulinet et une mouche, rien de plus. Période ultra light.
Mais le temps passe et inconsciemment aurais- je pris le risque de m’enfermer dans mes certitudes, dans mes stratégies oubliant que mon envie de réservoir est souvent question de diversité.
Par fainéantise, par économie, par désir d’ aller au plus simple , il est un profil de pêcheur que l’on ne voit plus guère.
D’un moulinet à cassette ou l’on essaye de se convaincre que l’on a tout compris, tout assimilé, nul doute qu’il suffit d’observer pour comprendre que le changement se fait plus laborieux .Pour ma part il est temps de revenir à mon club des 5
Retour à la période « bourricot ».
5 cannes, 5 approches, 5 façons d’être. Éloge absolu d’une philosophie ou l’on tente de passer en un clin d’œil d’une stratégie à l’autre.
5 cannes comme la déclinaison d’envies ou l’on mesure que chaque pratique possède des spécificités propres.
Prise de conscience de la maitrise et de l’expérience nécessaire pour comprendre chaque subtilité d’une pêche en noyée, au chironome, en corde à linge (etc….).
Occasion surtout de donner du temps à la pratique plus qu’à la théorie.
5 cannes qui se déclinent en fonction des saisons et des plans d’eau.
Des essentielles qui sont là à chaque sortie comme une soie de 5 équipé d’un long bas de ligne qui me conduit vers les pêches dites légères .D’une soie de 6 indispensable à la mise en œuvre des pratiques ou la distance reste un paramètre indispensable. Enfin d’une soie de 7equipé d’une S3 qui me permet d’exploiter les couches plus profondes.
De ce tryptique de base, vient alors se marier des ensembles moins neutre à l’image d’une soie S7 qui colle à l’hiver et à ces eaux froides .
De cette soie intermédiaire dont je raffole lorsque vient le temps de la noyée. D’une autre soie de 6 ou kiki devient l’arme de prédilection lorsque truite s’amuse dans la vague.
5 cannes surtout qui soignent mon plus grand défaut : l’ennui.
Témoignage d’un intérêt qui malgré plus de 20ans ne m’a jamais éloigné de la pêche en réservoir et pour laquel je la préfère à bien des sorties rivières ou l’on persuade que la mode al Hilo fait encore de nous des pêcheurs à la mouche.
Témoignage d’une lassitude qui ne sait jamais installer et dont l’unique but se résume peut être à vous encourager en ces périodes pauvres (hiver) à découvrir cet univers pas aussi facile qu’on le pense.
Témoignage d’un savoir si modeste soit-il ou chaque déclinaison est l’occasion de gouter à plein poumon cette passion commune qui nous anime.
Témoignage surtout …dont l’unique conclusion amis lecteurs est de vous convaincre de regarder le réservoir autrement qu’un simple outil de remplacement.