Catastrophe sur le Cube

Il y a quelques temps je vous avez parlé sur le blog de la réussite de voir de nouveau le ruisseau du Cube coulant à Châteauneuf les Bain ouvert à la progression des poissons.

http://auvergnepassionmouche.fr/siouleles-grands-travaux/

Un travail pharaonique pour créer un nouveau linéaire.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Hier grâce à l’alerte d’un pêcheur (Jean Louis) qui pratique sur la rivière, je reçois la mauvaise nouvelle de dizaine de poissons retrouvés mort sur le ruisseau.

004

Truitelle, goujon, vairon, payent un lourd tribu d’un évènement qui vient de causer leur mort. Au-delà de toute extrapolation, de toute idée préconçue, il s’agit aujourd’hui d’être prudent sur les causes qui ont conduit à ce spectacle bien triste.

007

Malgré tout ces images viennent encore fois stigmatiser l’évidence que toutes choses peut basculer en quelques instants .Des efforts peuvent se retrouver anéanti en quelques minutes.

De cette fragilité une fois encore la leçon qui s’impose tient dans notre capacité à comprendre l’absolu nécessité qui est la nôtre ( pêcheur)  à minimiser aux maximum l’impact de notre pratique sur ces êtres vivants dont la vie ne tient trop souvent qu’a un fil.( Merci à Jean Louis pour ces images)

 

Trés chaud , trop chaud

Il est une période de l’année que tout moucheur attend. L’arrivée des premières heures de juin signe la venue au-dessus de la rivière des grandes mouches de mai. Instant magique qui nous livre l’un des plus beaux moments de la saison.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Bien décidé de profiter de ces jours fastes, nous partons avec Vincent à la rencontre d’un recoin de notre Auvergne. Destination Alagnon pour quelques heures de pêche.Royaume de l’eau vive, la belle cantalienne coule au milieu des rochers, livrant sous chaque pierre, l’espoir d’une belle truite sauvage.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Sanctuaire parmi les derniers grands refuges d’une nature isolé, c’est avec retenu que nous pénétrons dans l’eau conscient de la fragilité d’un tel lieu.
Plongeant mon regard au fond de la rivière, j’observe le petit chabot, asphyxié par les températures au-dessus de 30° de ces derniers jours. L’Alagnon est déjà si chaude, si basse à l’image de bien des rivières de nos départements.La situation de 2003 plane comme une épée de Damoclès au-dessus de la belle auvergnate.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Au-delà de simple condition de pêche très difficile, je prends conscience que depuis mon enfance le monde qui m’entoure n’a cessé d’être bouleversé .Imperceptiblement, ici, ailleurs, du fin fond de la Chine au contre fort d’un volcan Auvergne, notre Terre évolue, se réchauffe, affirme des cycles naturels de plus en plus violent. Petit à petit, l’eau de nos rivières, leur niveau, leur température, la pollution que l’on arrive plus à éliminer, fait que l’auvergnate s’éloigne du nid douillet que dame fario aime à rencontrer. Ces rivières offrent en ces heures de l’année comme tant d’autres en France des perspectives inquiétantes.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Triste évolution qui semble parfois inévitable .En foulant les berges de l’Alagnon, j’ai la sensation de revivre les prémices d’une année noire ou l’affreux spectacle de truites agonisantes dans les derniers trous de la rivière hantent mon esprit. Nous devons absolument prendre la mesure de ce qui se joue à nos portes : Une France ou l’aire de repartition des salmonidés va se reduire comme peau de chagrin.
De ce constat, de ces observations, nous devons comprendre que la pêche d’hier date du passé. Du fumier à l’assiette, il n’y aur guère de différence, simplement des espèces en danger, pêcheur de truite compte les heures qui lui reste à vivre.
La pérennisation de l’activité pêche passe par notre capacité à comprendre que nous devons apprendre à vivre avec ce qui reste. Nous pourrons battre le pavé pendant des heures, hurler plus fort que le voisin, rien ne perturbera la terrible realité : notre monde change et l’humanité marque son temps d’une empreinte indélébile

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Tant que nous continuerons à prélever dans des milieux fragilisés, c’est notre avenir que nous scellerons

7 juin sur la Sioule:Selectif de Montage et Animation

C’est au bord de la Sioule, dans une atmosphère bucolique, sous le soleil de juin que nous avions décidé d’organiser avec Vincent Botte un grand rendez-vous autour de la pêche et de la rivière.OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Montfermy ,L’AAPPMA Montfermy-Chapdes Beaufort, Pierre Faure ( président de l’aappma), le comité des fêtes ont mis les petits plats dans les grands pour nous recevoir et offrir à notre rivière « Sioule » la vitrine d’un moment rare.

animation sioule (2)

Point d’orgue de la journée : le manche sélective du championnat de France de montage de mouche organisé en collaboration avec le GPS Sioule et Morge et le comité régional Auvergne de la FFPML Des plus jeunes au seniors aguerris, tous ont caressé l’espoir de se qualifier pour la grande finale du championnat de France.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Durant près de 3 heures, dans une salle ou les curieux se sont bousculé pour admirer la dextérité des monteurs, ce volet de la fédération de pêche à la mouche aura montré combien il est capable de générer de l’attractivité auprès du public sur un territoire rural. Si malheureusement le nombre de participant était un peu plus faible que l’an dernier, l’impact sur le public et la capacité à faire connaitre la FFPML et nos clubs aura été nettement supérieure à celui de la manche de promotion national realisé en 2013.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
La venue de notre président de fédération de pêche, d’un de nos administrateur FD63, de membre des aappmas voisines comme le président de l’aappma de Châteauneuf les bains pour la remise des prix aura scellé la réussite du sélectif « Auvergne 2014 ».Une belle vitrine pour nos clubs, le comité régional « Auvergne », La fédération française de pêche à la mouche.
Résultat : Champion d’Auvergne 2014 ( en attente de validation)
-Benjamins : Miramont Tom
-Minimes : Gachet Thomas
-Cadet : Faverjon Pierre
-Junior: Touron Alexis
-Seniors: Chicard Jerome

Ce sélectif aura aussi  été l’occasion de mettre l’accent sur la vivacité de nos territoires auvergnats autour d’une jeunesse auxquelles nous devons consacrer du temps pour lui permettre de grandir et devenir les pécheurs de demain. Des jeunes de grande qualité que nous devons conduire à être bien plus que des champions mais des hommes engagés capable d’être des défenseurs de nos rivières.

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Idée maitresse qui aura poursuivi chacun d’entre nous durant le reste d’une journée faite de rencontre autour de la Sioule et de la pêche.
Une pratique de notre passion qui se décline dans sa diversité. Un trait d’union entre toutes les techniques, toutes les stratégies qu’un web revue résume à merveille. Un « Monde de la truite » ou seul compte le plaisir d’une communion avec la nature. Voici l’invitation que nous avons proposée aux curieux à travers les différents acteurs qui se sont joint à nous.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

D’un mouche que l’on vient de monter , à la recherche de ces appâts dans la rivière ,des couleurs clinquantes d’un leurre à la science qu’il faut mettre en œuvre pour provoquer l’attaque de la truite, seul compte l’éthique et la capacité des pratiquants à percevoir la fragilité des rivières que nous avons aujourd’hui sous les yeux.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Très attaché avec Vincent à n’oublier personne, une fois encore je remercie Alain Foulon, pécheur aux leurres de grande renommée de sa présence à ce modeste rendez-vous. Valeur d’exemple, moteur d’une prise de conscience, ce sont ces personnes qui font évoluer les mentalités. Grace à eux, nul doute que les pêcheurs aux leurres prendront le partie d’enlever quelques triples, de sacrifier quelques touches pour remettre à l’eau les prises en limitant aux maximum les blessures.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Vincent poursuivra ce voyage dans le monde la pêche par la découverte pour beaucoup d’une technique venue de l’empire du soleil levant. Mise en lumière en France par maxime Miquel, le Tenkara offre une autre manière de partir à la conquête de notre riviere.Simplicité, sportivité, telles sont les maitres mots d’un art ancestrale.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

De l’ancien au moderne, Christophe Pacalet aura ouvert les portes d’une pêche qui se veut de plus en plus technique, de plus en plus pointilleuse du moindre de détail.A son contact le visiteur prend conscience que les clés de la réussite passent par la perfection. Chaque moment d’échange avec lui vous amené vers la progression .Sa présence aura sans nul doute permis à quelques-uns d’être encore plus efficace.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Torrentis résumera à merveille l’esprit que nous nous sommes attachés à livrer durant ces quelques heures de balade sur les bords de la Sioule. Une canne à mouche née de la collaboration entre un pêcheur à la mouche et un pêcheur à l’appât naturel. Démonstration que les frontières s’estompent lentement mais inexorablement. Je profiterai de l’instant pour un grand Merci à Stéphane Bonnet (PMF) pour son temps, sa disponibilité tout au long de la journée et notamment durant le sélectif de montage.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ainsi comme tout n’est que recommencement .Nous revenons à ces quelques heures passées à l’etau.Jerome Chicard (une fois encore) donnera de son temps pour revenir sur les montages du sélectif.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

4 mouches qui avait toute une raison d’être .De l’éclosion des mouches de mai que la forte chaleur du jour a fortement diminué à l’émergence de chironome qui font fureur en ce moment à Banson.Vincent Deconchat , tout juste rentré d’Allemagne est pret à vous accueillir avec quelques poissons tout nouveau.

Le sort s’etant même amusé offrant les prémices de la mouche qu’il fallait avoir pour réussir le coup du soir en ce moment sur la haute Sioule.Etonnament je trouve la mouche tirée au sort fut un spent d’Ecdyo.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ainsi s’est donc achevée cette journée ou les absents ont certainement eu tort mais nul ne doute qu’une fois encore ils auront une bonne excuse. Demain ils seront de nouveau là en train de pêcher la rivière comme de bon consommateur à l’image de ce pêcheur bardé d’écusson qui m’a pris à partie il y a quelques temps sur la riviere.Etrange enfant gâté qui avant de se permettre de l’ouvrir , ferait mieux de venir se bouger le croupion pour assister une ag , à une pêche électrique , à un nettoyage de ruisseau ou à passer 5 min pour encadrer un môme ou je ne sais quoi encore !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Premier coup d’eau

Cela fera bientôt une semaine que nous avons connu des gros orages sur les têtes de bassin. Sioule et Sioulet ont vu leur débit passé dans le jaune de l’alerte vigie-crue. Rapidement la Basse Sioule a  subit le contre coup.

Capture

Après des semaines à 6 m3, enfin la rivière offre un nouveau visage. Pour la pêche à la mouche, les 27 m3 qui coule à Châteauneuf n’offre probablement pas les meilleurs conditions et les quelques touristes qui sont venu profiter du week-end de l’ascension ne cachent pas leur inquiétude.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Au bord de la rivière, on sent que nous sommes loin des jours fastes. Peu de pêcheur notamment à la mouche se risquent à tenter leur chance.

Les plats se voient très tendu pour offrir aux poissons l’opportunité de saisir un bel éphémère au vol. Les grosses veines d’eaux ne sont guère plus prometteuses offrant bien souvent des eaux tourbillonnantes. Difficile de trouver quelques recoins ou les poissons ont trouvé refuge.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Pourtant c’est au fil des années, au fil des sorties, s’efforçant à pêcher que l’on apprend à maitriser ces évolutions de la riviere.
La Sioule a pour habitude aux cours du mois de mai de subir de tel coup d’eau. Celui de 2014 se sera fait tout en retenu sans crue, permettant de rechercher encore quelques magnifiques poissons comme les célèbres ombres de la Sioule comme cet aprés midi.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Maintenant les choses sont stabilisées sur les hauteurs et le débit baisse de nouveau. Bientôt la Basse Sioule devrait retrouver de meilleures conditions. Pourtant je reste convaincu que les poissons et la rivière avait besoin de plus.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

A la recherche des trophées /Lac de la landie

Il y a quelque temps déja , j’ai eu la chance de partager la barque avec Franck Coudière Moniteur FFPML et Guide de pêche du lac de la landie.L’occasion d’une super journée de pêche à la recherche des poissons trophées du lac de la landie.

Découvrir le lac de la landie , c’est pêcher dans l’un des plus beaux sites auvergnats…..Alors n’hesitez pas :

Le site internet du lac de la landie :http://lalandie.free.fr/index.php

 

Une odeur de cannelle

L’arrivée de juin annonce sur nos rivières auvergnates les plus belles heures de la saison. Encore quelques instants,la nature livrera ses plus beaux atouts.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

De l’ecdyo à la mouche de mai, du sulfure qui accroche notre regard aux éclosions d’ignita qui ont  fait l’histoire de la rivière, le pêcheur à la mouche ne sera plus guère où donner de la tête.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAMaitre thymalus profitera de l’arrivée de cette manne nourricière pour terminer sa remise en forme après des semaines d’ébats amoureux.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAPetit à petit les rayons de soleil réchaufferont une eau qui commence déjà à manquer. Des semaines que notre Sioule ne coule plus qu’à peine à 8m3.Inquietante situation qui ne laisse guère de doute sur un ralentissement de l’activité des poissons en pleine journée.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Déjà fortement sollicité, Dame Fario a appris ces leçons .La naïveté n’est plus de mise, et la belle retrouve ses vieux réflexes d’un partenaire exigeant qui a écrit les lettres de noblesse des pêcheurs de la Sioule.

Comparable aux hérons, le pêcheur devra se faire oublier attendant les premières heures de soir pour guetter les frémissements .Le moindre geste, la moindre approche à pas d’éléphant anéantira tous les espoirs d’une belle récompense que l’on prendra le temps d’admirer.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Nous gouterons à plein poumon la chance qui est la nôtre. Conscient et utopiste qu’à travers nous, pêcheur d’ici et d’ailleurs, se jouent peut être les derniers instants de milieu aquatique si fragile. Jamais tel jeu ne pourra se terminer sans que nous nous accrochions à ce destin auquelle nous sommes liés. Instant de vie futil, regardant dame fario retrouvée l’eau qui là vu naitre.D’un geste si simple, si anodin, le poing levé, nous crions haut et fort notre volonté que tout cela ne disparaisse pas.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Puis dans la nuit qui envahit la vallée, comme un illusion, tout ne tiendra plus qu’à un fil.S’estompant au loin,il ne restera plus qu’une

odeur de cannelle………….

D’un horizon à l’autre

Le début de cette semaine de vacances m’avait conduit en terre inconnu à la rencontre de ces jurassiennes qui nous font parfois tant rêver. Retour au bercail, Je consacre ce week end à retrouver les Combrailles, la Sioule, sa diversité, ses innombrables possibilités.

OLYMPUS DIGITAL CAMERADe la pêche à la mouche comme un art, j’éprouve l’envie d’en découvrir les multiples visages qui font que le temps s’écoule trop vite. D’une minute passé à l’etau.D’une mouche au quelle on confie ces espoirs. Je commence par écrire l’histoire au fond de mon atelier.
Alors que les choix sont immenses. Des matériaux tous plus rare les uns que les autres ne me satisfont pas pour une fois. Mon envie me pousse à la rigolade.
Prenant en otage Maitre Ragdoll, je lui vole un peu de bourre pour fabriquer la nymphe du jour.

18mai14 (1)

Ultime fantaisie, le plus dur reste à faire : prendre un poisson avec « l’indygotte »

Pourtant avec l’ouverture de l’ombre, la traque d’un poisson aussi fantasque me permet quelques espoirs. J’arpente la Sioule à la recherche de thymallus.Des heures et des heures, j’insiste, je m’use le waders dans les veines d’eau puissantes.

Au détour d’un remous, un bel ombre se laisse séduire. Admirant le magnifique, je perçois son désespoir d’avoir un chat dans la gorge. Mais ceci n’est que prétexte, la suprême excuse pour venir à sa rencontre. Ainsi s’achève le premier volet de ces 48 heures de pêche.

18mai14 (3)D’un horizon à l’autre, dimanche jour de repos, je laisse à la Sioule sa quietude.Mes envies de pêche me conduiront aujourd’hui vers des contrées bien differentes.De l’eau vive et ses salmonidés, je lui préfère les invitations des mangeurs de poissons.

OLYMPUS DIGITAL CAMERADu noble art, des arabesques que la soie dessine sur l’eau, je ne pourrai jamais m’en limiter les possibilités. Depuis mon enfance et mes premières rencontres avec une canne à pêche, j’ai eu le sentiment qu’un pêcheur ne peut s’accomplir que dans la diversité des choses.
Alternance, mot qui définit peut être le mieux la pêche à la mouche du 21eme siecle.Je suis séduit par cette manière d’appréhender ma passion.
Une attaque brute comme un coup de fusil dans la poignée me réveille de ma reflexion.Ce que je suis venu chercher ici se livre à moi dans un combat féroce malgré la modeste taille de mon partenaire.
Chaque rencontre avec Pike me laisse comme un gout à retrouver l’émotion d’assaut si violent.
L’adversaire ne laisse jamais indifférent. Mon streamer comme sa proie n’a aucune chance d’échapper à la dent acérée du roi de ces eaux.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Pénétrant dans son domaine, la tache sombre que je contemple au milieu des nénuphars m’invite aux rêveries les plus folles. Le poisson de l’année peut être, je n’ose imaginer l’émotion d’une telle rencontre.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Malgrés la distance, je sais que l’adversaire est de taille. Je n’ai pas le droit à l’erreur, ma mouche n’aura pas de deuxième chance.Le geste fébrile, ma soie de 9 s’envole au-dessus de l’eau, propulsant ma piètre imitation du vivant comme l’arme absolu au quelle je voue toutes mes ambitions.

A peine posé, mon streamer s’enfonce lentement dans l’eau sombre. Une seconde comme une éternité, la masse au loin vient disparaitre .Mon cœur s’accélère, l’adrénaline m’envahis, je sais que l’instant de notre rendez-vous arrive.

Dans l’élan d’une tirée en douceur, c’est la touche. Le poids lourd de l’adversaire m’invite au combat. Quelques minutes suffisent. Notre affrontement cède en ma faveur et livre l’image d’un poisson inattendu.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Parmis toutes mes rencontres, je dois l’avouer, je n’eus pas souvent à faire aux sandres. Etrange carnassier qui semble cacher tant de secret. De son œil vitreux, mon regard se mélange au sien pour vivre cet instant si rare. Me voici conforté une fois encore dans ma perception que la pêche à la mouche ouvre vers des horizons d’une richesse incroyable pour celui qui accepte d’en prendre le chemin.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ainsi s’achève ce week end de pêche avec des images pour habiller mes rêves…….

Escapade jurassienne : Il fallait y croire.

Depuis un petit moment avec Vincent nous avions l’étrange idée de partir à la découverte des rivières jurassiennes alléchés par les innombrables récits et photos que nous trouvions de ci, de là.

P1080859
Après avoir planifié notre séjour à la perfection, ne laissant guère de place au hasard. Des contacts d’une grande gentillesse comme Nicolas Germain nous avaient fournis de précieuses informations sur la pêche et les bonnes options à choisir. Nous prenions le choix de Saint Claude, capitale de la pipe et du diamant comme camps de base pour ces 3 jours de pêche intensive. Tout devait être parfait.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Dame nature n’en fessant une fois encore qu’à sa tête. Nous comprenons rapidement pourquoi le Jura est un département si vert. Le séjour se place dès ses premières minutes sous le signe du parapluie.

Les rivières que nous espérions pratiquer se chargent de niveau très fort. La Bienne au porte du camping frôle les 70m3.La haute rivière d’Ain dévale des eaux boueuses venu de la Saine et La Lemme.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Le peu de locaux que nous croisons ne nous encouragent pas à l’optimisme. Je n’ose vous décrire la vision de 2 pauvres auvergnats au magasin de pêche pour prendre la carte de l’appmas de Champagnole.Des hurluberlus ces touristes ????Mais l’Auvergnat est tenace.
Que faire : Rebrousser chemin, repartir sur notre Sioule ou rien ne nous perturbe guère.
Pourquoi ne pas faire ici ce que nous ferions dans nos rivieres.Ne jamais douter, toujours s’adapter coute que coute. L‘espoir d’une récompense si maigre soit elle suffira à notre bonheur.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Nous prenons le risque. Nous mettons au placard toutes nos idées reçues sur la nécessité de tel ou tel débit pour tirer le meilleur de la riviere.Alors que l’eau monte encore, sans connaitre la rivière, la chance de notre vieux GPS nous conduit sur une bordure. Chaussant nos waders, c’est décidé, rien ne pourra plus nous arreter.Les poissons sont là, nous en sommes convaincus.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Alternant la pêche en nymphe sous la canne à distance, la pêche au fil posé, chaque remous est prétexte à essayer de tirer le meilleur de la zone que nous prospectons lentement. Point de pêche à vue, mais nous ne cessons de scruter la rivière pour qu’elle nous livre ce précieux indice qui changerait tout. D’un geste, d’un signe du doigt, Vincent vient de voir l’impensable.

Dans le bouillon, là au milieu de nulle part, un museau vient de fracasser la surface.48m3 et pourtant.
Torrentis en main, Vincent offre à la belle demoiselle l’une de ses meilleures armes .Rustique à souhait, son imitation de rhitrogena spécial Sioule (que l’on retrouve dans sa collection) montre que même en plein Jura ,elle sait se montrer à la hauteur. En quelques secondes mon ami d’infortune vient de rendre à notre séjour comme un gout de grand bonheur.56cm d’une beauté jurassienne.

Sans titre 1

De mon côté la rive que j’exploite présente un profil beaucoup plus puissant encore. A force de persévérance et au prix de quelques risques, j’arrive enfin au pied de l’unique rocher planté sur ma bordure.
Par eau forte, ces immenses arrêts sont toujours des refuges ou les poissons aiment à se protéger.
Cette adage que j’ai appris enfant en pêchant le saumon, ne se dément pas. A peine ma nymphe touche l’eau qu’une tirée lourde se fait sentir. Cela fait très longtemps que je n’ai pas eu au bout de ma canne un poisson aussi puisant. Le rush en surface me livre la vision d’une truite dépassant probablement la 60/65cm.

Avec La soie qui file me laissant le backing dans les mains, je sais que par un tel débit toute tentative de suivre me ferait courir de très, de trop gros risque. Ainsi se produit une casse prévisible qui me fait comprendre que je n’ai peut-être pas assez anticipé ma zone de pêche.
Une nouvelle approche me conduit à décider que les prochaines touches seront traitées avec plus de rudesse. La chance me souriant, plusieurs poissons répondent présent dans ma remontée en pleine veine d’eau. C’est une belle 54cm qui viendra apporter le trophée de ma rive gauche.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Au fil de temps qui passe, ce sont une 15aine de truite que nous touchons durant cette séquence de pêche. La seule véritablement exploitable de notre séjour en terre jurassienne.3 heures trop courte mais qui nous aurons permis d’entrevoir la beauté et le potentiel de rivières qui méritent bien plus que l’image de poisson agonisant à la suite des multiples pollutions qui touche cette region.
Bien loin de nous , de manière imperceptible, nous avons souvent tendance à ne pas nous sentir concerné par la vie des rivières qui ne coule pas à nos pieds. Ce type de séjour a le mérite de nous plonger au cœur de leur histoire, de comprendre qu’elles font partie intégrante du patrimoine halieutique français. Alors à l’heure de remonter dans la voiture pour revenir dans notre Auvergne.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAL’espace d’un dernier regard sur ces rivières, nous nous devons de remercier les gens qui se battent pour défendre ces joyaux. Qu’ils sachent qu’il reste encore des pêcheurs qui ont la reconnaissance de leur travail et de leur engagement.

Merci à vous.

La grande interview

Canne à pêche en main, je m’assois sur la vielle barque usée par les années, guettant au loin le grand plat qui se livre à ma curiosité. Au fil des minutes, le soleil qui réchauffe la vallée extirpe la nature de son sommeil.Au fond de l’eau, la nymphe prépare sa mue pour devenir ces éphémères annonciateurs de quelques gobages.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Admiratif de ce spectacle, je prends le temps d’une rencontre avec cet insecte dont je ne connais presque rien .C’est décidé aujourd’hui rien ne pourra mettre cacher. Aucun secret de la vie de la rivière ne pourra m’être inconnu. Je saute sur l’occasion, saisi ma chance d’une improbable interview.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
A l’image de mon époque, un poil manipulé par la télévision, je m’amuse d’être un journaliste halieutique qui ose les bonnes questions. Alors façon grand journal : « les Yeux dans les yeux » qui êtes-vous ?????

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
« Je suis la célèbre March Brown ou rhitrogena germanica pour les plus érudit.D’une taille conséquence dépassant le 10mm, j’appartiens à la famille Heptagéniidée (ordre : Ephemeridées).Je possède deux cerques et deux paires d’ailes. Je vis dans…… »
Litanie récité à la perfection, cette science devient parfois indigeste. Soyons plus pragmatique durant les derniers instants de notre rendez-vous. Je joue la carte de la radio et interpelle le bel animal de manière plus engagé.Rhitro…March, ou je ne sais quoi d’autres, les français veulent savoir …..Met de choix ou simple mise en bouche en attendant la belle mouche de mai ?????
« Sur la Sioule, je dois bien l’avouer, je ne suis guère présente et mes éclosions se révèlent très sporadiques. Malgré tout depuis 2 saison, signe peut être d’une amélioration de la rivière, je me montre à mon avantage capable de faire bouger quelques beaux poissons. »

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ainsi s’achève ces palabres avec un éphémère handicapé d’une patte que j’aurais la courtoisie de laisser sur le bord de la barque ayant deviné juste là derrière le rocher, la truite qui nous regarde. De bonne pitance, je lui offre une bille tungstene.J’anime ma nymphe, fessant passer ma vautour pour la grande nymphe qui s’extirpe d’un fond de la rivière bien colmaté.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

A la pêche comme à la science, le menteur est maitre de la magie. Il ne suffit pas de tout savoir mais bien de faire croire. Quel étrange loisir, quelle étrange envie que celle de mentir à chaque minute. Ma canne a fait de moi un menteur épanouie qui fait passer des bouts de plume pour la plus beaux de repas.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Je regarde, dans son lit d’herbier, la magnifique truite de la Sioule, incrédule, d’avoir été aussi naïve. C’est sûr, on ne la reprendra de sitôt à ce jeu de dupe. A moins que le magicien soit encore plus fort ……..

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Prendre le temps pour prendre conscience

Lorsque je parcours internet sur des sites et blog de pêcheurs, souvent je ne vois que des images de poissons .Pourtant un question me vient à l’esprit.La pêche ne serait elle pas plus fade sans la nature qui nous entoure ,sans la beauté d’un paysage.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Pour le moucheur que je suis, sans elle rien ne serait. Ephémère comme ces quelques mots. L’espace d’un instant, d’une seconde, arrêtons-nous de fouetter pour regarder le spectacle si parfait d’un frêle insecte.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Nul besoin d’en connaitre le nom pour en apprécier la valeur. De l’infiniment petit que je peux écraser sous mon pas en un claquement de doigt. Je prends le temps d’observer, de comptempler, d’admirer.Rien que cela. Juste une minute de flânerie, une pause pour prendre conscience.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Comprendre la fragilité du vivant que nous regardons……l’étape essentiel vers l’envie de le protéger……