Trés chaud , trop chaud

Il est une période de l’année que tout moucheur attend. L’arrivée des premières heures de juin signe la venue au-dessus de la rivière des grandes mouches de mai. Instant magique qui nous livre l’un des plus beaux moments de la saison.

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Bien décidé de profiter de ces jours fastes, nous partons avec Vincent à la rencontre d’un recoin de notre Auvergne. Destination Alagnon pour quelques heures de pêche.Royaume de l’eau vive, la belle cantalienne coule au milieu des rochers, livrant sous chaque pierre, l’espoir d’une belle truite sauvage.

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Sanctuaire parmi les derniers grands refuges d’une nature isolé, c’est avec retenu que nous pénétrons dans l’eau conscient de la fragilité d’un tel lieu.
Plongeant mon regard au fond de la rivière, j’observe le petit chabot, asphyxié par les températures au-dessus de 30° de ces derniers jours. L’Alagnon est déjà si chaude, si basse à l’image de bien des rivières de nos départements.La situation de 2003 plane comme une épée de Damoclès au-dessus de la belle auvergnate.

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Au-delà de simple condition de pêche très difficile, je prends conscience que depuis mon enfance le monde qui m’entoure n’a cessé d’être bouleversé .Imperceptiblement, ici, ailleurs, du fin fond de la Chine au contre fort d’un volcan Auvergne, notre Terre évolue, se réchauffe, affirme des cycles naturels de plus en plus violent. Petit à petit, l’eau de nos rivières, leur niveau, leur température, la pollution que l’on arrive plus à éliminer, fait que l’auvergnate s’éloigne du nid douillet que dame fario aime à rencontrer. Ces rivières offrent en ces heures de l’année comme tant d’autres en France des perspectives inquiétantes.

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Triste évolution qui semble parfois inévitable .En foulant les berges de l’Alagnon, j’ai la sensation de revivre les prémices d’une année noire ou l’affreux spectacle de truites agonisantes dans les derniers trous de la rivière hantent mon esprit. Nous devons absolument prendre la mesure de ce qui se joue à nos portes : Une France ou l’aire de repartition des salmonidés va se reduire comme peau de chagrin.
De ce constat, de ces observations, nous devons comprendre que la pêche d’hier date du passé. Du fumier à l’assiette, il n’y aur guère de différence, simplement des espèces en danger, pêcheur de truite compte les heures qui lui reste à vivre.
La pérennisation de l’activité pêche passe par notre capacité à comprendre que nous devons apprendre à vivre avec ce qui reste. Nous pourrons battre le pavé pendant des heures, hurler plus fort que le voisin, rien ne perturbera la terrible realité : notre monde change et l’humanité marque son temps d’une empreinte indélébile

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Tant que nous continuerons à prélever dans des milieux fragilisés, c’est notre avenir que nous scellerons

Updated: juin 12, 2014 — 1:52

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