Auvergne Passion Mouche

Malgrés l’appel des sommets et la beauté d’un paysage

Il est une partenaire qui me manque à chaque fois que je m’eloigne trop de ses berges.Si rare peut etre que je passe plus de 15 jours à ne pas lui rendre une visite en periode de pêche.La Sioule , mon terrain de jeu.

La belle des combrailles en cet été 2013 s’est parée d’un vert permanent.Des herbiers à profusion compliquant la pêche pour bien des pratiquants.

Autant de sanctuaire ou la vie de la riviere se deroule.De la nourriture,des caches providentielles,des reperes que l’on utilise pour fausser compagnie aux pecheurs.

La ruse d’un ombre qui se faufille.La pêche en sêche se trouve en ces lieux comme le recours ultime qui se joue au dernier instant lorsque la chaleur s’apaise enfin.

Pour ma part aprés quelques escapades et autres infidelités, je retrouve une Sioule comme je l’aime.Aout s’annonce bien difficile.L’espoir malgrés tout reste permanent.

Pour 2013, nos péripéties touristiques nous ont conduits à poursuivre notre  découverte des PO. Si comme pour beaucoup de touristes, j'avais déjà eu l'occasion de parcourir ce département un pied dans le sable et un dans la mer. Ces vacances se voulaient differentes, s'attachant à regarder ce département sous le jour d'un autre visage.

Notre point de départ : entre Serdinya et Villefranche de Confluent. La porte d'une vallée de la Têt dont la richesse tant en terme de patrimoine que d'un point de vue plus égoïste (halieutique) nous invite à des vacances très riches.

Invitation auxquelle je l'avoue je n'ai guère resister.Alternant les secteurs de pêche de manière rapide, peut-être trop pour tirer le maximum et percevoir l'ensemble des potentialités, je retiendrai malgré tout quelques réflexions sur une destination pêche encore inconnue.Exception faite de la Tech dont une visite il y a quelques années avait retenu mon attention et gênera probablement l'envie de ce retour.

Je commencerai tout d'abord par le point noir de mon séjour lié à une perception différente du mot « nature sauvage » suivant l'endroit où nous vivons. A part bien haut en altitude sur les carlits, je n'ai vu à travers ces vallées, guère d'une ressource paisible ou l'homme se fait oublié. La fée Electricité me semble avoir pris possession de chaque litre d'eau qui s'écoule.Ses caprices livrent notamment sur la Têt bien des dangers. Chaque rivière, chaque parcelle de vie piscicole apparait comme dépendante à l'image des gorges de la Caranca ou seul un filet d'eau s'écoule sur plusieurs kms.

Pourtant nul doute que le pêcheur habitué des lieux ne peut être que comblé. La beauté de chaque recoin est evidente.Chaque trait bleu sur la carte recèle son lot de truites, toutes plus jolies les une que les autres.

Mes temps de pêche trop court m’aura fait entrevoir la combativité de ces poissons taillés pour affronter les eaux de ces torrents.Un plaisir de voir ces petites truites se saisir de mon tabanas avec vivacité.

L’occasion aussi de continuer mes tests des verres Talex dans ces eaux claires et tumultueuses.Reperer une microsêche perdue dans les remous reste toujours une bonne epreuve à faire subir à une paire de lunette destinée à la pêche.

Mais parmi la raisonnance des Têt, Rotja, Carol, Cady ou autre, un lieu aura marqué ce sejour :Le site des Bouillouses. De la découverte du parcours no kill de la Têt qui serpente au milieu de la prairie, longeant la route qui conduit au lac.

La beauté d’un lieu niché à quelques 1700m d’altitude,ou respire l’odeur des sapins.

A la balade qui se poursuit sur la montagne. Au détour d'un chemin caillouteux ,s'offre la vision du graal. Les célèbres Carlits,une destination incontournable pour le moucheur que je suis.

Certes l'orage sera venu contrarier notre rencontre. Juste le temps de prendre la petit arc des Bouillouses. Juste le temps de savourer le plaisir de pêcher au sein d'un tel lieu.

A chacun sa quête , sa traque. La mienne aspire à la découverte des paysages, à la beauté des sites.La rencontre de quelques truites ne servant probablement que de pretexte pour deguster cette nature dont je suis gourmand.

Au fil des années ,je m'en orgueilli d'être en position de réussir mon pari:celui d'avoir pêcher un maximum de lieu diffèrent partout en France.Les Pyrennées Orientales que je n’aurais malheresement que survoler en ces 15 jours  auront su convaincre qu’un retour me parait aujourd’hui indispensable.L’envie d’un bivouac la haut ,au bord du torrent à regarder une marmotte,sentir les herbes folles,observer la bouillouse qui gobe represente à l’heure du retour vers mon Auvergne comme une nouvelle invitation.

A l’heure du bilan, je reste intimement convaincu que tout pecheur voyageur,amoureux de grand espace ne peut faire l’economie de pêcher un jour en ces lieux.

Depuis le debut de l’année 2013, la Sioule s’est fait bien taquine à mon égard, me privant à trois fois de la prise d’un poisson trophée.Le premier pour l'ouverture qui devra son salut à ma précipation à refaire un n?ud et les deux autres qui auront jouer des herbiers pour me fausser compagnie.

La barre des 45/50cm,proche du delta limite scalimetrique de la riviere reste un barre significative à la mouche.Nous ne sommes pas sur une riviere calcaire avec des grossissements pharaoniques.

Satané Sioule, tant d'heure à passer à tes cotés à te regarder, à t'admirer, à te chouiller parfois et tu te joues de moi. Ingrate me suis-je dis alors qu'il m'aura fallu faire que quelques km pour avoir la chance de toucher ces poissons sur d'autres rivières auvergnates. Alors que d'autres années je connaissais une réussite plus rapide, en 2013 l'attente fut plus longue que d'habitude. Avant-hier, malgré d'énorme journée notamment en sêche je restais caler à une truite de 42cm.

A vrai dire, cela n'avait guère d'importance et n'aurais probablement rien changé à ma vie de pêcheur. Une fois encore j'avoue me foutre royalement de cette pseudo quête qui consiste à se pavaner de quelques poissons trophée.Gage de la réussite d'une saison,ils ne sont  bien souvent que le  prétexte à pouvoir dire « Regarde je sais mieux pêcher que toi ».

Avec l'age et surtout ayant quitté depuis des années les cours d'école, la rencontre avec de telle poisson n'est que sujet à un plaisir strictement egoiste.L'emerveillement d'un instant, d'une émotion.La beauté d'une nature qu'on laisse grandir, s'épanouir. L'expression d'une vie qui parfois touche à sa fin, ne laissant probablement que 2 ou 3 ans .La certitude que je vis un instant magique non pas à la prendre mais bien à la regarder repartir.

Car au-delà de toute reflexion,la prise de ces poissons sur nos rivières auvergnates tient bien plus à la capacité du pêcheur à être là au bon moment, au bon endroit que tout autre forme consideration.Je connais des dizaines de pêcheur possédant le bagage technique suffisant pour attraper une truite trophée sur la Sioule. Il n'en reste pas moins vrai que rarement cela leur arrivera, probablement lié à un manque de sortie, à une méconnaissance de la vie de la rivière la faiblesse d'une pratique que l'on oublie de quantifier en heure passé au bord de l'eau.

Alors je l’avoue ,à chaque fois que je croise comme hier une belle de la Sioule,j’ose essayer de rester humble, de vivre à mille pourcent rien que l’instant,celui ou la soie file dans les anneaux.Celui ou l’on croit que tout est perdu,ou le satané herbier vient encore une fois faire misere.Là je rage , je colere , je me decourage , je m’enflame, je vis ma passion.Celle qui me fait tant aimer notre Sioule.

Mais plus encore que tout le reste,là au fond de l’epuisette, assis dans l’eau, les boites à mouches qui baignent,je vis une etrange communion.Celle qui conduit probablement à la prise de conscience qu’au fond de cette vallée la nature doit etre absolument preservé.

La conscience aussi que je ne vis un tel instant que grace à tous.Tous les autres qui sont venus pêcher ici,l’on peut etre deja attraper plus petite,l’on laisser repartir,devenir ce qu’elle aujourd’hui…..un souvenir qui hantera ma saison 2013……………….

Depuis quelques jours la Sioule offre enfin un niveau stable.La pêche en journée se révèle de plus en plus aléatoire,l’activité alimentaire des poissons se faisant trés cyclique.En sêche la pêche des postes offre malgré tout des bonnes surprises notamment sur des mouches de mai encore bien présente

Ces bouchées ont toujours su mettre en apetit des poissons qui commencent à avoir l’habitude de regarder en l’air.

En nymphe,les journées se sont bien compliqué Même s’il y a toujours moyen de tirer son épingle du jeu,particulièrement en traquant les ombres,nous sommes loin des journées d’apothéose que nous avons vécu au mois de juin.

L’arrivée de la fraîcheur du soir et des sedges augmente rapidement l’activité alimentaire des poissons.Petit à petit la Sioule révèle ses trésors.

Il faut profiter de ces courts instants ou la nuit plonge rapidement la vallée dans une quietude bien meritée.

Juillet est là,la saison est deja avancé.Les poissons qui se mettent à table dans le dernier quart d’heure nous font prendre conscience qu’il  reste quelques heures de pêche trés prometeuse.Pour ma part Juillet est aussi l’occasion de changer d’air.Quelques jours encore et je decouvrirai les rivieres de Pyrennées Orientales.

Aprés une année scolaire bien chargée,c’est enfin les vacances.L’occasion de faire de la Sioule un immense terrain de jeu et d’apprentissage

Mathématiques,Anglais,Français seront oubliés le temps de quelques jours.Une nouvelle matière,bien plus ludique, vient occuper les journées:La pêche à la mouche.

Erwan choisi de rester zen et se lance dans la maitrise du tenkara.Phénomène de mode de l'année 2013, sa simplicité ne semble tout à coup pas aussi évidente pour l'enfant qu'il est.

Pour la beauté du geste,Antoine restera traditionnel.Rien qu’en sêche bien evidement.

Petit à petit la Sioule devient une école.Bien plus plaisante probablement qu’une salle de classe.Ici la matière s’enseigne doucement,avec plaisir.L’arrivée du coup du soir , des premières gobages,l’occasion de mettre en pratique les heures passées dans le pré à viser d’hypothétique poisson.

Point de 20/20 qui récompense la maîtrise de l’instant.Seulement le contact avec la nature dont Truite de Sioule vient montrer la beauté,la richesse.

Le leçon qui se termine obligera probablement à bien des heures de révision.En professeur je suis prêt à faire des heures supplémentaires.Encore une bonne excuse pour aller à la pêche.

2013 restera définitivement comme une saison très chaotique. La météo ne cesse d'être capricieuse offrant guère de soleil et des températures bien fraiches alors que l'été s'annonce au calendrier.Malgrés tout dans des conditions bien particulière de cette année, à l'heure du bilan d'intersaison, je suis satisfait ,retenant quelques beaux poissons pris notamment sur l'Alagnon. La Sioule m'ayant souvent joué des tours, me gratifiant comme hier de la perte d'un ombre de plus de 45/50 dans un herbier. J'en rage encore.

La Sioule est marquée avec ce tapis vegetal.Rarement ces dernières années celle-ci aura été aussi impacté par ces herbiers qui certes représente des refuges sécurisant pour des poissons mais sont aussi une source importante de préjudice si dans l'avenir nous n'avons pas l'eau suffisante pour éliminer toutes ces matières organiques. Pour l'heure  la moindre variation de débit conduit au décollement de ces herbiers, rendant la pêche totalement aléatoire et instable.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Un rayon de soleil, une journée chaude, un débit stable et le monde de la rivière se montre très actif. Pourtant en quelques minutes, un ou deux m3 supplémentaires font de la rivière, un visage bien diffèrent. Ce yoyo quasi constant dérange à coup sur les beaux poissons qui ont besoin de sécurité pour se sentir à l'aise, préfèrant rester à l'abri dans les plats. Le temps des coups de soir ou l'activité se retrouve d'un jour sur l'autre n'est donc pas encore arrivé. La Sioule est instable offrant le meilleur comme le pire. Un pire que la faible présence des pêcheurs en ce mardi confirme.

Dans quelques jours ,en partenariat avec les aappmas de Châteauneuf les Bains et Montfermy,le GPS Sioule Morge invitera les pêcheurs à la découverte de notre rivière à travers l'organisation d'une manche de championnat de France PN le samedi 29 juin 2013.Une chose est sure enfin, celle-ci sera pechable.Ma seule inquiétude à l'heure actuel réside dans la concurrence et la compréhension de chacun à respecter l'autre. Après des heures ou la rivière n'offre que partiellement de bonne condition de pêche, le moindre creneau,la moindre opportunité est l'occasion pour tous de profiter de la Sioule.

Aprés des mois de disette et de frustration ou le débit haut du début de saison a compliqué la pêche, la Sioule se livre  plus belle que jamais.

Dans son écrin de verdure ou les herbiers ont empli la riviere, la pêche se fait ludique. On profite au maximum, conscient que 2013 est déjà bien avancé.

La moindre bordure est propice à tous les espoirs. Le plaisir d'une pêche en sêche ou l'on cherche le poste prometteur. L'application de la nymphe au fil ou l'on scrute la tirée, l'analyse des dérives parfaites en noyée, le pêcheur à la mouche retrouve les sensations et la richesse de la Sioule.

Partout sur la rivière, le spectacle est le même. Des grands moments de vide alternent avec des phases ou la nature affiche son abondance. En un clin d'?il, de multiples éphémères rouges, jaunes, olives virevoltent au-dessus de l'eau. Comme un répit, la grande danica s'accroche à l'herbier, avant d'être emporté par les flots.

Dame fario guette sa proie. Nul doute qu'elle ne laissera pas passé une belle bouchée pleine de protéine.

La voici rendu de sa gourmandise. Si prompt à être naive, elle regrette l'instant ou le pêcheur lui a fait prendre des vessies pour des lanternes. Sur ,la prochaine fois, elle ne sera pas aussi empressée de se saisir de l'imitation.

Les jours s’ecoulent ainsi en attendant le coup du soir.L'apothéose de ces instants qui ont écrit l'histoire de Sioule. Chaque soir on voit venir la foule des pêcheurs désireux d'affronter la fille à la robe de bronze. Assis sur mon rocher, en ces heures parfois trop simple, j'espère juste que chacun d'entre nous a fait ce cheminement nécessaire à comprendre la chance que nous avons à être en ces lieux.

Pour un avenir qui nous satisfera tous ou nous retrouverons l'émotion et l'adrénaline des coups du soir de nos anciens, soyons acteurs, relâchons nos prises.

Quelque part dans le Cézallier né la majestueuse. Avant de partir et hanter les rêves de bien des pêcheurs, la Dordogne est Auvergnate.

Regroupant la Dore et la Dogne sur les pentes du Sancy,elle file à toute vitesse,traversant la Bourboule ou la marque de l'homme est déjà présente. Puis vient l'espace d'un instant, la tranquillité des prairies de Saint Sauves. Mais la belle reprend du poil et de nouveau se fait virevoltant dans les gorges d'Aveze.Enfin Bort les Orgues pointe le bout de son nez, une fois encore Dordogne est prisonnière de la fée électricité.Elle n’est plus auvergnate et part pour de nouvelle aventure.

Pour ma part au sortir de l’Albarrine,je fus pris d’une envie de flanerie au milieu des fleurs sauvages que nul herbicide n'est venu encore detruire.J'admire à loisir le bouton d'or, la marguerite. J'observe l'abeille qui est déjà au travail malgré une année bien fraiche. La pêche prétexte à profiter d'une nature encore tranquille. Nous sommes ici au c?ur d'un sanctuaire classé par L'Unesco : Réserve mondiale de Biosphère.

Mais trêve de plaisanterie, passons aux choses sérieuses. Rapidement je profite de la présence de quelques beautés locales pour me querir des conditions de pêche du moment.

En ces lieux,je me fais bougnat jusqu’a la pointe de ma soie.Je decide que la pêche ne sera que noyée.A l’ancienne comme une odeur de terroir.Une pratique bien rustique que seul peut être la belle éphémère me fera déroger.

Je l'avoue, je ne sais résister à la petite bulle qui se forme lorsque dame fario se montre en surface.Je concède à cet instant si prompt au calme et à l'observation, une magie qui me fait ressentir la fierté d'être pêcheur à la mouche. En sesse, rien qu'en sesse, nulle truite en train de gober ne devrait se voir pêcher autrement.

Point de grosse truite aujourd'hui. Mais une fois encore, je m'en fous royalement. Je me gargarise de cette chance immense qui est la mienne de pouvoir marcher ici. L'odeur des fleurs de la prairie,les pas de la laitiere,le martin pêcheur,la truite qui file sous l'herbier, tant de chose qui ont suffit à remplir ma journée.

Chaque pêcheur devrait un jour venir foulée ces contrées si rare ou la main de l'homme se fait parfois oublier. Notre Auvergne regorge de ces espaces paisibles qui ne fabriquent peut être pas les légendes de notre loisir si plein de performance mais garde en son sein la noblesse de notre art. Chaque arabesque comme une philosophie, un combat,une prise de conscience au milieu de nature encore libre.

Amis pêcheurs découvrir l'Auvergne, c'est se mesurer aux grands espaces sauvages !!!!!!!!!!!!!!

Cela fait bien des années que j’avais eu l’occasion de parcourir les berges de cette rivière de grande renommée.De vagues souvenirs enfouis dont il ne reste plus grand chose aujourd’hui.Il me fallait réparer cette erreur. Nous décidions  avec Jérôme et Vincent d'organiser un périple de 2 jours sur l'Albarine.

Rendez vous fut pris mercredi matin au bar de Tenay pour prendre nos cartes de pêche et faire la rencontre de Tony.Un moment d’échange qui aura été d’un grand secours pour nous,touriste pêcheur dont la connaissance de la rivière se résume à rien ou presque.Cela fera vraiment partis des souvenirs de ce séjour, court certes,mais au delà de la simple envie de pêcher,j’aime particulièrement   la rencontre des gens qui font,écrivent l’histoire de leur rivière.

Prenant la route qui longe l’Albarine de Tenay à Saint Rambert , ma premiere impression sera celle de ces hommes qui suivent leur epouse un jour de solde,place de jaude.Celle de l’Auvergnat qui lorsqu’il aperçoit une voiture sur parking,file 5 km plus loin.

Destabilisé,perturbé,enervé par ce guide avec son client qui viendra se planter 50m de moi en amont,je l'avoue ces deux jours m'auront profondement interloqué,bien loin de mes valeurs d'une nature preservée,calme, ou je peux encore m'assoupir dans une prairie en ecoutant le bruit de oiseaux.Mais j'en oublie pas non plus notre responsabilité, prenant part comme chaque touriste à ce grand manège ou quelques poissons doit avoir des envies de plainte pour harcèlement morale.

Mais après quelques heures, le bruit du train, l'odeur citadine de l'aquarium,tout ceci s'estompe. L'Albarine et son eau clair m'emporte, je plonge mes yeux dans le spectacle de ces ombres qui se jouent de mon faible niveau en NAV.

Quelques gobages discrets suffisent à me faire tout oublier.La richesse de la riviere devient evidente.Chaque caillou livrant pitance au  petit monde qui vit ici.

Remontant la vallée, celle-ci se fait plus sauvage.Avec Vincent,nous trouvons enfin notre petit coin paradis.Celui ou le simple acte de pêcher n’est pas suffisant.L’envie d’en prendre plein les yeux.De regarder le jour qui se leve dans le fracas de l’Albarine.

Plus en amont,aux environs de Chaley, la rivière d'une 10aine de mètre offre des radiers ou fourmillent d'innombrables truites toutes plus retord les unes que les autres. Un pur bonheur de pêche en sêche à vue qui nous occupera quelques heures jusqu'à la nuit tombante.Là sous les etoiles et au bruit de l'eau, nous passerons la nuit dans le camping municipal qui est idéal pour le pêcheur.

En reprenant la route,sous la pluie,nous revenons dans notre Auvergne si calme.Le séjour est fini avec des impressions différentes en fonction de nos attentes.Le gestionnaire d’aappma que je suis, s’interroge au sortir de ce séjour sur la réelle opportunité de tous ces schémas de développement halieutique qui vise à promouvoir des secteurs à outrance,fabricant des autoroutes de la pêche que seul peut être des systèmes hors-reciprocitaire permettant de mettre en place de règlement suffisant limitatif garantissent des pires dérives.

Mais lorsque ma soie s’est tendue,lorsqu’à l’épuisette est arrivé la magnifique truite toute paré de ces couleurs méditerranées,une évidence s’est imposée.Être capable de protéger un tel joyau :l’Albarine,avec toutes les contraintes qui pèsent sur elle, offrir une telle qualité de pêche,prouve que dans ce pays nous n’avons guère à rougir des « ailleurs ».Que l’aappma de l’Albarine a des raisons d’être fier du travail qu’elle accomplit.

Le soleil est enfin là.

Avec lui, revient les voyages vers les rivières que j'affectionne.Parmis elle, l'Alagnon représente une de mes destinations préférées.

Les quelques heures chaudes des derniers jours n'ont pas suffi à rendre la rivière parfaite. Le niveau est encore tendu, l'eau reste fraiche. A 7m3 sur le haut Alagnon, c'est sensation garantie.

Marcher, crapahuter, lutter dans cette eau qui bouillonne au milieu des rochers donne de belle emotion.Des conditions extrêmes qui mettent l'homme a rude épreuve.Aprés une journée de pêche en ces lieux, on revient vidé des pieds à la tête. Mais évitant la foule des grands jours, dame fario, point dérangée, est  au rendez-vous. J'ai d'ailleurs remarqué que dans les pires conditions souvent les beaux poissons sont dehors.

Pour toucher ces beaux poissons,il faut faire de la bordure.Peu d’espoir d’aller chercher la belle au milieu de l’ecume à moins de pêcher avec une enclume de 10gr.Du coup à contre courant,on prospecte les zones claires.La moindre souche prétexte à insister. C’est là que tout se complique.Pour atteindre la bordure et exploiter les 2 rives, on prend des risques que le plus petit rocher peut transformer en tentative de record du 100m brasse en condition naturelle.

Mais j'aime l'Alagnon et concède volontiers à quelques désagréments. Tout à long de la journée j'eus l'impression d'être l'un des premiers à parcourir les lieux avec mes nymphes, tellement la rivière fut difficile en ce début 2013.La sortie d'hier fut un régal, l'apothéose d'instant magique que la pêche vous livre. Rarement cette rivière m'a offert autant.

Il aura fallu attendre les premières éphémères pourque l’Alagnon s'eveille.Dans chaque recoin, dame fario à profiter de ces niveaux pour manger.Du met le plus fins.

A la bouchée qui vous cale pour quelques jours.

Il y a des jours ou on a L'impression que l'on vit des instants rares ou chaque museau est à l'affut. Des jours étranges ou des poissons que l'on croyait introuvables se livrent là, dans une facilité deconcertante.En ces lieux, Haut -Alagnon, un beau poisson de 45/50cm représente un graal, une rareté, la traque parfois d'une saison à la mouche. Alors pourquoi, comment comprendre qu'hier, ce fut si simple ????Peut etre fallait-il simplement etre là à ce moment là.

Un moment qui n'arrive qu'une fois. Un moment que je n'avais jamais encore venu après des 10aine de sortie sur cette riviere.Un moment ou tout bascule, qui vous fait oublier tous les autres jours. Cette sortie suffira je le sais à remplir ma saison 2013 d'un souvenir inoubliable.

Cette journée qui se terminera pourtant mal.Mes fluos posés sur l'eau s'arrêtent, je ferre. C'est lourd, le plus beau poisson de la journée est là, à portée de main. Probablement au-delà des 55cm.

Un autre jour, j'aurais été moins confiant, mais hier après tant de jolis poissons touchés, je me prends pour le roi du pétrole,snobe mon adversaire. Celui file dans le courant puissant, la soie se tend. Je décide de suivre l'ayant vu faire un jour dans un film ou coulait une riviere.Je cours, je vole, je chute, je m'écrase sur ce satané rocher. Dans le fracas des éclaboussures, le go pro, elle aussi décide de prendre la poudre d'escampette, oublié dans une poche ouverte qui n'aurais pas du l'être. C'est la Berezina.Concentré sur la petite caméra que j'arrive à rattraper, j'en oublie ma truite. Il est trop tard, le nylon vient de ceder.

Là sonné, trempé jusqu'aux os, j'ai malgré tout le sentiment d'être passé bien prêt de la catastrophe. Il est à peine 17h, tout penot ma sortie de pêche se termine ainsi avec l'impression d'être passé dans les tambours de la machine à laver. Aujourd'hui encore quelques douleurs et courbatures me rappelle qu'hier fut une journée pleine d'émotion !!!!!!!!!!!