Etre là au bon moment

Depuis le debut de l’année 2013, la Sioule s’est fait bien taquine à mon égard, me privant à trois fois de la prise d’un poisson trophée.Le premier pour l'ouverture qui devra son salut à ma précipation à refaire un n?ud et les deux autres qui auront jouer des herbiers pour me fausser compagnie.

La barre des 45/50cm,proche du delta limite scalimetrique de la riviere reste un barre significative à la mouche.Nous ne sommes pas sur une riviere calcaire avec des grossissements pharaoniques.

Satané Sioule, tant d'heure à passer à tes cotés à te regarder, à t'admirer, à te chouiller parfois et tu te joues de moi. Ingrate me suis-je dis alors qu'il m'aura fallu faire que quelques km pour avoir la chance de toucher ces poissons sur d'autres rivières auvergnates. Alors que d'autres années je connaissais une réussite plus rapide, en 2013 l'attente fut plus longue que d'habitude. Avant-hier, malgré d'énorme journée notamment en sêche je restais caler à une truite de 42cm.

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A vrai dire, cela n'avait guère d'importance et n'aurais probablement rien changé à ma vie de pêcheur. Une fois encore j'avoue me foutre royalement de cette pseudo quête qui consiste à se pavaner de quelques poissons trophée.Gage de la réussite d'une saison,ils ne sont  bien souvent que le  prétexte à pouvoir dire « Regarde je sais mieux pêcher que toi ».

Avec l'age et surtout ayant quitté depuis des années les cours d'école, la rencontre avec de telle poisson n'est que sujet à un plaisir strictement egoiste.L'emerveillement d'un instant, d'une émotion.La beauté d'une nature qu'on laisse grandir, s'épanouir. L'expression d'une vie qui parfois touche à sa fin, ne laissant probablement que 2 ou 3 ans .La certitude que je vis un instant magique non pas à la prendre mais bien à la regarder repartir.

Car au-delà de toute reflexion,la prise de ces poissons sur nos rivières auvergnates tient bien plus à la capacité du pêcheur à être là au bon moment, au bon endroit que tout autre forme consideration.Je connais des dizaines de pêcheur possédant le bagage technique suffisant pour attraper une truite trophée sur la Sioule. Il n'en reste pas moins vrai que rarement cela leur arrivera, probablement lié à un manque de sortie, à une méconnaissance de la vie de la rivière la faiblesse d'une pratique que l'on oublie de quantifier en heure passé au bord de l'eau.

Alors je l’avoue ,à chaque fois que je croise comme hier une belle de la Sioule,j’ose essayer de rester humble, de vivre à mille pourcent rien que l’instant,celui ou la soie file dans les anneaux.Celui ou l’on croit que tout est perdu,ou le satané herbier vient encore une fois faire misere.Là je rage , je colere , je me decourage , je m’enflame, je vis ma passion.Celle qui me fait tant aimer notre Sioule.

Mais plus encore que tout le reste,là au fond de l’epuisette, assis dans l’eau, les boites à mouches qui baignent,je vis une etrange communion.Celle qui conduit probablement à la prise de conscience qu’au fond de cette vallée la nature doit etre absolument preservé.

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La conscience aussi que je ne vis un tel instant que grace à tous.Tous les autres qui sont venus pêcher ici,l’on peut etre deja attraper plus petite,l’on laisser repartir,devenir ce qu’elle aujourd’hui…..un souvenir qui hantera ma saison 2013……………….

Updated: juillet 10, 2013 — 9:51

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