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Clin d’oeil à Lamartine

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».

Ferai-je de ces mots, ceux du poète, ceux de Lamartine comme une vérité à l’heure du confinement.Mes rivières d’Auvergne me semble si lointaine et pourtant si proche.

Des souvenirs qui s’entremêlent.D’un avril ou l’on aperçoit les premiers gobages au plaisir de s’isoler en quête non plus d’une distanciation sociale nécessaire mais du silence de la nature.

A l’heure de tourner en rond comme un animal en cage, je vous avoue cher lecteur que la pêche me manque.

Je vagabonde d’un contenu à l’autre, cherchant point de repère pour occuper les heures laissées libres. Opportunité je le crois d’apercevoir la richesse dont fait preuve notre passion à travers d’innombrables contenus.

-D’un live sur Facebook ou l’auteur partage son expérience à la vidéo du montage d’un baron rouge réalisé par l’un de nos meilleurs pêcheurs.

Le montage d’une Baron rouge par Sebastien Delcor : https://www.facebook.com/JMC.Mouches.de.Charette/videos/3198757833475725/

-D’un débat nécessaire ouvert par truite et compagnie autour de la gestion patrimoniale à la parole d’un élu de l’Ardèche qui sur « #gardons la pêche » décrit le fonctionnement d’une aappma.

La gestion patrimoniale vu par Truite et compagnie : http://www.truites-et-cie.fr/article/environnement-gestion/leurre-mouche-toc/la-gestion-patrimoniale-est-elle-en-train-de-tuer

-De la diffusion des films de la tournée 2020 du RISE à la dernière vidéo de Davie Mc Phail, il nous faut se rendre à l’évidence.

Rarement diversité n’aura été aussi enthousiasmante.

Pour ma part égoïstement, je consacre à l’étau cette part d’attente pour remplir quelques boites vidées par l’automne qui vient de s’écouler.

Invitation que je vous fais à  monter une tipule dont l’usage en réservoir et même en rivière me permet souvent quelques belles parties de pêche

Ainsi surtout le soignant que je suis, ose vous dire qu’il est nécessaire pourtant que nous restions tous chez nous avec comme point de mire le bruit de l’eau qui s’écoule sur les rochers.

Prenez soin de vous…..

 

2020 saison de pêche mais année élective aussi !!!!!

Un rituel, une irrésistible envie de retrouver des repères, voici que je reviens au bord de la Sioule.

Il est temps de consacrer quelques heures à mes balades préouverture.Le temps d’observer, de s’imprégner des lieux, de prévoir les options qui nous conduisent petit à petit vers l’instant T

De ce moment privilégié, j’espére que la saison qui arrive se fasse sous de meilleurs hospices que celle de 2019.

Un manque d’eau cruel, des niveaux bas qui ont conduit très  vite à une forte sollicitation des secteurs, une thermie en explosion durant l’été.Autant de raison qui m’ont fait aller vers d’autres contrées plus prometteuse très tôt dans l’année.

Relire « j’ai mal à la Sioule » Aout 2019 : J’ai mal à la Sioule

Halte vers Peschadoire ou j’observe les premières ephemeres de l’année

Signe d’un hiver qui a livré beaucoup de douceur même si le fugace épisode de neige et de fraicheur de ces derniers jours  nous rappelle les saveurs du froid.

Une haute Sioule qui sera très probablement une bonne option en début d’après-midi pour les moucheurs qui choisiront de commencer  en surface, sollicitant des poissons opportunistes dans la boucle de Montfermy.

A moins peut être que l’espoir d’une belle truite de la basse Sioule titille le carbone de vos cannes.

Coup de blues apercevant le nouveau décor qui orne aujourd’hui le paysage. Châteauneuf les bains et sa microcentrale.

Constat d’une situation qui s’aggrave et dont l’exemple le plus flagrant reste celui d’un ruisseau de cube aménagé à grand coup de milliers d’euros ( +11 000 € à la charge des pêcheurs)  pour simplement conduire les truites à se fracasser le museau sur un seuil qui dure et dure encore.

2020 année très riche….

Sioule,  théâtre de la venue de plusieurs grandes animations :

Rencontre Sioule » les 24, 25 et 26 Avril à Chateauneuf-les-Bains (63) avec Pierre Sempé

Académie international des mouches Devaux les 15/16/17 mai

Flash-back vers ces discutions que nous avions entre amis de la Sioule il y a plus de 15ans.Raison de la naissance de bien des lignes écrites ici pour remettre en lumière ce joyau.

Moteur d’un état d’esprit ou la performance a été d’unir chaque secteur des plus amonts à plus aval autour de convictions communes.

Ces mêmes idées que je n’ai eu cesse de défendre sur Auvergne passion mouche , quitte à souffrir de beaucoup de critique et de bien peu de soutient.

-Savoir économiser la ressource à travers des choix règlementaires parfois perçu comme des punitions pour faire face à une époque qui ne donne que très peu de marge de manœuvre .

-Valoriser ce qui reste plutôt que se convaincre que nous sommes l’alpha et l’oméga d’une volonté individuel de chaque  pêcheur à faire attention à nos rivières alors que la majorité des ag de nos aappmas ne concernent qu’une minorité d’entre nous

Sioule démontrera en 2020 sa capacité à intéresser  l’attention d’acteur important de grande qualité.

Démonstration d’un pari  réussi qui aura maintenu l’attractivité des territoires même si les personnes qui se seront le plus exposé n’auront que peu de considération de la part d’un microcosme local qui respire un peu trop l’opportunisme.

Volonté d’éliminer quelques propos négatifs au profil d’un discours idéaliste qui permet de vendre la dame des Combrailles. Naissance je le crains d’une nouvelle ère où il s’agit de garantir un présent qui rapporte.

Interrogation d’une dérive qui me semble de plus en plus inévitable  ou la valeur ajoutée ne pourra rester longtemps éloignée  des riverains qui sont les dindons de la farce, offrant de manière gracieuse l’usage de leur droit.

Danger  d’une privatisation au détriment des pêcheurs locaux , punis comme dirait sœur Anne de n’avoir rien vu venir.

2020  année élective donc

Année qui je l’espère débouchera vers l’arrivée de nouvelle perspective offrant enfin à la Sioule d’être gérer non plus à travers le prisme de quelques acteurs locaux  mais de grandes aappmas œuvrant sur l’intégralité de chaque secteur.La gestion par bassin comme indispensable.

Ce n’est qu’à travers cela que je reste convaincu que nous pourrons répondre aux enjeux même si au sortir de l’assemblée générale de l’aappma de Montfermy , je ne peux cacher l’inquietude  qui est la mienne à regarder s’éloigner des gens comme Philipe.

Symptôme d’une maladie profonde ou il est bien facile de donner audience à quelques bricoleurs du dimanche qu’a ceux qui ont tenté de construire une partie de l’histoire.

Sentiment surtout que l’avenir de la pêche dans mon département ( et ailleurs ???) ne peut, ne doit plus se construire autour d’un nombre trop imposant d’aappma.,6 rien que pour la Sioule.

Vous l’aurez compris à  tous ceux  qui iront dans les ag elective , je vous interroge sur le sens  d’élire des gens qui iront s’engager sans projet , sans vision d’avenir.

Refuser d’être les moteurs de cela , refuser de donner légitimité à un modèle qui n’arrive pas à lutter efficacement malgré la meilleur volonté du monde.Il ne s’agit pas ici de commenter les engagements de chacun mais de faire du passé leçon pour demain

Refuser de vous présenter s’il ne s’agit que de remplir quelques sièges vides quelque soit votre aappma.L’absence de candidat obligera à des fusions.

Les futurs administrateurs doivent être contraints par la puissance du vote de chacun à trouver des éléments de convergence entre les aappmas.Voilà pourquoi vous devez assister à vos ag.Ne soyez jamais complaisant , ne soyez jamais satisfait des  échecs.

Chaque élu doit être comptable de ce qu’il a accompli. Chaque élu doit être un militant et non un simple serviteur.

Conclusion peut être heureuse des mots d’un président de la FNPF lors de son passage dans le fishing club.

2020  année de pêche enfin ….

Saison quelque peu égoïste ou je ne peux cacher mon enthousiasme à parcourir à nouveau chaque recoin prenant le temps d’admirer la beauté de ces spectacles rares qui nous sont offert.

Une loutre dans la brume du matin, ces toiles d’araignée empli de rosée qui dessinent les berges, les pas d’un chevreuil que l’on perçoit entre chien et loup, le parade de quelques mouches de mai, le museau d’une truite qui avale l’olive, tous cela et bien plus encore ……

Des instants qu’une fois encore j’essaierai d’être le témoin ici , convaincu peut etre trop que l’on ne protège que ce qui nous émerveille…..

 

La 5eme édition du salon de la pêche à la mouche d’Isle sur la Sorgue

Ce week-end avait lieu  la 5eme Edition du salon de la pêche à la mouche d’Isle sur la Sorgue.

Mais pour débuter  impossible pour moi de ne pas plonger les yeux dans les Sorgues. On ne se refait pas !!!!!

48 heures où j’ai la chance d’accompagner Vincent qui présente Fly Concept et l’ensemble de sa gamme de produit. Plus de 500 référence , de quoi répondre à bien des besoins.

Découvrir fly concept : http://www.fly-concept.fr/

Un salon à taille humaine ou l’équipe du Sorguett  et Éric  Arnaud nous offre un accueil à la hauteur de la qualité des gilets qui ont fait la renommée de cette boutique d’exception.

Un grand merci à eux pour commencer ce résumé .

Découvrir le magasin le Sorguett : http://www.sorguett.com/

Pas moins de 50 exposants sont présents pour cet évènement

Des plus importants à l’image de la maison JMC qui propose cette année une nouvelle de gamme de canne dédiée à la pêche en rivière.

Le catalogue 2020 de la marque JMC : https://www.mouchesdecharette.com/catalogue-jmc-2020/

Une gamme performer qui dès la prise en main surprend par la finesse de la poignée, fruit de l’expertise de l’un de nos meilleurs pêcheurs français : Grégoire Juglaret.Une canne qui  va ravir les pêcheurs les plus exigeants , voulant s’adonner aux pêches fines actuelles

On poursuit la balade au cœur des allées avec un arrêt sur le stand Devaux ou Mr Jean Marc Chignard prend le temps  et la gentillesse de m’expliquer la venue de sa marque sur les territoires Sioule à l’occasion d’une session de de l’académie international mouches Devaux

Une session de 3 jours, les 15/16/17 mai 2020 qui fera la part belle à la gestuelle et aux approches à distance. Un évènement à ne pas manquer pour ceux qui souhaitent se perfectionner.Un évènement qui démontre l’attractivité du travail accompli dans un contexte écologique qui ne cesse de se degrader.Comme quoi mais de cela nous en reparlerons très bientôt sur le blog.

S’inscrire à l’academie Devaux : https://www.mouchesdevaux.com/academie-internationale-mouches-devaux/

Quelques mètres plus loin, je prends le temps d’un arrêt ou je retrouve Patrick Taillard sur le stand Marryat pour essayer la canne Tactical HX 9 soie 4.

Patrick Taillard/Guide de pêche : https://www.fishing-guide-peche.com/

Un très beau produit dans un écrin tout aussi joli mais surtout l’impression de retrouver cet équilibre entre puissance et douceur qui m’a séduit à l’époque des premières Tactical.

Malgré tout je profite de l’instant pour partager un point de vue ou plutôt un sentiment qui est mien.

Au détour d’une image, on  comprend la qualité et l’intensité des discutions entre les meilleurs pêcheurs de france et on mesure qu’aujourd’hui la pêche est devenu un univers ou la perfection et le maitrise ne laisse plus rien au hasard. Démonstration d’un échange autour d’une canne Soldarini de la part de Thibault Guilpain et Grégoire

La gamme Soldarini chez Thib’eau pêche :http://harvey-fly.com/fr/95-cannes

Avec l’age et l’expérience, il m’apparait de plus en plus difficile de se faire un avis très précis sur la qualité des produits sur un simple espace de lancer tellement ceux-ci ont progressé.Vous l’aurez compris cher lecteur, j’aimerai parfois que nous puissions tester  dans des conditions réelles. Un appel d’un simple consommateur à voir les marques nous proposer des évènementiels en période de pêche au bord de nos rivières et de nos lacs.

Les salons, c’est aussi l’occasion de retrouver des gens avec qui l’on aime échanger.De Michel et ses soies sources de la Lozère dont il vous suffit d’être un fidèle d’Auvergne passion mouche pour savoir combien je suis un inconditionnel.

Les soies sources de la Lozère : http://www.soie-peche-mouche.com/

A Pierre Emmanuel Crisa et ses mouches Pierrot qui sur chaque salon nous livre les innombrables nuances de sa collection de perdigone.

Les mouches de  Pierrot : https://www.mouchesdepierrot.com/

De Steeve Colin qui nous invite à la découverte des territoires de la haute Loire et dont je profite de l’instant pour vous rappeler que le Rise sera bientôt à Clermont Ferrand .N’oubliez de prendre vos places.

Prendre un place à la seance de clermont ferrand : https://www.billetweb.fr/shop.php?event=rise-festival-2020&color=no&step=1&session=606234

Au plaisir d’échanger avec Rick autour de ses produits de la marque Dutch Fly design ou je n’ai pu m’empêcher de craquer pour le dubbing hare +

La boutique Dutch fly design : https://dutch-fly-design.com/

Un salon d’une richesse incroyable ou une fois encore il me faut vanter l’organisation, l’accueil, la gentillesse, la disponibilité d’Éric Arnaud et son equipe.

Un salon dont la liste exhaustive des discutions et des échanges avec des acteurs comme Sébastien Cabane, Thierry Millot et tant d’autres pourrait à eux seul me faire écrire des dizaines de lignes. Alors de manière imparfaite, une  go pro , un stabilisateur  et je vous invite à parcourir les allées en 4eme vitesse.

Enfin pour conclure comme sur chaque salon je vous parle de mon coup de cœur :un Peux Fulgor Rouge.

Juste sublime, juste magnifique, juste incapable de vous décrire le sentiment que l’on doit éprouver lorsque l’on  est un heureux possesseur de l’un de ces bijoux.

Il est ici plus question d’un simple moulinet mais d’une pièce d’exception, d’une rareté, de l’excellence d’une marque Peux.

Les moulinets Peux : https://www.peuxflyfishing.com/

Ainsi s achève ce voyage en remerciant  Vincent de me permettre de l’accompagner et de l’aider au cœur de ces salons mouche qui sont des vrais moments que j’apprecie…..

 

Rien qu’au fil …une approche réservoir qui colle à l’époque

Nous sommes au cœur de l’hiver pourtant la douceur l’emporte avec des températures qui avoisinent les 15° au meilleur de la journée .Des raisons peut être de s’inquiéter pour les mois qui arrivent et un été que l’on espère moins chaud et sec qu’en 2019.

Pour l’heure je profite de quelques sorties en réservoir avec une impression qui s’installe comme une évidence.

De ces températures nos lacs semblent de plus en plus s’éloigner de l’usage des soies denses (s5/s7) et de la recherche des poissons dans les couches profondes.

Techniques légères, soie intermédiaire et flottante apparaissent en ce moment comme les outils les plus adaptés pour passer une bonne journée de pêche

De cette situation je dois bien avouer que je prends plaisir à m’adonner à l’une des stratégies que j’apprécie le plus : La pêche au fil.

Point d’indicateur, point de bouchon ou autre sèche porteuse permettant de valider la touche d’un poisson. Ici la perception est liée à l’observation des brins de nylon.

La pêche au fil reste  ludique et en mouvement perpétuel.Elle est un jeu ou l’on cherche les postes, les zones propices que l’on prospecte avec application avec comme seul allié un bas de ligne graissé avec soin. Chaque tirée, chaque tressautement, chaque mouvement valide un ferrage et la chance de combattre une belle arc.

N’ayant besoin que d’une simple matériel rivière, je pratique pour ma part avec une canne z axis 9.6 soie 5 montage zéro limite et un moulinet Danielson.

L’ensemble recevant une soie Lee Wulf TT et un bas de ligne classique rivière dont je détail la formule sur l’une des pages d’Auvergne passion mouche.

Parlons bas de ligne : http://auvergnepassionmouche.fr/pratique-de-la-peche/apprehender-le-bas-de-ligne/

Pour le reste, on vise sur la simplicité, une longue pointe en 6X trout hunter. Quelques nymphes et autres bouchées à la mode, un kiki qu’on laisse marauder sans contrainte, voilà les outils d’une technique si simple en apparence.

Pourtant l’attractivité de notre imitation repose dans bien des cas sur l’expérience acquise au fil des sorties ou des paramètres comme le choix d’une nymphe imitative ou incitative, la taille, la vitesse d’immersion, la maitrise du posé, l’interception et l’anticipation des mouvements d’un poisson en maraude .

Des paramètres qui dépendent surtout de votre capacité à ne jamais laisser vagabonder votre esprit ailleurs que sur ces brins de nylons. La pêche au fil n’est passionnante que par l’extrême concentration qu’elle demande.

 

 

Regard sur l’édition 2020 du Carrefour national Pêche et Loisir

« Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. »

Charles Baudelaire

 

Ainsi débuterai-je les premiers mots dédié à l’Edition 2020 du CNPL

Pêcheur à la mouche me semble si proche de l’albatros de Baudelaire .Lui  naguere si beau, dessinant de magnifique arabesque, lui capable d’arrêter la foule des bandeaux lorsque sur l’aire de lancer il faisait démonstration de son art, le  voilà maintenant devenu grincheux, errant dans les allées à la recherche du moindre recoin qui lui rappel les années fastes.

De conversation en conversation, de rencontre en rencontre, il faut se rendre à l’évidence, la pêche à la mouche  n’est plus qu’un vague souvenir au cœur d’une édition qui une fois encore devrait nous donner à réfléchir.

Certains auront le discours facile, trouvant une  explication simple : le prix des stands.

Une idée  qui  doit suffire à résoudre tous les soucis et qui n’interroge jamais la fréquentation réelle de l’évènement .

Ce seront les mêmes qui à longueur de Facebook vous expliquent que les marques françaises sont de la merde, digne d’Ali express et pleurnichent que ces mêmes marques ne soient plus là. La nature humaine et ces contradictions.

Comment peut-on imaginer que l’affaiblissement des effectifs de pêcheur ne pèse pas sur certains modes d’expression de notre pratique. Un état de fait qui  modère la capacité de chacun à générer une valeur ajoutée suffisante.

Comment peut-on croire que Pierre, Paul ou Jacques se risque à ne pas venir si la valeur ajouté permet à chacun de faire bourse pleine ?

Comment peut-on être à ce point naïf pour se convaincre de n’avoir aucune responsabilité dans la réalité d’aujourdhui. Qu’on fait les acteurs « mouche »  toutes ces années pour coller à notre temps

Suffit-il alors de prendre le temps d’écouter, de regarder, d’aller plus loin que la simple envie de gratter 15% pour voir le mal qui ronge les nôtres.

A l’exception peut-être de l’animation portée par le GPS Sioule Morge, le contenu offert depuis plusieurs années autour de la palm s’est résumé à essayer 3 cannes, à discuter 5min autour d’une soie, pendant que d’autres nous invite à des conférences  ou l’on partage une stratégie, une manière de faire. Prenant plusieurs minutes, serait-il bon  de voir l’affluence autour d’espace comme celui qui porte le public au plus profond du salon où l’on palabre en compagnie de quelques Black Bass. Bien des moucheurs seraient alors surpris de la masse de gens qui s’agglutinent.

Cela fait quelques temps que sur Auvergne passion mouche je défends conviction à tort peut être de l’état d’urgence de la passion qui est mienne.

Beaucoup je le crois me pense un peu à côté de la plaque et je ne chercherai pas à les convaincre de l’inverse .

Mais  pour ma part l’incapacité des pêcheurs à la  mouche a exister sur le plus important salon de pêche en France n’est que l’expression de notre immense fragilisation.

Sommes-nous capable de produire autre chose que la simple envie de nous retrouver entre nous à travers des foire Fly only.Plus le temps passe , plus je l’avoue , j’en doute. Un état de fait, conséquence il me semble de plusieurs choses.

De la plus anodine comme la mode al Hilo qui  motive  de plus en plus de pratiquant vers l’usage de matériel autre que celui dédié à la pêche à la mouche.A la  plus importante ou la fragilisation de nos espaces salmonicoles tend petit à petit à ventiler les pratiquants vers d’autres espaces comme les barrages ou ils peuvent à loisir utiliser les magnifiques Bass boat qui font briller les yeux et les bourses.

Tout cela cher lecteur, n’aurait  que peu de conséquence et tout ancien visiteur du cnpl qui a eu la chance de fouler les allées depuis les premières années sait combien celui-ci n’est que l’expression des modes de l’époque.

Mais derrière les moteurs de 250cv, derrière les Ps 4 consommatrices d’électricité, derrière ces spécialistes bardés d’écusson qui vous vantent le dernière packaging plastique du leurre à la mode  se cache une réalité qui inquiète de plus en plus l’amoureux de nature que je suis : la fabrication d’une nouvelle  génération qui s’éloigne de plus en plus de nos rivières

Certes tout à long du CNPL, du village des You tubeurs ou la mode de l’air guitare fait quelques émules à la plateforme ou l’on se pose cette question super importante « Attractant spray ou pate? », on a glissé quelques mots sur l’état de nos eaux mais ce salon est-il encore un lieu où l’on s’inquiete ?

Entre l’immobilisme d’un espace fédéral dont chaque évolution se déroule à la vitesse d’un escargot ,un lieu où il devient de plus en plus difficile d’acter la détresse de nos rivières  dans l’unique espoir de vendre au chalant sa carte de pêche à un univers ultra commercial ou l’on a parfois l’impression que le simple pêcheur n’est plus guère à sa place , je dois l’avouer j’aime l’idée de retrouver le plus vite possible la quiétude de mes rivieres d’Auvergne

Vous l’aurez compris, pendant que sur les réseaux, bien des moucheurs videront leur colère, je prends une fois de plus le contrepied de tous cela, convaincu que nous avons que ce que nous méritons, convaincu aussi que parfois au détour d’une allée on découvre quelques raisons d’être optimiste à l’image de l’initiative de la Team River Clean.

Un stand ou chaque photo se doit de nous interpeller, un stand qui je le crois doit nous pousser à faire évoluer nos comportements .Un stand qui merite le soutient de tous , de l’aappma locale à la grande marque .

Un stand qui malgré la gentillesse et la volonté de tous les gens qui l’anime ne devrait pas exister si tous ensemble nous étions plus responsable et ne prenions pas la nature pour notre poubelle.

Un stand qui conclut  cette promenade au milieu des allées de la 31eme Édition du Carrefour National de la Pêche et de Loisir…..

 

En 2020 …Rêvons !!!

De cette nouvelle année, chacun d’entre nous cèdera à la tentation de quelques bonnes résolutions.La mienne sera de rêver.

Le sens peut être de toutes ces arabesques que l’on voit à travers les  vidéos  de Gilbert Rowley.

Prendre juste le temps d’admirer plutôt que savoir, de comptempler plutôt que de comprendre.

Mesurer combien chaque chose semble si fragile Rêver pour nourrir notre passion.

“L’homme ne pourra jamais cesser de rêver.

Le rêve est la nourriture de l’âme comme les aliments sont la nourriture du corps. »Paulo Ceolho

Ce voyage ou j’admire les photos de Vincent Munier. Regard de l’un des plus grands photographes dont chaque cliché est pour moi l’occasion de s’émerveiller.

L’univers de Vincent Munier :http://vincentmunier.com

Arctique from vincent munier on Vimeo.

Clin d’œil à mon ami Vincent qui aura trouvé raison d’occuper mon esprit pour les 6 mois à venir.Rêve de Montana : https://www.revedemontana.com/

De la musique, des images plein la tête, voici que mon esprit est déjà ailleurs.

2020 Fly Fishing Film Tour Stoke Trailer from The Fly Fishing Film Tour on Vimeo.

A l’heure d’une tradition ou l’on aime à souhait le meilleur, je pourrais nous encourager pêcheurs à être les moteurs de quelques prises de conscience. Je pourrais nous souhaiter bonheur et prosperité.Je pourrais  vous dire combien il parait si important d’être en pleine forme dans ces bottes.Mais vous l’aurez compris , je nous souhaite surtout de

REVER

Terminant ces mots en musique …

Rétrospective 2019

Déjà plus 8 ans que j’ai créé Auvergne passion mouche.Pourtant au travers de l’année la moins productive en nombre d’article, je suis toujours étonné de l’assiduité des lecteurs.

En 2019, une moyenne de 200 visiteurs quotidiens .Des  articles qui sont aujourd’hui lu et relu, affichant  plus de 300000 lecteurs depuis leur publication, obtenant une indexation de premier plan sur le moteur de recherche Google. Une fois encore je ne peux que vous remerciez de votre présence.

Une année où il difficile de ne pas penser d’abord et avant tout autre chose à la sècheresse qui a sévit au cours de l’été.

De Sioule ou dès les premières semaines nous avons perçu que 2019 serait une année compliquée. Un printemps sans pluie, un été caniculaire .

De Sioule et du brouhaha de l’énergie verte qui s’exprime à travers la construction d’une microcentrale en plein milieu du parcours de graciation de Châteauneuf les bains.

En résumé, une saison à oublier où j’ai très rapidement choisi d’aller vers d’autres contrées. Expatrié mais ravi où j’ai parfois eu l’impression d’être béni des dieux.

Comment  oublier cette truite de 64 cm de la Dordogne prise à la première lueur du matin. Une Dordogne  qui m’a offert l’intensité de moment d’une rareté exceptionnel à l’image d’une autre journée où je touche plusieurs truites avoisinant les 50cm.

Une rivière que j’ai plusieurs fois visité, retrouvant le plaisir de quelques berges qui coulent dans mes racines familiales.

Aurait-il fallu attendre des années avant de retrouver le plaisir de parcourir ses  lieux comme lorsque j’étais enfant, passant chaque année mes vacances en terre lotoise. Occasion peut être de faire un clin d’œil à Mickael.

Mickael Andrieu guide de pêche sur la Dordogne : https://www.guide-pêche-46.com/

Voyageur d’innombrable péripétie, 2019 m’a permis de retrouver le sens d’auvergne passion mouche, libéré d’une décision que j’ai enfin acté lors du dernier conseil d’administration de mon aappma.

Partageant l’expérience  qui est la mienne ou leçon m’a été fait qu’il ne faut jamais attendre de soutient, comprenant que bien des sourires ne sont que des espoirs de quelques mots amicales à travers ces pages.Naif d’un exemple que je sois parfois de croire  que nous faisons des parcours ou la vie est sacralisé dans l’unique but de la regarder s’épanouir et non  de briller sur les réseaux en s’assurant que sa trombine est bien visible.

En 2020, je ne serai probablement candidat à aucune élection, laissant l’ensemble de mes mandats. Conclusion de plus de 10ans d’engagement ou je ne laisse derrière moi aucune amertume mais d’immense regret de ne pas avoir l’envie de continuer.

Peut-être cela reviendra dans les mois à venir mais pour l’heure je suis trop convaincu qu’aujourd’hui l’évolution de notre loisir pêche ne laisse plus guère de place au simple passionné amoureux de nature sans aucune ambition mercantile.

Quelle raison aurait je à donner de mon temps alors que je n’ai rien à vendre ?…n’est ce pas !!!!!

De pêche encore, ne faisant qu’une petite pause à la fin du mois de septembre ou quelques cervicalgies ont eu raison de mon enthousiasme.

D’automne, de mes trop rares rencontres avec quelques ombres auvergnats et de mes retrouvailles avec nos réservoirs.

Envie qu’il m’est donné de mettre l’accent sur le plus beaux d’entre tous : Le lac du Bouchet que j’espère vraiment pouvoir fouler de nouveau dans les années à venir.

Premier coup de projecteur d’un article rétrospective auquel  j’affirme mon admiration pour le travail accompli par la fédération de pêche de la haute Loire.

Combien parfois ai-je le sentiment que le pêcheur que je suis est mieux compris loin de chez lui qu’a sein même de son département.

Une évidence que certains acteurs privés à l’image du domaine de gerris tentent de perturber. Un lieu qui nous offre à chaque partie de pêche le plaisir d’une convivialité essentielle à l’épanouissement de notre passion

Le domaine de Gerris/Réservoir de pêche à la mouche : https://domainedesgerris.com/peche-mouche/

Coups de cœur que je multiplie à destination d’autres produits comme les chaussures Andrews qui confirme d’année en année leur qualité. Après 2 saisons les miennes ne montrent aucun signe de vieillesse à part les semelles feutre dont Sébastien assure l’entretien.

Les chaussures andrews : https://www.river-shoes.com/

Ma joie aussi d’avoir vécu cette saison avec un Peux Fulgor. Enthousiasme sans égal à l’égard d’un joyau que j’ai tant attendu et  qui représente le graal absolu lorsque l’on parle moulinet à mouche.

L’univers de Peux : https://www.peuxflyfishing.com

Clin d’œil enfin pour Vincent qui offre aux pêcheurs à la mouche l’opportunité de trouver une boutique en ligne de qualité.

2019 aura été pour moi l’occasion de regarder grandir « Fly concept ».Une marque qui me semble destiné à un bel avenir.

Découvrir Fly concept : www.fly-concept.fr

Ainsi pour conclure, permettez-moi de me projeter vers 2020 ou d’auvergne passion mouche, je vous inviterai à quelques recits venant d’un ailleurs ou « au milieu coule une rivière ». Terrain d’expansion de cette poésie que j’aime retrouver dans chaque arabesque.Rêveur infatigable des mots de Mc Lean.

2020 qui à l’heure où j’écris ces lignes semble si proche.

Opportunité de vous souhaiter de passer le cap de la nouvelle année un verre de champagne à la main et des rêves halieutiques plein la tête.

 

A travers les yeux de JB …Le RISE 2020

De pêche à la mouche  s’exprime de nombreux horizons. Des plus assouvis de performance aux plus contemplatifs, je dois avouer que l’un de ceux que j’apprécie le plus est celui de JB.

Souvent  il nous emporte dans son univers à travers les mots qu’il nous livre .Des récits de pêche, d’aventure, plein de justesse ou il pose son regard sur notre époque .Occasion pour moi de vous  inviter à aller lire quelques-unes de ces proses.

Lire les textes de Jean Baptiste : http://peche-auvergne.com/

Mais voici que pour 2020, les mots jean baptiste vont se mêler aux images de Pierre. Durant le RISE, ces amateurs de la poésie qui coule dans les eaux de nos rivières auvergnates vont nous vendre une part de rêve sans égal.

Parfum de nos volcans, de nos truites, des eaux à la couleur de la tourbe, j’avoue que je ne sais qu’attendre d’une telle invitation si ce n’est la certitude que je ne louperai sous aucun prétexte la 10eime année du RISE.

Le site du RISE 2020 : https://rise-festival.fr/

Terminant ce billet d’humeur sous la forme d’un regret peut être, celui de ne pas voir une séance dans le Puy de Dôme.Comment cela serait-il possible alors qu’il suffit que d’un peu d’envie et de quelques euros !!!!

1983….Souvenir de Salar

Mars 1983…..Dans la fraicheur d’un matin glacial j’accompagne mon père  sur le bord de l’Allier.

5heure du matin, la Terrasse s’éveille.

Les premiers pêcheurs sont là autour du feu. Les discutions vont bon train .On parle des saumons aperçus la veille. De ces autres poissons que l’on signale  dans les environs de Vichy et dont il faut attendre quelques jours pour les voir passer dans le 63.

Ainsi débute à  13 ans,ma première journée de pêcheur au saumon.

De ces gens  qui ornent l’Allier, solitude se fait rare.Ils aiment se regrouper sous forme d’équipe qui se déplace au fil de la migration.

Des pêches lourdes ou les nivernais tentent leur chance sous le pont du Guetin à la maitrise d’un devon dans les odeurs de l’alambic de la grappe. De l’usage des  crevettes qui misent sur les eaux réchauffées du Saut du loup aux premières dérives d’une 18 pied au camping de la Viallette, la pêche du saumon c’est un voyage au fil des mois et des eaux de l’Allier

Chaque saison de pêche se compose de quelques rituels.

Des mois d’hiver ou la récupération de quelques carburateurs fournis la matière première pour fabriquer les devons. L’odeur de l’alpax qui fond et coule dans les moules pour donner naissance à ces pièces de métal.

Célèbres devons dont certains modèles  sont les témoins d’une époque où l’on fabrique la moindre chose. Célèbres devons dont j’ai la chance d’admirer encore aujourd’hui des modèles uniques.

Du bruit de la presse qui plie la plaque de cuivre donnant naissance aux ondulantes. Des heures ou le parfum du miror nous conduit à faire briller le metal.

Ces heures encore ou l’on tord la corde à piano pour monter les tournantes et autres ondulantes.

De ces années j’en ai gardé d’innombrables anecdotes de pêche comme celle d’un jour de mai ou rentrant d’un séjour à Dakar le magasin de Riom nous avait confié un étrange machin en plastique rose.

Premier twist ou virgule que l’on avait affublée d’un triple. Premier geste d’un ado qui avait envie de montrer ces biscottos .Premier fois que j’avais voulu assommer le pêcheur d’en face qui avait l’ingratitude de nous lancer son ondulante dans les bottes. Premier geste raté qui au lieu de me venger de l’affront m’avait valu un plouf ridicule au milieu du pool de Pakowski.

Ferre, hurla Alfred ; ferre dernier mot avant que Salar fasse chandelle et offre à l’assistance des lieux le spectacle d’un éclat d’argent à la gueule pleine de rose.

De ces années j’en garde surtout la rencontre de gens engagés, atteint d’une étrange maladie que l’on me nomme « Saumonite »

Rare passion ne m’a jamais semblé si intense que celle qui coule dans les veines de ces hommes.

Combien de verbe et de combat d’idée lorsque Mr Cuinat allait défier la vindicte de l’assemblée générale de l’APPSA.

Combien de promesse avons-nous entendu lorsqu’une réunion de SOS Saumon avait offert opportunité aux scientifiques de Tadoussac  de présenter le reconditionnement des géniteurs atlantiques comme l’arme absolu au déclin.

Souvenir  de ces combats contre EPALA ou l’on avait marché à Serre de la Fare.Identité d’une génération qui avait compris que pour lutter contre certaines ambitions , il ne suffit pas de se plaindre sur internet. Sous la pluie du Veudre , c’est d’une Allier sauvage et libre que chacun rêvait.

Des noms raisonnent  dans mes souvenirs. Des pêcheurs qui ont impressionné le débutant que j’etais.Chance inouïe d’apercevoir la dextérité de Mr Bonnenfant,de regarder Jean Claude Chavaillon à la pierre à Fernand, d’admirer la beauté d’une arabesque à Langeac.

Jean Claude Chavaillon parle du saumon sur H20 : Cliquez ici

Témoignage d’histoire de pêche que nous livre dans son dernier ouvrage Emmanuel Gladel.Invitation à parcourir avec lui les berges de l’Allier dans les environs de Brioude.

Découvrir le livre d’Emmanuel Gladel : https://www.fildepeche.fr/mes-histoires-de-peche-nouveau-livre/

Mars 1994…..11 ans plus tard, de ci de là des feux  sont restés allumé.

Au pont de Limon le très connu maire de Puy- guillaume est venu   faire preuve qu’en politique il faut savoir se placer. Sous l’impulsion du président du CMSA la pêche du saumon sera fermée.

Certains hurleront mais tous seront conscients de l’extrême fragilité du destin de salar.

Philosophie profonde je le crois qui a guidé mon opinion à l’égard de ceux qui  conscient des changements climatiques ne peuvent se résoudre à laisser la vie à quelques salmonidés sauvages en grande souffrance.

Conviction affirmé à destination des plus jeunes, de ceux qui demain  feront peut-être l’effort de s’engager au cœur de nos instances. Ne soyez naïf de rien, jamais crédule de ces spécialistes qui vous expliqueront preuve à l’appui que  leur extrême expertise suffit à sauver nos rivieres.Ils ne sont que des grains infimes sans guère d’influence.

Comptage des saumons à Vichy : http://www.logrami.fr/actions/stations-comptage/vichy/

Le destin du salar, de trutta et de bien d’autres ne  se jouent malheureusement plus à nos pieds. Chaque parcelle de vie tente de résister à notre indifférence.Atteint d’une  étrange maladie, Nature se doit comme tout patient d’accepter que demain ne sera plus comme hier.

De ses souvenirs que s’estompent, des berges de l’Allier ou chaque automne le bruit des tronçonneuses nettoyaient les pools renommés, de ces anciens qui petit à petit laissent place, de ces pêcheurs de saumons, il ne reste plus rien. C’est une Allier bien vide.

Handicapé, amputé, notre capacité à prendre encore du plaisir passe par notre acceptation plutôt que par notre acharnement à nous bercer d’illusion. Irréversible, temporaire peut être, l’accélération actuelle doit nous convaincre à être force de proposition à travers un halieutisme assumé, seul capable d’éviter pour l’heure l’érosion des pécheurs sur les berges d’une des plus belle riviere de France.

 Ainsi pourrait-on parler d’un temps  que les moins de 20 ans n’ont pas connu………

 

J’ai mal à la Sioule

C’est au détour d’un chemin que je rencontre Paul.

De souvenirs, des années qui passent, de cette rivière qui a construit notre envie de pêche , conversation se fait facilement tant de point commun nous rapproche.

Comme un lien qui nous occupe, chaque parole livre à mon grand étonnement une forme de nostalgie. De cette rivière qui nous a offert tant de moment, 2019 semble être si loin des heures les plus agréables.

Certes je pourrais vous abreuver de quelques photos de poisson magnifique  pris au cours de la saison , objet de quelques desirs de briller en societé.

De cette truite de 48 séduite  dans une veine d’eau bien peu puissante. De cet ombre dont l’éclat charbon ne peut faire oublier que depuis le début  de la saison, nul gloire ne peut être tiré de racler à grand coup de tungstène un espace restreint à quelques m3 que nature semble destiner à laisser.

Plus de 200 jours se sont écoulé depuis l de l’ouverture.200 jours d’une  inquiétante monotonie  ou rivière n’aura quasiment jamais dépassé les 10m3, réduisant de manière dramatique l’espace  nécessaire à l’épanouissement de la vie aquatique

Depuis plus de 12 mois la Sioule (secteur Châteauneuf) n’arrive plus à dépasser le seuil moyen de 13m3 par seconde, définis comme étant le quinquennal sec.

Un lit qui se réduit, une eau qui se réchauffe très rapidement conduisant  probablement à une accentuation du phénomène mesuré en 2018.Pour la première fois depuis 2009, la moyenne des températures moyennes des 30 jours les plus chauds a atteint le seuil de 18.59°

Autres conséquences : des amas de matière organique qui n’arrivent pas à disparaitre

Un fond qui se colmate , des bordures  ou la vie ne peut s’installer .

De Brayant, de Cube, De ruisseau de la  Faye, de ces espaces de vie, un simple filet d’eau, rien d’autre.

Des Fades et de Queuille, le salut d’un  étiage qui serait bien plus sévère encore.

De mémoire d’ancien à l’implacable vérité des chiffres de la base Hydro, Sioule manque cruellement d’eau.

Faut-il alors être bien peu enclin à l’empathie pour se vanter  de l’abondance dans quelques courants qui au fil des mois n’ont servi que de source d’apaisement pour une vie qui se recroqueville sur elle-même.

Faut-il être bien peu raisonnable pour continuer à pêcher   lorsqu’il suffit de chercher quelques démonstrations de fraicheur, indicateur de la présence de poissons apathiques dans une eau pétrifié par la canicule.

Accélération d’une époque qui emporte avec elle le destin de nombreuse rivière dans le département du Puy de Dôme, l’avenir semble s’assombrir.

Eau symbole de vie, symbole de notre pratique pêche, de notre capacité à alerter des que l’on touche à la rivière .Ainsi devrait être le destin des sentinelles que nous sommes.

D’auvergne passion mouche, beaucoup me reproche de porter  un diagnostic sévère face à ceux qui passent leur temps à nous expliquer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Pourtant  comment éviter l’amertume que l’on éprouve lorsque dans un silence de plomb , le bruit d’un bulldozer nous pousse à regarder naitre au milieu d’un sanctuaire que l’on voulait  parfait : une microcentrale.

Comme une forme d’étonnement lorsque certains arrivent encore à jouir d’innocence canne à pêche en main alors qu’à leur pied  démonstration  s’exprime avec force  d’une forme d’inconscience. Ridicule  devienne les mots « No kil » de quelques panneaux  lorsqu’au milieu trône  cette forme d’ambition.

Quel préjudice, quelle publicité  encore que ces lettres qui anime la vallée .Chimerec  à la place d’une réserve naturelle .Quelques acides dégoulinant au cœur d’une zone humide.

Des choix forts pour garantir un tourisme vert que l’on destine à quelques aveugles à la pagaie agile.

De Paul, de notre conversation, de son attachement aux lieux de son enfance, nous ne pouvons conclure sans penser à demain .Clin d’œil à ce Joe qui nous avait pourtant prévenus

« Demain qui vient toujours un peu trop vite »

Naïf, peut-être d’un enjeu climatique qui n’épargnera  rien et qui va conduire la Sioule à devenir tout sauf une rivière à salmonidés