Aout tire à sa fin, occasion d’un billet d’humeur sur Auvergne passion mouche.
Commencerai-je par les relevées climatiques de 2020 issus de la station météo de Clermont-Ferrand Aulnat (source info climat)
Des chiffres qui nous imposent la réalité d’une époque qui a déjà changé.
Tendance qui se confirme avec des mois d’hiver plus chaud, des températures estivales qui dépassent plus régulièrement les 35°, une pluviométrie qui se fragilise, autant de raison pour s’interroger sur l’avenir.
Anxiété généralisée qui explique peut-être la pression de plus en plus importante d’idéologie motrice d’une écologie punitive remettant en question la manière dont nous vivons.
Ainsi pourrait être perçu l’audience des mouvements écologistes qui nous inquiètent à l’image des antispecistes qui interrogent directement notre relation au vivant.
Pourtant devrions-nous pas en tant que pretendu sentinelle comprendre que le monde ne peut rester statique de certitude qui lui coute chaque jour la disparition massive de sa biodiversité. Devrions-nous mesurer chacun d’entre nous la responsabilité d’appartenir à un pays qui consomme plus de ressource que la Terre peut en produire en 1 an.
Loin de moi l’idée d’être en phase notamment avec les discours extrêmes de la condition animale qui fixe aujourd’hui la pêche comme une cible.
Mais à l’heure d’admirer les truites qui habitent en bas de la maison, s’il me fallait laisser vagabonder mon esprit à ces réflexions, permettez-moi d’afficher mon étonnement d’un nouveau politiquement correct influencé par des élus de la pêche qui décident de se faire admirateur de la ruralité à la française.
Faut-il n’avoir jamais entendu parler des difficultés au sein des commissions sècheresse ou chaque litre d’eau préservé de l’irrigation se gagne au forceps.
Comment feront ces personnes lorsqu’il s’agira de combattre l’ambition des centaines de retenues collinaires que l’on nous annonce. Quelle sincérité accorder à leur parole lorsque devant une rivière à l’agonie on oublie juste que nombre des soucis sont le résultat du lessivage d’un sol qui regorge de pesticides et autres engrais.
Le pêcheur que je suis s’inquiète bien plus de cela que de l’influence d’amateurs de quinoa convaincu que l’urgence de la pêche de la truite se joue d’abord dans la fabrication des générations de demain.
Des pêcheurs loin du mercantilisme actuel qui nous livre facilement en pâture à nos détracteurs, faisant de notre activité un simple produit commercial que l’on distille à des touristes. Parodie d’une passion dont le seul moteur reste l’urgence de vendre quelques cartes à la journée.
Le vivant ne doit pas devenir à travers nous un objet que l’on cède à grand coup de promotion à des consommateurs qui passent de rivière en rivière, de poisson en poisson, d’activité en activité.
La pêche devrait renvoyer l’image d’une activité de pleine nature capable de regarder avec résilience des truites qui même en plein cœur de la ville auront réussi à passer Juillet et Aout sans encombre.
Voilà peut-être la raison de mon optimisme au sortir de l’été 2020 qui nous a laissé quelques espaces de pratique dans le Puy de Dôme.
Une pêche estivale souvent technique sur des poissons déjà bien éduqués de notre manège.
Pêche d’été en sêche sur des rivières ou le niveau d’étiage oblige à la discrétion. Pêche d’été que j’aurais pris soin d’accompagner d’un thermomètre à chaque partie de pêche.
Pêche d’été que je goutte avec délice , perdu au fond des gorges , assumant tranquillement bien des contradictions qui transpirent derrière ma canne à pêche.
Place maintenant à des journées plus fraiches qui nous amèneront vers la date fatidique du 20 septembre. Promesse peut être d’un regain d’activité.
Dernière minute, dernière opportunité qu’il faut saisir avant de changer d’univers