Mai 2017 ; une sioule bien laborieuse

 

Les semaines passent vite et la saison entre dans ces meilleurs moments.Il est temps de profiter un maximum de nos journées de pêche

Mai  traditionnellement signe les premièrs coups du soir .Pourtant il suffit de se balader le long de la Sioule pour comprendre que quelque chose se passe .Peu de pêcheur en action .La moindre palabre livre le même constat.

Ce mois de mai ne restera pas dans les annales. Laborieuse semble être la pêche. Déstabilisante parfois ou l’on peut passer d’une séquence hyperactive au vide sidéral d’une rivière qui vous fait douter de votre savoir.

Rarement mois de mai n’a paru aussi perturbant. Même Monsieur Thymallus se joue de nous et les habitués de sa quête qui ont ouvert le bal ce week end savent que le bel animal sera difficile à séduire.

Une Sioule difficile certes mais cette vérité s’intègre plus  généralement dans la réalité de notre département. Partout  le même refrain toute espèce confondu, la pêche  se révèle complexe. Rançon d’une année froide qui a vu la neige poudrer les sommets très tardivement. Rançon aussi d’une année sèche qui laisse quelques inquiétudes quand à l’avenir et l’étiage estival.

Alors faute de grive, on prend le temps de faire quelques essais de matériel à l’image de ce nouveau nylon de la marque Master : L’Elite. Un fluorocarbon disponible dans la très sympathique boutique d’Éric Lelouvier : Fusion Fly Fishing  .Un nylon qui m’aura enthousiasmé et dont j’ai hâte de réellement mesuré le potentiel sur un beau poisson. Mais au-delà c’est aussi l’occasion de mettre en lumière un Fly shop dont je vous recommande d’aller jeter un coup d’œil. Une très belle gamme de produit , un service irréprochable avec des délais de livraison au top. A découvrir sans aucun doute.

Le site internet de la boutique Fusion Fly Fishing : http://fusion-flyfishing.com/fusion_shop/shop.html

Conseils pour appréhender un séjour dans le Montana

Il est temps de conclure  la série d’article dédié à notre séjour au Usa.

Derniers jours au royaume des farios :La Big Hole River
Dans les pas de Norman
Au centre de la Terre des Geants -Missouri River
Quelques heures sur le Depuy spring creek
Du parc à la riviere , au coeur du Yellowstone
Escale sur la Madison River et Three dollars bridge
Première halte sur la Henry’s Fork et la Warm River

Une conclusion sous la forme de quelques conseils qui je l’espère permettront à certains d’entre vous de tenter cette aventure vers l’un des lieux les plus emblématiques du monde.

Une question de budget.

De l’autre côté de l’atlantique, à des milliers de km, si loin, nous avons souvent l’impression que l’un des freins majeurs à la réalisation d’un séjour de pêche reste sans nul doute le budget

Je voudrais commencer par aborder cet aspect pour le mettre en perspective avec la réalité que nous avons  vécus. Paramètre qui sera le fil conducteur de ces quelques conseils.

Ayant  fait plusieurs séjours de pêche à l’étranger par le passé et notamment dans les pays de l’est, j’ai rapidement perçu que l’inconnu avait un prix et que souvent l’usage d’un professionnel permettant d’être rapidement efficace devenait essentiel à la réalisation d’un séjour réussi.

Parcourant les diverses sites de prestataire, il vous sera facile de mesurer que le budget d’un séjour en Slovénie, en Croatie s’étale classiquement dans la zone des 1500€.Seuil significatif qui allait servir de référentiel à notre séjour pour tenter de partir dans le Montana avec un budget raisonnable, environ 2000€ pour 12 jours.

Ainsi le premier conseil que je vous donnerai résidera dans la capacité à anticiper votre séjour plusieurs mois à l’avance permettant de trouver des billets d’avion à des tarifs très competitifs.Pour info et donner ici un ordre de valeur, nous avons fait Francfort/Salt Lake City en A380 pour 600€ A/R.

Conseil applicable dans le cadre de la location de la voiture et  au niveau de la location des hébergements. Modération pourtant autour du logement, l’opportunité de prendre le risque de réserver à la dernière minute sur des plates-formes comme cooking peut permettre parfois de bénéficier de tarif très attractif.

Un départ vers l’inconnu.

Comme une évidence, comme une  envie d’ailleurs, nous devons percevoir qu’il peut être très difficile t d’obtenir en amont les infos nécessaires à la réalisation d’un séjour. Raison principale qui pousse beaucoup de pêcheur à faire appel à des prestataires de services capable de préparer leur aventure.

Ainsi aurait-il été plus simple faire appel à l’une de ces agences spécialisées, acceptant au passage de supporter le cout économique d’une prestation qui doit véritablement apporter un plus. Mais et il y a souvent un « mais », à ma connaissance et après avoir discuté avec beaucoup de Fly globetrotter, bien peu ont fait l’aventure de partir en début de printemps dans ces contrées .Une donnée qui me semble essentielle dans la pertinence d’un choix que nous ne ferons pas.

Obligation nous était faite de nous débrouiller par nos propres moyens pour mettre en place le circuit ,trouver les bons spots, choisir les bonnes options.

Contrainte qui nous a permis de percevoir que la préparation d’un séjour commence par la capacité  à obtenir les bonnes informations. A ce jeu-là, internet devient un allié précieux. On se rend compte que bien des moucheurs, habitués à ces voyages ont la gentillesse de partager leur savoir et leur connaissance à l’image de Vincent qui reste pour moi l’une des personnes que je connais à maitriser à la perfection le Montana. Je remercierai aussi à ce moment de la lecture Christian et Randy qui se reconnaitront.

Retrouver les conseils de Vincent :http://auvergnepassionmouche.fr/pratique-de-la-peche/decouverte-des-usa/

Première étape  indispensable avant tout autre chose, prendre une carte de pêche .Vous pourrez soit vous arrêter dans un Fly shop, soit anticiper cela en prenant à l’avance votre carte de pêche depuis la France.

Prendre sa carte de pêche pour le Montana : http://fwp.mt.gov/fishing/license/

Là encore pour coller au fil conducteur, il est bon d’indiquer le tarif de la carte pour 10 jours : 56$ et 86$ pour l’année.

Une fois sur place

Nous y sommes, le Montana s’ouvre à nous et devant cette immensité, nul doute que chacun  se trouve un peu perdu.

Difficile de ne pas vous donner à ce moment du voyage  le même conseil que l’on vous proposera en France dès lors qu’il s’agit de d’appréhender un secteur inconnu : Faire appel à un guide de pêche.

Simplement nous ne sommes pas en France , le désir de protéger son prés carré , de garder son petit lopin de terre  est un notion qui semble si lointaine dans cet ailleurs.Bizarrement il suffira de vous arrêter dans un des innombrables Fly shop, de demander des infos à n’importe quel guide que vous croiserai pour mesurer l’accueil , l’envie de donner , de partager de ces professionnels locaux , prêt à vous expliquer à l’aide d’une carte le bon endroit , la mouche et je ne sais quoi encore.Surprenant je vous l’assure. Seul frein à cela : La nécessité de maitriser un minimum l’anglais.

Vous pourrez en parallèle obtenir des informations qui vous permettront d’anticiper en temps réel les choix à travers un système de fishing report diffusé quasi quotidiennement par ces boutiques qui sont une mine d’information.

Exemple

Les Fishings Reports de Montana Anglers : https://www.montanaangler.com/montana-fishing-report

Les Fishings Reports de RiverSedge : http://www.theriversedge.com/fishing-report

Autre allié important, le pêche aux usa répond  à un impératif absolue de respecter la propriété privé. Nul n’est question de traverser un champ, un pré sans prendre le risque  de se faire gravement agressé par le maitre de lieux .Partant de ce constat, là encore tout est fait pour permettre aux pêcheurs de trouver les accès à travers un système de fishing accès aménagé et dont la carte est directement accessible via internet :

Ensemble des fishings accès du Montana : http://fwp.mt.gov/fishing/guide/fasGuide.html

En résumé, tout est fait pour rendre le pêcheur heureux.J’oserai ici un conseil , n’hésitez pas à vous éloigné de quelques centaines de mètre des parkings en marchant au bord de la rivière , j’ai pour ma part constaté de sacré différence en terme de réussite.

Enfin il faut nuancer  ce propos à travers l’envie qui pourrait vous prendre de réellement plonger dans l’atmosphère américaine notamment si vous voulez faire une descente en bateau avec un de ces prestataires. Le bas les tarifs n’ont rien à voir. Si en France la majorité des prix  tournent autour de 160/180€ la journée, un guide de pêche du Montana prend à minima 400 à 500$ par prestation. A cela vous devrait ajouter le pourboire habituel que ce soit au restaurant ou à la pêche  qui se fixe à 15/20% de la somme. La facture pique un peu, pouvant facilement dépasser les 600$ (ex http://www.headhuntersflyshop.com/guided-fly-fishing/) mais attention nous parlons là encore d’une autre réalité qui ne peut se résumer à attraper 5 truites de 18cm dans nos rivière françaises. Descendre en bateau la Yellowstone par exemple est un trip juste exceptionnel.

Le matériel.

Il me faut terminer ces quelques conseils en abordant une autre thématique : le matériel.

Durant notre séjour, l’ensemble le plus pertinent s’est construit autour d’une canne 10 soie de 5.Fidelité pour ma part à ma canne Marryat 10 soie de 5 auquelle j’avais ajouté un moulinet JMC comète sur lequel je voudrais revenir maintenant. Atout sans contexte majeur pour combattre les puissant es arc en ciel de land of Giant, le système anti réverse du  Comète fut l’un des coups de cœur important de mon séjour.

Autre coup de cœur que je destine à la marque Field and Fish qui nous a accompagné durant ces jours de pêche ou parfois la météo fut bien difficile à supporter. Je voudrais mettre en particulier l’accent sur la veste thermique qui a vraiment été un avantage précieux lorsque la neige nous a surpris à three dollar bridge.Petit clin d’œil à destination de Mr Leroy.Oui on peut ne pas être convaincu par l’un de vos produits ( le gilet ) et pourtant trouver bien des sources de satisfaction à travers votre marque.Je me permettrai un petit lien vers  boutique , amusé peut être de  faire quelques publicités  !!!!!!

La veste Field and Fish : https://www.vetements-peche-mouche.com/130-gilet-gonflable-thermique.html

Enfin je ne peux qu’une encore me faire l’écho de mon bonheur à avoir pu faire la différence sur le parcours sur fréquenté du Depuy’s avec ma soie source de la lozere.Convaincu que bien peu d’américains s’amusent avec la finesse d’une telle soie pour aborder ces parcours.Si  je devais retourner là-bas , notamment sur les périodes estivales ,sans contexte je ne pourrais me séparer de ces soies qui m’accompagnent  à chaque sortie de pêche et dont je suis fidèle depuis des années

Les soies sources de la Lozere : http://www.soie-peche-mouche.com/

Poursuivant cette idée et pour aborder les rivières plus modeste que nous avons aperçu sur le parc ou le rock creek , je crois que je ferai suivre du matériel plus léger et plus proche de nos cannes habituelles à l’image de la marryat 10.6 soie de 3 dont la puissance permet sans contexte d’affronter ces poissons tout en conversant la douceur d’une canne légère.

Tout cela me conduit vers le sac de voyage qui doit contenir ce matériel.Aprés avoir cherché, observé, essayé durant les salons qui ont précédé notre départ le sac idéal, je voudrais donner lumière vers celui qui nous a semblé le plus aboutis dans une gamme de prix tout à fait correct : le sac bagage JMC.Parmi les raisons de cette mise en valeur, l’atout principale restera pour ma part la compartimentation de celui-ci qui permet d’agencer son sac pouvant séparer la pêche du reste , notamment lors du retour ou il serait bien dommage de mélanger les chemises, les pantalons avec des chaussures de wading encore humide.

Le sac bagage Jmc : http://www.pecheur.com/achat-bagage-jmc-voyageur-81251.html?af=47643&gclid=Cj0KEQjw9YTJBRD0vKClruOsuOwBEiQAGkQjPyBt_fvIfxC-lqc9L9GkidCGL_QgcJya4pahqMqAxwkaArIC8P8HAQ#af=47643

Ainsi , espérant n’avoir pas été trop long et ayant encore peut être  beaucoup de chose à partager mais dont le souvenir m’echappe  ,je conclurai ces lignes en vous indiquant à tous que je reste à votre disposition si vous voulez des informations supplémentaires pour partir à la découverte du Montana.N’hésitez pas .

 

 

Retrouvailles éphémères

Éphémère , ainsi se resume les heures passées de l’autre coté de l’atlantique.Ainsi se résume le plaisir de retrouver la Sioule.

Jamais aucun de ces ailleurs ne gâchera la joie que j’ai à parcourir mes rivières auvergnates.Instant d’évasion qui me pousse une fois encore à penser que nous devons tout faire pour protéger ce qui coule à nos pieds.

Fugace comme une partie de pêche avec Stéphane.

Éphémère comme le spectacle d’une rivière qui s’illumine de ces superbes insectes qui font de moi un pêcheur à la mouche , épicuriens d’ici et d’ailleurs……

Voyager , c’est aussi le moyen de prendre conscience de la rareté que nous avons juste là en bas de la maison.

Derniers jours au royaume des farios :La Big Hole River

Notre périple touche à sa fin.

Après avoir parcouru des sentiers renommés, nous décidons de partir vers l’inconnu. Peu de fishing-report, peu d’information nous destine à parcourir  la Big Hole River

Rivière sans barrage, nous prenons un risque à découvrir  ces berges juste avant le run off .Phénomène dont nous ne savons guère de chose en ce lieu si ce n’est que les températures qui s’annoncent durant les derniers jours de notre périple risquent d’impacter de manière radical nos séances de pêche.

Melrose sera notre point de depart.Inevitable arrêt, nous nous mettons en quête d’information auprès d’un Fly shop dont une fois encore il me faut vanter la gentillesse. Point commun permanent tout au long de notre séjour.

Bien des leçons, bien des comparaisons, bien des discutions pourrait être introduite à partir de ce constat si l’on devait s’amuser à entrevoir les différences avec notre pays.

Comment aurait-on pu douter que Melrose Is a good place. Pourtant après avoir visionné quelques épisodes de la série américaine nous espérions secrètement trouver plus de truite que de bikini.

La big- hole se révèle au fil des heures de pêche l’une des plus  belles surprises de notre sejour. Royaume de la fario, petit à petit nous retrouvons les réflexes, les habitudes de nos partenaires européennes.

Deux derniers jours de pêche ou les prises s’enchainent sans vraiment de poisson record mais avec  un nombre important de prise dont la taille moyenne (35/40cm) donne aux pêcheurs auvergnats que nous sommes source a beaucoup d’enthousiasme. Cerise sur le gâteau nous croiserons quelques individus dépassant les 50 cm, modeste à ce que l’on nous a dit.

Ainsi s’achève notre rendez-vous dans le Montana. Trop court, trop rapide parfois, nous avons fait le choix d’un maximum de rivières.9 en 10 jours de pêche, donnant l’impression de courir sans cesse et impactant sans nul doute certaines séquences de pêche.

Mais au final nous rentrons plein d’image dans la tête. La prochaine fois peut être nous essaierons d’exploiter avec plus d’attention des secteurs de pêche qui tout au long du voyage auront attiré notre regard.

 

Dans les pas de Norman

Le voyage se poursuit et nous atteignons l’un des moments clés de notre séjour

Immense émotion que celle d’aller à la rencontre de la rivière du 6eme jour. Comme une sorte de pèlerinage, comme l’une des raisons d’être ici, nous plongeons au cœur d’un imaginaire qui nous pousse à revivre les mots du célèbre écrivain Norman Mc Lean. La Blackfoot devient le temps d’un intermède trop court  le terrain d’une communion sans limite entre nous et la rivière.

Première truite, modeste arc en ciel qui malgré sa taille me laissera à jamais un souvenir indélébile d’une rencontre dont je mesure la chance en écrivant ces lignes .Privilège ultime  que  de séduire une belle dans un lieu si mythique pour toute une génération de pêcheur à la mouche

Irrésistible envie de profiter  à chaque instant, de gouter à tout ce qui nous entoure, nous ne pouvons résister à faire quelques  kilomètre de plus pour aller à la conquête du Rock Creek. Souvent appelé la rivière des Missouliens .c’est un cours d’eau sauvage qui serpente avec furie en ce début de printemps gorgé par les eaux venues du sommet.

Missoula ; point de repère indispensable à n’importe quel voyage qui conduit un pêcheur à la mouche dans le Montana.

Nous connaissons  en ce lieu l’exceptionnel désir de sacrifier quelques heures de pêche pour  se balader. Sorte d’obligation involontaire à refaire les mêmes gestes que les héros qui nous avait enthousiasmé au fond de la salle de cinema.Comment ne pas prendre le temps d’aller boire une bière le soir venu dans le bar ou Brad Pitt donna sa main pour une partie de poker. De lolo  je me souviendrai du plaisir d’être ensemble autour d’un T bone Steak

Intensité d’un rendez-vous que nous avons la chance de partager entre amis ou  chaque phrase, chaque conversation nous replonge dans le mot de Mc Lean.

« Ce qu’il y a de formidable avec la pêche à la mouche, c’est qu’au bout d’un moment plus rien au monde n’existe que des questions portant sur la pêche à la mouche. »

La rivière du 6eme Jour

 

Au centre de la Terre des Geants -Missouri River

Le voyage continu .Après la madison, la Yellowstone, nous filons sur les berges de la Missouri ou nous retrouvons ben

A quelques encablures d’Helena nous pénétrons dans un lieu granitique au cœur de falaises inaccessibles qui respirent la force.

Situé à l’aval direct  du réservoir Hauser , la Missouri s’enferme dans une gorge de 3 milles de long qui l’a conduit  dans le lac Upper Holter.

Nous entrons dans la terre des géants, nom donné à ce lieu pour la grosseur de ces truites qui offre l’un des secteurs le plus propice à la recherche des poissons trophées du Montana.

L’occasion aussi pour moi d’essayer de comprendre la stratégie de pêche mise en œuvre quasi systématiquement par les pêcheurs américains qui font le choix de pratiquer  avec des gros indicateurs.

Un montage qui semble manquer de subtilité et pousse souvent comme j’ai pu le lire sur les réseaux sociaux à des commentaires  dur à l’égard d’une manière de faire qui semble si lointaine de notre éthique de la pêche à la mouche.

Pourtant nul est question pour moi de me lancer dans ce type de débat trouvant au passage bien discutable les échanges qui émane d’un continent ou la pêche à la mouche se résume parfois auprès des jeunes générations à rouler du tungstène canne haute avec comme simple outil de casting un brin de nylon .Nul est donc question de discuter de cela si ce n’est pour estimer que chaque manière de pratiquer est souvent lié à la nécessité d’adaptation pour répondre aux contraintes du lieu que l’on pêche.

S’il me fallait exprimer une opinion sur cette stratégie de pêche, je commencerai probablement par être surpris de l’usage quasi systématique de nymphes non lestés et parfois microscopique que ben s’acharne à conduire dans des veines ultra puissante et à des profondeurs  dépassant souvent les 3 / 4 m, raison qui conduit à associer sur la ligne un  lestage lourd sous la forme d’une plombé qui donne un sens à l’usage de tel pompon.

Ainsi manquant d’élégance, et ayant eu quelques difficultés à me faire à l’idée, je dois concéder ici que cette pêche grossière peut apparaitre parfois bien plus subtile qu’il n’y parait lorsqu’au milieu de la terre des géants vous vous amusez à faire des mendings, des castings à plus de 10/15 m avec une simple soie de 5 équipé de cet attirail.

Comment dire si ce n’est que j’ai eu comme l’impression d’être aux antipodes de ma maxia , ma source de la lozere de 2 et de mes petites retournes de la Sioule.

Mais n’est-ce pas la raison de ma présence, le dépaysement.

Rapidement pourtant nous quittons la furie de ce lieu pour retrouver unr Missouri plus calme aux environs de Craig.

La rivière coule paisiblement, large, royaume de la pêche en sèche ou la moindre éclosion fait apparaitre le potentiel d’un lieu qui ressemble à notre Rhône dans la traversé de Lyon. Seule différence majeure, faute de silure, ils ont des truites.

Des truites qui se seront montrées  ingrates à notre egard ,donnant à cette journée la saveur d’un gout inachevé même si là encore je crains qu’il faille surtout blamer le pêcheur , peu habitué à apprehender des espaces aussi vastes .

Contre mauvaise fortune nous conclurons cette journée dans un des innombrables fly shop de Craig et autour d’une petite pale ale bien fraiche.Demain sera un autre jour.

 

Quelques heures sur le Depuy spring creek

Au cœur de paradise valley, il est un lieu si diffèrent

Un lieu où la simple évocation du nom dans un des Fly shop suffit à donner le sourire à son proprietaire.Un lieu dont la renommée fait dire à chacun qu’il est « the best place » .Un lieu où le temps semble n’avoir aucune emprise.

Un lieu dont beaucoup s’accorde à dire qu’il est une référence, un graal pour tout pêcheur à la mouche qui parcourt une fois dans sa vie les berges  du Montana.

Un lieu niché dans un ensemble dont la célébrité a dépassé très largement la dimension locale et fait de ces quelques kilomètres de résurgence l’un des spots les plus connus, les plus courus des USA.

Les « spring creek »  tributaire de la Yellowstone  forment un paradis sans pareil ou la pêche en sêche, en nav sont reine dans un endroit ou la richesse halieutique déborde.

Au cœur des ranchs, s’écoule ces sanctuaires ou seul quelques chanceux acquiert le bonheur de fouler les lieux à travers un système de réservation et de carte à la journée dont le but réside dans la volonté de préserver la tranquillité.

Au nombre de 3, le Nelson, l’Amstrong, Le Depuy sont  autant de rendez-vous vers une dimension sans pareil de notre passion.

Durant quelques heures, nous avons eu la chance de pouvoir parcourir le plus important : Le Depuy.

3 Millles d’une eau limpide ou les poissons se comptent par dizaine. Arc, Fario, Cutthroat,  tous quittent le temps d’une pause la Yellowstone toute proche pour venir chercher refuge dans ces eaux calmes.

Là assis au milieu de la prairie , la nature offre le meilleur. Quel pied de pêcher  en observant le manège d’une loutre .Quel pied d’apercevoir le museau d’une frêle antilope qui vous regarde dessiner des arabesques dans le ciel. Quel pied d’admirer le circuit d’une arc qui s’amuse à jouer avec quelques nymphes qui passent à sa portée.

Quel pied de s’enflammer lorsque le monde de la rivière commence à poindre le nez en l’air à la recherche de quelques baetis et autre amuse-gueule de printemps.

Pause bucolique dans un séjour de pêche hyper actif, le depuy invite à prendre son temps, à laisser les 5x, 4x et autre pointe de fort diamètre au placard pour retrouver les joies d’une pêche fine.

Application , observation , technicité sont autant de stratégies indispensables pour réussir là où les grands noms de la pêche américaine ont laissé de leur empreinte un lieu chargé d’histoire. Cuivre, perdigon, petite olive en 20 seront les outils d’une journée de pêche mémorable qui fera de notre visite sur le Depuy l’un des moments forts de ce voyage.

A tous ceux qui iront là-bas, je n’aurais pour conclure qu’un seul conseil. A découvrir absolument…..

Site internet du Depuy:http://www.depuyspringcreek.com/

Du parc à la riviere , au coeur du Yellowstone

Etape indispensable dans un séjour au cœur du Montana, la visite du parc du Yellowstone reste l’occasion unique d’aller à la rencontre d’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage.

Rare lieu ne donne l’impression de cette tranquillité d’autant lorsque vous avez la chance d’être les premiers de l’année à pénétrer au sein de cette nature.

Occasion de laisser refroidir les cannes à pêche, le temps d’une escale touristique ou l’on admire les célèbres geysers qui ont fait la renommée des lieux.

Opportunité  d’entrevoir  la majesté de la rivière que nous foulerons bientôt pour nos prochaines aventures halieutiques à travers l’une de ces expressions les plus fortes  au milieu du canyon.

Instant  fugace de mesurer la richesse halieutique qui  laissera le regret  de n’avoir pu pêcher la multitude de  rivières que nous croiserons. Slough creek, Lamar river et bien d’autres sont autant d’invitation à passer des journées de pêche probablement formidable

Comme une transition, passage obligé d’une vallée à l’autre, nous aurons dégusté ces quelques heures de balade à plein poumon avant de retrouver la Yellowstone river en aval.

Nous faisons le choix d’appréhender la rivière entre Gardiner et Livingston.Paradise valley invite à sublimer un paysage magnifique qui se perd à l’horizon. La rivière est puissante, envoutante, déconcertante .

Bien loin de nos habitudes et nos petits cours d’eau auvergnat, je concède volontiers qu’il aura fallu une poignée de minutes  pour ne pas rester scotcher, timide de ne savoir comment faire avec autant d’espace.

Parmi les choses qui semble définir le mieux la pêche aux usa, je fus très rapidement surpris par la volonté systématique d’appréhender  leurs rivières d’une manière assez rare en France. Les américains aiment le bateau .

Chaque recoin, chaque parcelle d’eau se voit envahis d’une flotte abondante. Chaque fishing acces d’envergure reçoit une rampe pour permettre la mise en action d’une flottille qui peut apparaitre bien perturbante pour les pêcheurs en wadding.La descente des rivières semble être viscéralement ancré dans leur philosophie.

Ainsi et grâce à Vincent, j’allais découvrir la Yellowstone à bord d’une embarcation

 

Rendez-vous était  pris de bon heure et de bonne humeur pour une après-midi qui restera comme l’un des moments inoubliables de ce séjour, assistant à une éclosion gigantesque et à des gobages par dizaine dans les moindres remous de la rivière

L’occasion de mesurer  la nécessaire réactivité pour passer sa mouche au bon endroit et au bon moment. La pêche en bateau ne laisse guère de chance à l’improvisation. Il faut lancer juste. « One chance for on Fish »

De multiple prise offrant la pertinence d’aller à la rencontre  des vrais natives spécies qu’abrite le Montana :

La Yellowstone Cutthroat (http://fieldguide.mt.gov/speciesDetail.aspx?elcode=AFCHA02087) dont le moindre museau ne laisse aucune chance aux petites olives qui nous avions ramené de la Sioule.

Le Montain Whitefish (http://fieldguide.mt.gov/speciesDetail.aspx?elcode=AFCHA03060) souvent mal considéré par son outrance à manger tout ce qui passe à sa portée et parfois vous lasse de son acharnement à vous rendre la pêche amusante .Espèce bien plus noble à mon sens  et  qui mérite certainement la profondeur d’un regard capable de percevoir la nécessité de protéger ces espèces endémiques qui disparaissent petit à petit.

12 Milles de bateau qui nous aura plongé dans le passé, dans l’histoire de ces rivières lorsque l’homme n’avait pas modifié les choses.

Des temps anciens  ou nul indien crow ne connaissait les Brown Trout et autre introduction support aux développements important d’une activité économique  de loisir que représente la pêche à la mouche dans le Montana.

Une activité dont l’avenir semble incertain à l’image d’articles qui aujourd’hui interpellent  certains acteurs locaux et dont il me semble ouvrir des pistes de réflexions sur notre capacité à tous à maintenir ces écosystèmes fragiles en bonne état.

Impact des changements climatiques sur les activités de pleine air du Montana : http://montanawildlife.org/wp-content/uploads/2015/12/Slide-Deck-Power-Report.pdf

Comment ne pas faire un parallèle avec la situation que nous connaissons chez nous en France ou les politiques patrimoniales conduisent à éradiquer des pistes de réflexion ou les espèces non natives pourrait être le support à une densification de nos activités de pleine air .

Comment ne pas s’orgueillir aussi de notre performance à maintenir des souches sauvages de fario ( espèce native à la différence du Montana) dans un contexte bien plus compliqué  ou nous sommes bien plus nombreux , bien plus impactant alors que d’autres endroits sur la terre s’interroge sur leur avenir.

Ainsi sera la conclusion de cette journée

Escale sur la Madison River et Three dollars bridge

Lundi 26 avril 2017, nous continuons notre periple.Aprés quelques heures de route, Hegben -Lake sera notre vilegiature.La Madison River notre terrain de jeu pour deux jours.

Deux jours placés sous le signe d’une météo bien fraiche à plus de 2000 m d’altitude. Rançon d’un choix que nous avons fait de venir si tôt au nord .Un choix murement réfléchis et bien peu habituel pour les quelques pêcheurs français avec qui nous avions échangé avec de partir.

Un choix  qui fut conditionné certes par des impératifs de calendrier mais qui au-delà nous a offert l’opportunité de découvrir une nature dans son plus bel apara , dénuée de touristes mais aussi de ces pêcheurs venus d’ailleurs qui porte des jugements à l’apport pièce à l’égard de leur confrères américains comme j’ai pu le lire sur un blog voisin.

Je tiens ici et avant tout autre chose à mettre en lumière la qualité de ces pêcheurs que nous avons croisé à l’image de Ben, qui aura la délicatesse de nous accompagner 3 jours durant.

Ben qui nous aura tant amusé avec ces pattes de wapiti.Ben guide de pêche dans une boutique de Gardiner et qui sera à l’opposé de l’image que livre certains français qui s’amusent à juger bien médiocre la qualité de ces pêcheurs.

Pour les habitués du net et qui suivront mon regard, nous avons  vu des pêcheurs américains prendre des poissons !!!Nous avons  vu des pêcheurs américains capable de développer des stratégies de pêche adaptées à des spécificités locales dans des rivières qui juste avant le run off impressionnent  par leur volume d’eau. Nous avons vu des pêcheurs américains qui ne peuvent être résumé  à quelques débutants venus de new York, San Francisco et ailleurs .Nous avons vu de vrais pêcheurs locaux qui n’ont pas à rougir des critiques venus d’un occident incapable de prendre soin de ces rivières.

Ainsi est la première leçon de ce voyage. Beauté d’un lieu qui m’a semblé  tant préservé , si fragile et pourtant si exceptionnel.Un lieu où l’on raconte encore des histoires d’ours .

Un lieu on l’on peut apercevoir le grand pygargue à tête blanche. Un lieu où l’on admire les bisons, les bighorn sheep, les mooses à longueur journée.

Un lieu où la pèche à la mouche devient un art de vivre .Comme une forme de légende ou s’écrit en lettre dorée des fishing acces aux noms ancrés dans l’inconscient de tous.

Three dollars bridge comme un son, un murmure, comme l’endroit où tout semble prendre un sens, comme l’endroit inévitable lorsque l’on prétend fouler le Montana et la madison.

Three dollars bridge comme la nécessité d’une après-midi de rêve ou malgré une neige abondante nous apercevrons le potentiel d’un écosystème aquatique sans pareil.

Fario, arc, white Fish, à chaque seconde, à chaque rocher, son lot d’émotion, son lot de sensation. La madison nous aura envouté par la qualité de pêche que nous avons rencontré.

Ainsi deux jours sont devenus deux secondes .Comme un souvenir , comme le bruit du vent dans les sapins , comme le quiétude d’un pas dans la neige .Si court , si rapide , si intense que nous devons déjà repartir ailleurs.

Crédit photo partagé avec Cédric Botte

Première halte sur la Henry’s Fork et la Warm River

Lundi 24 avril 2017, notre embraser 175 se pose enfin sur  Salt Lake city. Comme une aventure  que nous préparons depuis des mois, l’enthousiasme nous envahis tous. Un groupe de copain à la rencontre des rivières du nord-ouest de usa.

Une petite nuit de sommeil plus tard au motel 6 d’Ogden et nous prenons la route pour le Montana.

Des milles et des milles qui vont nous conduire à la rencontre de l’un des états les moins peuplés des Usa .Contrée immense, terrain de jeu naguère des tribus indiennes des grandes plaines. Nous plongeons  au cœur d’un voyage qui nous fera foulée l’histoire des sioux, des nez- percés, des premières conquêtes de l’ouest. Ballade sur un air de Michael Chapman ( https://www.youtube.com/watch?v=oOYg7k15pxk )dans l’imaginaire de nos rêveries enfantines lorsque nous jouions aux cow-boys et aux indiens.

Des milles et des milles interminables parfois ou l’on ne peut se résoudre à lancer une mouche dès lors qu’une rivière s’annonce. Première rencontre, premier coup d’œil sur la célèbre Henry’s Fork dans l’Idaho.

Première halte aussi dans un des innombrables Fly shop qui borde la route. Comme une nouvelle habitude que nous prendrons tout au long du voyage pour aller à la rencontre des habitants et trouver quelques conseils bien utile.

Première habitude si lointaine de nos comportements bien franchouillards ou l’on ne cesse de nous rabattre les oreilles avec la nécessité de partager le strict minimun.Les américains donnent  tout et tout le temps avec un sourire qui parfois m’aura profondément interpellé. Ils se foutent de ces considérations ou l’on nous explique qu’il faut en dire le minimum pour être sur de protéger un lieu, un cheptel, une information. Ils donnent avec le sentiment qu’au-delà de toutes les autres considérations un lien ultime nous unis : La pêche à la mouche.

Ainsi armé d’une pléiade d’information, et prévenu d’un niveau tendu et compliqué de la Henrys Fork, proposition nous est faite de découvrir une petite rivière qui coule à quelques kilomètres de last chance : La Warm River.

Dans une vallée encaissée coule une rivière à figure humaine, proche de nos habitudes.Porte d’entrée idéale pour ces premières heures de pêche du séjour ou nous aurons rapidement la récompense de croiser  des arcs sauvages.

Comme une sorte d’aboutissement pour le pêcheur de réservoir que je suis et qui a appris avec le temps à respecter ces partenaires de jeu si fantasque.

Mais  nous ne pouvons résister à l’envie de tenter notre chance sur la Henrys fork. Direction un spot renommé « Ora Bridge ».

Promesse de prendre quelques beaux poissons, nous assistons dès notre entrée dans l’eau au spectacle d’une dérive de BWO qui à peine quelques mètres parcourues  se font happer par des gros museaux avides de chair fraiche.

Les cannes se tendent, le carbone se plie, nous combattons des partenaires pleines de fougues et de puissances dans un courant laminaire qui rend à ces dames les honneurs d’un défi ou la moindre imperfection de notre nylon laisse la déconvenue d’une casse inattendue.

Sorte de clin d’œil pour l’un des choix de matériel qui m’aura accompagné durant le séjour et dont je dois l’avouer sera l’unique frustration de la journée. Désolé que je fus de trouver porte close devant le célèbre Fly shop Trout Hunter.

Ainsi s’achèvera cette première journée de voyage. Des milles et des milles à faire encore pour arriver sur les bords de la Madison. Des milles et des milles encore ou nous ne pourrons éviter de s’arrêter, regarder, admirer chaque rivière que nous rencontrerons.