Mois : septembre 2017

J’ai rencontré Gertrude

Il est de pêche à la mouche d’innombrables univers .

D’une petite nymphe que l’on monte en vitesse le jour de son anniversaire gardant en secret l’espoir d’amuser quelques habitants de nos rivières

A la beauté de l’automne qui prend possession du saut de loup ou j’admire le passage d’un saumon en maraude.

Du plus beau des étendards, rareté endémique dont nous devrions mesurer la chance d’en capturer si loin de la source. Modeste  opportunité de continuer la pêche à la mouche dans le 63 durant l’arrière-saison.

A ce parfum de thym que me laisse dans la main l’un de mes partenaires d’hier dont la présence en ces lieux n’est due qu’à la volonté des hommes. Jeune thymallus qui pour te reconnaitre des autres, avons omis le plus anodins des atribus .Ombre du CNSS qui voyage sans adipeuse comme un passager clandestin dans une rivière  ou l’halieutisme offre de belle séquence de pêche à venir.

Poisson de pisciculture que j’aime aussi rencontrer sur les bords de nos réservoirs.

Instant magique de replonger dans mes lectures anciennes ou au détour de quelques lignes je me souviens de ce papy qui avait attrapé un carpe grasse comme une vache.

Une Gertrude l’avait il surnommé qui plutôt que la mort , lui avait fait prendre conscience de la beauté  de  tous ce qui vit dans l’eau

Cette Gertrude frêle fario de plus de 4kg  qui avait choisi probablement de vivre au milieu du grand bassin des arcs trophées .Celle qui  avait appris à grossir en se faisant oublier.

Cette Gertrude qui m’a offert aujourd’hui le slam du domaine et un superbe coup de ligne en NAV.

Cette Gertrude qui m’invite sans nul doute à un hiver qui devrait me régaler…..

Balade matinale en famille au Domaine

Il est des jours où l’on a envie de faire durer les vacances.

Des jours ou la simple idée de tondre le gazon vous donne de  l’urticaire. Des jours où l’on cherche la moindre excuse pour se trouver un défi le plus futil possible.

Ainsi ai-je la chance d’avoir à quelques kilomètres de la maison le domaine de Gerris. Paradis des gros poissons de réservoir, je ne pouvais résister longtemps au bonheur de faire une balade matinale en famille.

Du père marryat  dit « la bombarde » , 10 soie de 7 promis à la rencontre de trophée avec l’annonce de Ludovic qui prévoit dans les semaines à venir l’arrivée d’arc record dépassant très probablement le mètre et les 10/12 kg.

De la mère marryat une 10 soie de 6 que j’ai toujours considéré comme « la parfaite ». Outil idéal qui vous fait voyager un train de chiro à la vitesse d’un éclair.

Du fiston enfin, un tac tical 10 soie de 5, «  tout en application », qui a décidé pour cette partie de pêche de faire équipe avec une TT, cherchant à croiser le museau d’une vagabonde en quête d’exuvie.

De ponton en ponton, de poste en poste, de stratégie diverses en hésitations incertaines, je  mesure en ce premier jour de l’automne  combien la saison réservoir devrait être riche.

Chacun leur tour, du père au fils, aucune de mes plus fidèles marryât me refuse la rencontre de ces partenaires de jeu. De ma premiere arc de la saison, digne des lieux  qui rend à la bombarde bien des sueurs, je comprends une fois encore que la pêche  est affaire de strategie.La recherche de certains poissons demande souvent de faire l’impasse sur d’autres.

Aujourd’hui dans mon esprit avait germé une envie de petit pois rouge. Mon royaume pour une photo. Mon insistance comme seul espoir. C’est bien la parfaite qui une fois encore me livre ce que je suis venu chercher.

Un superbe poisson qui me laisse comme seul destin, l’irrésistible envie de revenir bientôt….en famille bien sur

Les actualités des réservoirs du Puy de Dôme

Il est temps de changer d’air , de passer à autre chose.De nos envies de rivière  , c’est dans quelques veines d’eau  de l’Allier qui nous partiront à la recherche de Maitre Thymallus dés que les premiers froids seront bien installés.

Mais pour l’heure je vous propose à un état des lieux de nos réservoirs du Puy de Dôme.

Depuis ce weekend le lac de Gerris a ouvert ses portes.Comme à son habitude Ludovic a mis les petits plats dans les grands pour cette saison qui s’annonce d’ores et déjà très passionnante.

L’arrivée de poissons depassant les 7/8 kg devrait offrir de belle sequence de pliage de carbone.Gerris reste l’un des reservoirs phares pour ceux qui desire se mesurer à des poissons hors normes.

Découvrir le site du Domaine de Gerris : http://www.domainedesgerris.com/

Suivre les actualités du Domaine sur Facebook : https://www.facebook.com/domainedes.gerris

Sur les hauteurs , dans une atmosphère automnal sans égal , le lac de Banson retrouve lui aussi un fort dynamisme avec la fraicheur de ces derniers jours.Ce sont des poissons gobeurs et joueurs à souhait qui vous invitent à leur rencontre.

Autre point important , l’arrivée de Vincent dans l’équipe dirigeante offre la garantie de trouver régulièrement sur le site une personne disponible , capable de répondre aux attentes des pratiquants.Un vrai plus pour le plan d’eau qui devrait recevoir la semaine prochaine de nouvelles pensionnaires qui viendront densifier le cheptel.

Cerise sur le gâteau ,le lac  retrouve l’offre promotionnelle qui a fait le succès de l’arriere saison 2016.Pour tous les pêcheurs qui feront l’effort de réserver sur le net , le tarif de la journée de pêche sera de 25€ .

Découvrir le site de Banson et réserver votre journée : http://www.peche-banson.com/

Suivre les actualités de Banson sur Facebook :https://www.facebook.com/Etang-de-Banson

Profitant de l’occasion je vous informe aussi de la reprise des stages réservoir d’Emmanuel Estival sur nos plans d’eau et notamment celui de Banson.Un atout indéniable pour ceux qui souhaitent parfaire leur technique durant la pause hivernale.

Découvrir les stage réservoir d’Emmanuel : http://www.peche-sioule.com/peche-en-reservoir/

 

Sioule , 2017 s’acheve

Il est de Sioule des paysages que l’on connait .Des paysages qui resteront comme des souvenirs indélébiles à l’heure de laisser à la belle des Combrailles le temps d’une pause bien méritée.

Il me faut profiter au maximum de ces derniers instants au bord de la rivière.

Prendre le temps de m’inquiéter pour ce minuscule tributaire toujours à sec et qui pourtant certaine année recèle d’innombrables petites truitelles.

Prendre le temps d’observer chaque caillou à la recherche d’un indice, d’une piste qui me mettrait sur la voie.

De pêcheur à la mouche, j’en ai surtout appris bien des regards, bien des façons de faire attention au moindre détail.

Pendant que d’autres n’ont  besoin de  pas grand-chose si ce n’est quelque savoir venu d’orient, il est pour moi indispensable que la nature ne change pas trop.

Ephémère équilibre dont la danse de l’infiniment petit  me pousse plus encore à poser mes yeux à la recherche d’un gobage dans une bordure que je connais tant.

De Sioule et des ces truites, j’en ai fait bien plus que des amis. Un art de vivre, une façon de comprendre mon époque, de percevoir le vivant, de mesurer le temps qui passe.

Ainsi les heures ont semblait si courte, les minutes sont devenus des secondes. Ce dimanche scelle la fin de d’un tome. La saison 2017 de 1er cat s’est achevée.

Place à d’autres aventures, à d’autres récits, à d’autres rencontres.L’ouverture de lac de gerris à partir de ce dimanche  me servant une fois encore d’excuse pour vivre intensément cette passion qui me dévore.

Noiretable….Aprés la bataille

Il est des batailles qui ne laissent guère de place à la compassion. Ainsi pourrait se résumer une journée d’ouverture au bord d’un réservoir .Foule des grands jours , streamer aiguisé de prêt , sacs plastiques en bandoulière , nul doute que  les belles américaines allaient prendre rendez-vous au cabinet dentaire de Noirétable.

Habitué à vivre à contrecourant, j’aime l’idée d’aller à la rencontre de ces arcs  quelques heures après.

Des pêches rapides, des Wolly bugger à la danse endiablée, des rolly polly qui vous agacent au point de mordre à pleine dent, nul doute que les quelques leçons apprises ce week end  ont rendu ces dames plus difficile à séduire.

Tout en douceur, comme les pêches que j’affectionne le plus, un train de noyée, un blob, un kikinou balloté aux grés de la vague font de moi le plus heureux des hommes.

A l’heure où quelques uns me diront que je ne devrais pas écrire  certains mots du fait de mon engagement.

J’affirmerai ici et sans faux semblant que j’appartiens définitivement à une catégorie de pêcheur qui considère chaque poisson comme un partenaire de jeu.

Admiratif d’un vivant auquel je n’accorde aucune supériorité .D’une arc de Noirétable, d’un ombre de la Sioule, d’une truite de la Dore, d’un Hotu de l’Allier, un seul geste me semble plus nécessaire que les autres.

Ainsi lorsque je regarde l’arc en ciel se perdre dans l’eau claire du plan d’eau, je mesure modestement un état de conscience qui me pousse à comprendre la fragilité de cet être vivant qui glisse entre mes mains.

Le no kill c’est cela et rien de plus.

Une seconde fugace que la mort ne vient pas altérer …..

L’equipe de France de pêche à la mouche /Championne du Monde

La France est championne du monde seniors de pêche à la mouche 2017.Que dire de plus si ce n’est une profonde admiration de ces pêcheurs d’exception qui donne à notre pratique un rayonnement sans égal

Une saison qui s’achève avec des résultats dans toutes les divisions auxquelles notre pays  , et ses équipes (jeune, vétérans, 5nations, Europe) a été confronté.

Jeune : Champion du monde

Vétérans : Vice-Champion du monde

Europe : Champion d’Europe

Tournois des 5 Nations : Vainqueur

Pourtant en ce dimanche , propice à ne rien faire , je vous invite à la reflexion.

2017 aura été aussi l’une des années les plus fragiles pour nos rivières.

Sans elles, que sera l’avenir .D’ores et deja nous savons que le nombre de pratiquant ne cesse de régresser.Que la volonté de défendre nos territoires salmonicoles s’affaiblit chaque jour un peu plus.Que nos plus belles rivieres à l’image de la Bienne sont à l’agonie.

Comme une interrogation dont les réponses me manquent.Comme un parfum dont l’entêtement nous pousserai à oublier l’essentiel.

La france un pays de champion sans rivieres ??????

Basse Sioule :Si c’etait la fin de la pêche

Il est des jours où l’on choisit de sacrifier quelques heures de sommeil, conscient probablement que des incertitudes vont trouver des réponses.Ainsi pourrait s’entrevoir la journée de mercredi sur les berges de la Sioule à Châteauneuf les Bains.

Impulsé par un bureau d’étude venu du Jura, c’est dans la boucle de Méritis que devait avoir lieu l’une des plus importantes pêches électriques jamais réalisée depuis des années sur la rivière.

Associé au bureau d’étude, c’est notamment l’ensemble des personnels techniques de la fd63, des gens  de logrami, de la fd03, Mr Henri Persat spécialiste des ombres ; qui avaient fait le déplacement pour aider à la mise en place d’une infrastructure très conséquente.

Pas moins de 8 postes de pêche , une rivière barrée par des filets sur près de 170m , cette partie de la Sioule allait se voir passer au peigne fin.

Réalisé suivant un protocole stricte , une pêche électrique se déroule par deux passages successifs , conduisant  à un échantillonnage complet des poissons de la rivière qui sont prélevés , triés , mesurés , pesés pour certaines espèces .D’autres à l’image des ombres auront même à subir le prélèvements de quelques écailles.

Chabot , vairon , loche , goujon , ombre , tacon et truite auront livré bien des informations sur la vie de la riviere même si clairement il est difficile d’introduire instantanément  une lecture  autour de la masse d’information recueilli lors de cette pêche. Des informations qui devront etre compulséespour permettre une analyse fine et pertinente de l’évènement. Malgrés tout on peut  dégager quelques éléments majeurs de premier lecture.

Interrogeant quelques spécialistes , nul doute que nous devrions avoir sur cette portion un IPR conforme aux attentes , démontrant  un état qualitatif satisfaisant de l’ ichtyofaune de la riviere.

Une donnée qui viendra confirmer la bonne santé écologique d’un  milieu dont nous pêcheurs sommes spectateurs et dont après des années au bord de celle-ci je ne peux etre qu’admirateur .Élément essentiel d’un propos que je n’aurais eu de cesse de vous livrer sur Auvergne passion mouche.

La Sioule est belle et mérite sans contexte que l’on s’engage à sa protection.

Au delà nul doute  que la présence d’ombrets et de tacons issu d’une vrai reproduction sauvage seront des sources d’optimisme sans pareil à l’heure de faire lecture de ce qui va suivre et qui tiendra lieu ici d’un immense coup de gueule .

Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’il s’agira d’analyser le résultat de cette pêche auprès de l’espèce qui intéresse le plus les pratiquants : la Truite fario.

Comment parler autrement que de dire que la pêche de la Sioule est à l’agonie sur ce secteur.

A peine 6 truites de plus 30 cm auront été récoltées.Pas un seul poisson de plus de 40 cm alors que nous avions sur le côté gauche de la rivière une berge creuse propice à abriter un bel individu.

Bien peu avant la pêche aurait mis en jeu quelques euros pour tenter ce pari osé que d’envisager un tel résultat. Aurais-je peut-être été le seul à prétendre cela ??

Depuis des mois je ne cesse de l’écrire, de le dire, de tenter de l’expliquer au point qu’aujourd’hui tout cela a laissé place à une lassitude sans égal. Sans mesure de préservation, le contexte écologique actuel ne permettra plus à la Sioule de subir une pression de pêche importante. Il nous faut absolument sur protéger le peu que dame nature concèdera à nous laisser.

Il est évident que le choix du secteur aura aussi valeur à être analyser lorsqu’il s’agira de tirer des conclusions autour de cette pêche électrique.

La boucle des meritis étant probablement l’un des territoires de la rivière le plus sollicité à longueur d’année et ne laissant guère de place à la tranquillité. Démonstration est probablement faite de l’impact significatif de l’activité pêche lorsque la nature ne permet plus à une population de fonctionner de manière optimale.

Cela fait maintenant 3 ans que les populations de truite de notre département souffrent .Des cycles reproductifs fragilisés au point de contaster des disparités significatives sur des classes d’age 1+ et 2+, des assecs de nos tributaires qui subissent de plein fouet une évolution climatique qui apparait comme des plus en plus irrémédiable.

Pourtant il suffit de mesurer l’intensité avec lequel certains ont lutté pour éviter la sanctuarisation d’un km de linéaire sur les portions les plus fragiles pour comprendre combien la naïveté à laisser place à l’inconscience. La Sioule est prisonnière d’une volonté collective des pêcheurs qui conduira cette rivière vers le déclin irréversible

Je n’ose imaginer l’avenir des portions les plus aval du 63 qui devront subir dans les mois à venir le réchauffement d’une eau dont la rareté se fera de plus en plus importante .

Je n’ose imaginer l’avenir de ces portions lorsque s’affinera avec certitudes l’arrivée d’une microcentrale quelques kms en amont (voilà un petit scoop !!!!).

Je n’ose imaginer combien l’avènement d’un lobbysme autour des moulins va conduire à la mise en place d’une philosophie de rentabilisation qui ne laissera guère de place aux truites.

Je n’ose imaginer combien la saison 2018 va conduire à la migration de quelques pratiquants qui a la lecture de ces résultats iront vagabonder panier dans le dos sur d’autres portions de  la rivière

D’Auvergne passion mouche je continuerai à vous parler de la Sioule, de sa beauté .Je continuerai à me faire le relai de la chance que nous avons de pouvoir encore fouler des espaces si rares, si fragiles.

De Sioule nul ne doute probablement que les années passés à m’amuser à chercher la belle des Combrailles me donneront un léger avantage lorsque l’hiver viendra .Mais aujourd’hui à l’heure où j’écris ces lignes, je suis prêt à un pari ambitieux.

Si rien n’est fait, si aucune prise de conscience ne se développe rapidement

La pêche de la truite sur la Sioule ne sera plus qu’un souvenir dans les 10 ans à venir !!!!!!

Bis repetita sur la mangeuse de nymphe

Septembre vient de poser ses valises. Quelques degrés en moins, une pluie fine pour débuter le weekend.Nul doute qu’il est temps de revenir aux bords de nos rivières pour retrouver un peu d’activité.

De manière inégale, l’été laissera plus au moins de traces. Sur les Combrailles, les assecs sont encore bien présent et rarement  la haute Morge n’aura montré un visage si triste.

Sur les  berges de la Sioule  , chaque ballade me pousse à mesurer combien la fragilité de nos tributaires ne pourra rester sans conséquence pour l’équilibre générale de nos grandes rivieres.Veritable nursery , Coutariaux , Cube et  Braynant auront bien souffert.

De l’autre côté, sur le Forez, la situation alarmante n’aura  peut etre pas été aussi dramatique. La moindre goutte d’eau se montre rapidement bénéfique  au point d’avoir pu observer une réponse violente d’une Dore qui a frôlé les 23m3/s le 31/08.Etat  précaire mais il est rassurant de regarder les petites sources offrir le visage d’une eau rafraichie par les matins plein de rosée.

Pas de quoi s’enflammer mais il apparait évident que la rivière aux milles rochers offrira quelques belles séquences de pêche avant la fermeture.

Ainsi je ne peux résister à l’envie d’aller trainer les waders au cœur de la mangeuse de nymphe. Nulle rivière du 63 ne me parait mériter autant ce qualificatif. Un cm  de trop, une trajectoire que l’on ne maitrise pas et  voici notre casque d’or prisonnier d’un accrochage sans espoir.

La dore est l’une des rivières les plus agréables à pêcher  en période d’étiage car elle impose au-delà du simple fait de faire rouler une nymphe  sur un lit de gravier, tout le savant savoir et la maitrise pour donner vie à un bout de plume et de poil sans odeur.

Tout l’art d’un mensonge qui poussera dame fario à sortir de sa cachette, enfouie au plus profond du basalte.

Quelle ne fut donc pas ma surprise quand tout à coup au milieu d’une dérive anodine, le caillou auquel  je croyais être accroché se mit à bouger.

Rageur, puissant, la dame avec laquelle j’avais rendez-vous m’indiqua sans faux semblant qu’elle ne serait pas une fille facile. Des minutes de combats, quelques mètres de rivière descendu avec la grâce d’un éléphant qui vient de comprendre qu’il doit apprendre à courir le 100m.Je savais que j’allais être le chanceux du jour. Elle était  à mes pieds, sublime truite d’une 50 aine de centimètre, je venais de gagner la guerre.

Pourtant il est des jours où l’on se demande bien quelle étrange idée vous passe par la tête. Plutôt que de lui promettre l’épuisette rapidement , je décidais  persuadé de sa fatigue, de la laisser tranquille au milieu de la veine d’eau ,convaincu de lui épargner les minutes nécessaires à préparer mon panier made in olympus.

De statistiques improbables , de choses qui vous arrivent que très rarement je crois que ma carrière de pécheur m’aura offert son lot d’histoire à dormir debout à l’image de cet ombre de la Sioule qui avait saisi  la potence, conduisant à vivre avec Manu l’un des moments les plus drôles de la saison 2016.

Mais là juste sous mes yeux, observer le manège de cette petite truite qui d’un élan rageur vint à son tour claquer sous 10 cm d’eau la micro nymphe en 20 qui me sert d’aguicheuse me laissa sans voix .En une fraction de seconde,  je venais de rentabiliser à merveille mon temps de pêche avec deux truites pendues au bout de ma ligne.

Malheureusement tout cela allait se conclure par une casse, me laissant juste la joie d’admirer l’ingrate petite demoiselle.Bis répétita d’un événement dont je reste de plus en plus convaincu qu’il se produit plus souvent qu’on le croit.

Il est des jours ou dégouté, j’aurais ragé d’un tel instant , mais là seul, tranquille, peinard, je pris le temps d’une pause, m’amusant d’avoir été aussi couillon .Conscient peut être que l’arrivée de la fin de la saison de 1er categorie ne me laisse que très peu de temps pour dévorer à pleine dent le plaisir d’être aux bords de nos rivières.

Comme une récompense , comme une stratégie payante que l’on a mis des heures à chercher , comme l’impression d’être au bon moment au bon endroit , comme l’impression que tout se joue sur des détails en cette période de l’année , le reste de l’après-midi fut passionnant avec la rencontre de superbes poissons que l’on ne croise que trop rarement sur cette rivière.