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Un retour sur 2017 .

2017 s’achève et il va être temps  de refermer cette année d’une richesse incroyable

Ce fut d’abord un pèlerinage .La rencontre de la terre promise, de ce pays de légende ou la pêche à la mouche s’inscrit en lettre dorée.

Lien : http://auvergnepassionmouche.fr/pratique-de-la-peche/conseils-pour-apprehender-un-sejour-dans-le-montana/

Combien je ne peux  résister  à me remémorer  les émotions lors que j’ai aperçu pour la première fois la beauté des paysages du Montana.

Combien le souvenir  de cette journée de pêche sur le depuy’s  hantera pour longtemps mes envies d’ailleurs.

Lien : http://auvergnepassionmouche.fr/quelques-heures-sur-le-depuy-spring-creek/

D’une balade sur les trottoirs de Missoula entre copains  à une nymphe qui dérive  sur  la Blackfoot tout cela m’aura conduit vers une forme d’accomplissement de ma passion.

2017  fut  aussi la collaboration avec la revue pêche mouche.

Lien : http://auvergnepassionmouche.fr/parler-de-la-sioule-dans-le-numero-120-de-peche-mouche/

Fan et abonné depuis la première heure  , je me dois de reconnaitre que l’occasion offerte par Laurent Guillemin de parler de la Sioule représentera l’un des moments les  plus intense de cette année .Une chance  dont je mesure le chemin parcouru entre ce numéro 1 ou je lisais chaque article comme une leçon d’apprentissage et ce numéro 124  tout juste sortie.

2017, c’est aussi la continuité d’une aventure, celle d’Auvergne Passion Mouche .

Modeste espace à sa création, je n’aurais nullement pensé un jour atteindre de tel seuil de frequentation.Plus de 300 000 visites, 4 000 000 de pages vues  d’après   l’indexation Ulrich (stat hébergeur)

Bien peu le savent, bien peu se rappellent mais APM était avant cela un forum, un lieu d’échange dont la création avait reposé à l’époque sur le désir du président de l’aappma de Châteauneuf les bains d’influencer l’avenir.

Relire le première article d’Auvergne Passion Mouche : Le 4 Avril 2011/Le retour d’APM

D’une rivière qui coulait à nos pieds assis au Méritis, la Dame des Combrailles a retrouvé sa patrimonialité, la foule des pêcheurs, la maille scalimetrique a vu le jour, la protection de l’ombre est devenu une réalité .2018 ouvrira vers la mise en place d’un vrai linéaire no kill de 2700m.Que de chemin parcouru.

J’appartiens donc à la génération blogueur, à ces quelques-uns qui ont vu dans l’outil informatique le moyen de partager, de témoigner .Une Génération internet qui a tant changer nos façons d’apprendre et de transmettre.

Relire l’article le plus lu d’Auvergne Passion Mouche : Appréhender la pêche en noyée

Il y a bien des années lorsque j’ai commencé la pêche à la mouche, la diffusion du savoir s’exprimait à travers bien peu de support. Quelques ouvrages d’illustres anciens, la recherche de vielle main au détour d’un club résumait la difficulté à comprendre.

Aujourd’hui tout cela me semble si éloigné de notre époque 2.0.Les réunions au fond d’une salle  ont laissé place aux communautés des forums,à la richesse des groupes sur les medias sociaux, à d’innombrables chaines YouTube.

Quant à moi, je m’astreins  à livrer ici une parole  au-delà des jugements qui m’apparaissent  de plus en plus artificialisés .Certains moucheurs me  semblant avoir plus d’intérêt à défendre que de réellement s’interroger sur l’avenir de notre passion commune

Génération blogueur certes mais surtout libre, sans influence, sans compromission. Ainsi réside peut-être le modeste  succès  de cette espace dont la seule pertinence repose  sur  vous amis lecteurs.

Des  lecteurs fidèles, qui sont là derrière leur ecran.Des lecteurs fidèles   auquel j’ose la prétention d’alerter  à la vie de nos rivières, à la manière dont la pêche à la mouche s’exprime sur nos espaces halieutiques près de chez moi.

Des cours d’eau dont la fragilité se sera  une fois de plus affirmé au détour d’une sècheresse estivale qui n’aura laissé guère de place à la vie.

Des cours d’eau ou l’exercice de notre pratique doit choisir de nouvelle forme d’expression laissant la place à une période différente.

Lien : http://auvergnepassionmouche.fr/plus-quun-filet-deau/

Une forme de séisme ou le modele de la pêche panier  se laisse engloutir par l’arrivée des plus jeunes générations. Un  accouchement difficile ou la notion récréative et la graciation deviennent petit à petit comme  des évidences.

Ainsi s’achève 2017 avec cette impression bizarre d’une histoire qui me semble prendre un virage .

Une aventure ou la pêche change vite, très vite, peut-être trop vite pour un monde de la mouche qui est devenu trop mercantile à mon gout, trop préoccupé par la manière de faire de l’argent avec presque rien.

Mais tout cela est un autre recit et il est temps pour moi de vous souhaiter à tous de bonnes fêtes de fin d’année.

Au milieu des herbiers

Il est des batailles dont on connait l’issue à la moindre minute où elles débutent.

Frêle présomptueux que je suis, pendant un instant j’ai cru combattre cet adversaire avec la modestie de ma petite mangrove soie de 7 a laquelle j’avais accroché un simple chiro en 28/100.

Frêle présomptueux que je suis, lorsque la soie s’est tendue, lorsque le combat s’est éternisé, lorsque derrière l’appareil j’ai entendu la voix du spécialiste qui m’annonça d’un regard enthousiaste le poids présumé de la bête.

Frêle présomptueux  que je suis, 15 kg de muscle, 40 minutes d’un combat acharné pour sentir ce brin de peau qui se déchire, ruinant les espoirs d’une rencontre improbable.

A la frustration immense, il me fallait chercher quelques réconforts pour accepter ce désagrément. Faire le deuil d’un instant si rare.

De tous les visages des rivières auvergnates, de toutes les saisons, il en est un auquel je voue une affection sans borne. C’est au pays des herbiers que j’allais me ressourcer.

De cet imbroglio végétal, Ils sont nombreux les  pêcheurs qui détestent ce moment de l’année.Leurriste, amateur de godille, pêcheur aux appâts naturels, bien peu se risquent  à faire vagabonder quelques bouchées appétissantes.

Comme le signe d’une liberté qui s’estompe. Comme le signe d’une nature qui  cherche à se préserver  d’une époque où même les amateurs de la canne à mouche souhaitent tout voir , tout savoir  , tout saisir à l’image de ces pêcheurs , excellent naveur  des rivieres franc-comtoise qui m’ont expliqué être tant perturbé lorsqu’ils viennent sur nos rivières. Il faut se rendre à l’évidence, Sioule a su fabriquer sans le vouloir d’immenses réserves.

Nul façon de chercher la tranquillité sans concéder à aller ou les autres ne vont pas. Ainsi il m’aura fallu des années pour apprendre à domestiquer ces interstices promotteurs.Percevoir que tout déplacement doit se faire à pas feutré. Comprendre que l’on ne pénètre pas au milieu des renoncules sans tenir compte de leur implantation, de la manière dont elles bougent. Maitriser ses déplacements tout en préservant de sa présence celles qui habitent les lieux.

J’aime pêcher ainsi. J’aime ne rien voir, tout deviner, retrouvant les réflexes d’une pêche pleine de mystère ou l’on se surprend à imaginer, à rêver.Une pratique tout en précision, tout en humilité ou parfois le simple fait de faire pénétrer une mouche  dans l’eau suffit à vous amener une fois encore à l’étau.

J’aime sentir le poids d’une modeste truite qui fait tendre mon nylon, se saisissant du gammare qui lui échappe. J’aime soutenir, conduire, faire passer une simple noyée à la mode « tout nylon » que je m’amuse à détourner. J’aime mesurer combien le sieur thymallus si farouche ne peut se risquer à laisser passer une tricofil que l’on vient d’animer à l’endroit précis ou se trouve son repère.

Pêcher au milieu des herbiers ne s’improvise pas .C’est une pêche qui se prépare , qui se repere.Une pêche ou chaque caillou , chaque rocher , chaque veine d’eau a fait œuvre d’un repérage durant les semaines ou la rivière  a accepté de se laisser regarder. Pêcher au milieu des herbiers reste à mon sens la meilleur expression du savoir que l’on a su accumuler au fil des années.Plus ils sont denses , plus je m’amuse.Plus ils sont denses , moins il y a de monde.

Pêcher au milieu des herbiers , c’est mon trip …..