Plus qu’un filet d’eau

Fin juin signe traditionnellement la fin de la période des grandes ephemeres.Petit à petit, la saison va se résumer à une poignée de minute ou entre chien et loup  ou nous chercherons à trouver le poisson d’un soir.

En amont de Sioule, le niveau haut du barrage laisse des sources de réconfort .Il suffit de croiser un magnifique barbeau pour mesurer combien les poissons semblent en bonne santé.

A moins peut être que le jour qui s’annonce .Ce 21 juin 2017.Premier jour de l’été nous fasse prendre conscience d’un avenir sans grand espoir.

Caniculaire, plus chaud depuis 1900, peu de qualificatif auront épargné ma conscience alors que je conduis mon fils à l’école.

Comme une inquiétude rémanente d’une vision devenue traditionnelle, je ne peux retenir mon désir d’aller à la rencontre d’un ruisseau qui coule au pied de la maison.

Improbable destin qui se joue là au milieu de ce filet d’eau, bien peu savent qu’ici, juste là, la nature avait fait de cet endroit la nursery de nombreuses truites.

Je ne peux éviter de repenser à ce spectacle de décembre ou je mettais émerveillé de l’accomplissement de la vie.

Les mois ont passé. Sous les cailloux les alevins ont pris leur quartier, espérant la quiétude d’un endroit qui leur offrira la chance de grandir.

Malheureusement pour la troisième année de suite il semble que l’artiere fasse route vers  le funeste assec, donnant à la mort d’une nouvelle génération l’absolu fragilité d’un avenir salmonicole précaire

Ainsi livrerai-je à travers ce constat, une réflexion qui me chagrine de plus en plus. Sentiment d’une ignorance collective d’un monde qui ne regarde jamais plus loin que le bout de son nez.Trop peu s’intéresse à ces  modestes tributaires ou l’avenir des grandes rivières se jouent pourtant.

De Sioule comme d’ailleurs, les lendemains heureux ne couleront pas à 12 m 3 d’une eau rafraichie par la fée électricité mais bien de l’état du Braynant, du Cube, du Coutariaux.

Alors s’il me fallait conclure, j’acterai comme seul regard, un étrange sentiment ….celui d’être intimement convaincu d’appartenir à une espèce en voie de disparition : les pêcheurs de truite …….

 

Updated: juin 21, 2017 — 4:52

3 Comments

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  1. Bonsoir,

    Merci pour la qualité de vos articles…
    Je vous rejoins sur le constat, triste, des épisodes climatique de plus en plus excessifs, et il semble que ce ne soit que le début…
    Je me souviens de ma mélancolie découvrant il y a deux ans Le Teyssoux (qui se jette dans le Sioulet en amont du barrage) à sec… Après y avoir passé d’excellents moments voilà quelques années…
    Triste époque…
    Prenons soin de préserver ce qui peut l’être…

    Bel été à Vous.

    Cordialement.

    Pascal.

    1. Auvergne Passion Mouche

      Bonjour Pascal

      Merci de votre commentaire et de votre fidelité à lire ce modeste espace.Je vous rejoins sur l’impression qui est donné aujourd’hui de l’extreme fragilité de nos espaces halieutiques…J’ose espere juste que l’inquietude qui nous envie poussera chacun d’entre nous a mesurer la precarité de notre loisir et la necessité absolu d’hyperproteger le peu qu’il reste…

      Au plaisir
      Steph

      1. Avec Macron au pouvoir ça va pas être facile!

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