Au coeur de mon Auvergne

De Sioule, il est une période où je peine à ne pas laisser ma place aux autres.

Comme la cohue d’un coup du soir ou le moindre recoin se voit pris d’assaut par une horde pêcheur qui ne font même pas l’effort de te laisser quelques dizaines de mètre. Comme une  après midi ou je le concède, la pêche se trouve maintenant très difficile à force de racler, harceler, prélever de manière trop importante .La dame des Combrailles est victime d’une sur pratique de la part de pêcheur qui ne connaissent  d’autres options.

Ainsi je m’amuse de regarder ces amateurs de la canne, déçus, aigris, agacés, frustrés  de voir leur journée de pêche se solder  par quelques déconvenues qu’ils  attribuent  à la rivière, à sa qualité, sans jamais se remettre en question. Ainsi de toutes ces palabres, de tous ces débats, le temps m’a permis d’acquérir la sagesse suffisante pour ne pas répondre et préférer m’isoler au cœur de mon auvergne.

Cette Auvergne si belle en juin .Cette Auvergne aux innombrables rivières dont la seule évocation du nom devrait faire briller les yeux des pêcheurs.

Oubliée Haute Tarentaine, Santoire, Burande, Chavanon, Pays de Couze et autres petites rivières de montagne qui  vous invitent  à la tranquillité.

Tous ces joyaux qui ne trouvent plus de place dans la culture d’une pêche mouche ou seul se résume la prétention d’attraper un poisson hors morne. Tous ces joyaux dont pour certains l’état écologique les placent  parmi des sites de référence et dont bien peu d’autres nous se préoccupent.

En ces lieux, vous ne trouverez guère de raison pour briller sur les médias sociaux .En ces lieux, il est peu probable que vous ne soyez en capacité d’attraper autres  choses qu’une poignée de truite de 25cm.Mais en ces lieux pourtant, c’est toute  une philosophie qui vous attend.En ces lieux la nature se montre généreuse avec celui qui prend le temps de l’aimer.

Au fond de vallée,que la vie est dure .Dame Fario et  Maitre thymallus doivent se contenter de peu. Au fond de la vallée, réside l’atmosphère d’un lieu granitique au passé volcanique ou chaque rocher, chaque retourne vous propose la dextérité de faire passer sa mouche au bon endroit.

Ici nul n’est question d’approximation, nul n’est question de lancer aveuglement. Tous se passe dans une poignée de centimètre.C’est le royaume de l’application. La pêche à la mouche retrouve des qualités souvent mise au placard lorsque l’on passe son temps dans les grandes rivières.

Une dimension minuscule ou peut être vous aurez la chance de croiser la beauté d’une vrai poisson sauvage que les pêcheurs ont oublié de domestiquer. Comme un coup de gueule,une critique,une interrogation envers une réalité qui me conduit de plus en plus en penser qu’il ne suffit pas de naitre pour être et que l’on ne peut affubler de « sauvage » des poissons qui ont tant appris à se méfier de nous à force de les deranger.

J’aime passer des heures au cœur de ces gorges, j’aime crapahuter de rocher en rocher. J’aime le parfum de ces eaux couleur de thé.J’aime aller ou les autres ne vont plus !!!!!

Comme le sentiment d’être à ma place. Ainsi se résume mon envie d’Auvergne…..

Updated: juin 16, 2017 — 6:09

8 Comments

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  1. bravo pour cet article très bien pensé et plein de sagesse

  2. Un sujet qui redonne de la noblesse au cours d’eau auvergnats.
    Amicalement

  3. DELABARDE serge

    Superbe, comme d’habitude et je partage ton esprit. Quand viens-tu pêcher le Pamproux avec moi?

    1. Bonjour Serge…

      Ce serait un vrai plaisir de pêcher cette riviere un de ces jours

  4. Magnifique ! Moi qui est passé toute mon enfance en Auvergne, longeant chaque matin « ma Durolle » (comme elle était belle, à l’époque), je ne peux que m’émerveiller devant de telles images qui ravivent de doux et nostalgiques souvenirs.

  5. manupecheurcorrezien

    Bonsoir Stéphane. Merci pour cet article plein de poésie. .. D ailleurs comme tout tes articles en général. .. quand on te lit, c’est la quiétude qui l’emporte avec ton amour de la rivière. Je suis un peu comme toi, souvent contemplatif. Je ne fais pas forcement de commentaires sur ton blog, sinon je ne ferais que ça sur les blogs de pêche que j’aime parcourir. Moi aussi je fuis et même souvent les endroits où les pêcheurs se rassemblent pour le coup du soir,ou les endroits supposés abriter de belles truites trop souvent dérangées . J aime le calme et la solitude des petits torrents ou ruisseaux corréziens ou personne ne va… les truites dépassent rarement les 20 cm mais le torrent est magnifique avec ses rochers et cascades…mais les habitantes des lieux sont vives et très belles. Elles suffisent à mon bonheur. Bientôt je serai sur la Sioule, vers Peraclos si la canicule veut bien cesser pour retrouver mes copains bourguignons que sont Jis Mouches et ses alter ego. et certainement on parlera de toi… Amitiés corréziennes. Manu

    1. Bonjour

      Merci de ton commentaire.Effectivement nul doute que pour connaitre quelques rivieres correziennes à l’image de la triouzoune et luzege et autres …ce patrimoine n’a pas à rougir et offre de bon moment de pêche.Au plaisir de peut etre se croiser sur la sioule qui est assez dure en ce moment

      +++steph

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