Aout 2018 , le temps des pleurnichards

De ce mois d’aout 2018, chaque jour nous livre son lot d’amertume. Petit à petit nos réseaux sociaux sont devenus le terrain d’expression d’une nouvelle mode. Pas une seconde, pas une minute ne nous semble si fragile lorsqu’il s’agit de pleurnicher,profitant de chaque prétexte , de chaque malheur pour s’acheter une conscience.

De la Montane à l’agonie, victime d’une soirée mousse qui aurait mal tournée.Véritable catastrophe dont je comprend la tristesse de tous ceux qui se battent pour cette riviere

D’un ailleurs  ou j’aime à retrouver un amis .Rivière Ariège dont la simple évocation d’un mal nommé PKD suffit à faire comprendre les dangers d’un avenir incertain

Lien : http://collectifmouche31.blogspot.com/2018/06/lariege-atteinte-par-la-pkd.html

D’une eau limpide qui laisse de plus en plus de place aux algues bleues.

Lien :https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/environnement/puy-de-dome/2018/08/09/mais-que-sont-ces-cyanobacteries-qui-polluent-nos-baignades_12946517.html

De  la rivière qui coule en bas de la maison offrant  le même visage, la même realité.Cimetière de parcelle de vie que chaque été emporte dans un etiage qui se fait de plus en plus dramatique

Des dizaines, des centaines d’exemples comme cette invitation pleine de pertinence qui nous plonge au cœur d’une ville correzienne. Occasion pour bon nombre d’entre nous de deverser un  lot de commentaire,tous plus accusateur les uns que les autres.Voyage au milieu des dechets. Une bouteille de coca, une lingette,un megot , autant de stigmate d’un temps ou l’homme ne s’est plus ce qu’il fait.

Pourtant me dirai vous, pourtant tout cela pourrait être autrement .Tout cela pourrait se construire à travers une autre manière de regarder, plus respectueuse, plus empathique. Ainsi pourrait être le destin de ce que je suis, de ce que nous sommes.

Pêcheur .Sentinelle d’une émotion, sentinelle d’une capacité à s’émerveiller du simple spectacle.

De cela, cet article aurait pu témoigner .De cette envie, de cette transmission, de cette certitude que nous sommes capable d’insuffler une idée simple au cœur de notre société :

« Faites attention aux  rivières »

Nous pourrions éduquer, alerter, sensibiliser. Nous pourrions nous unir pour changer les choses .Nous pourrions mais avec un niveau d’exigence dont  tout éducateur connait la valeur : l’exemplarité.

Exiger de nous mêmes avant d’exiger des autres.

D’un guide de pêche qui pavane  montrant avec fierté un poisson probablement pris dans une réserve. Parcours très connu dont les habitués reconnaissent aux premiers coups d’œil  le paysage sur une photo.Promesse de quelques belles truites qui  suffit à faire venir la renommée   alors que tous savent que c’est interdit actuellement . Ces mêmes qui une seconde plus tard se feront donneur de leçon. D’une réalité que tous connaissent et dont personne n’aura le courage de parler.

De ces gardes de pêche, j’ose croire  à l’issus de leur plein grés  qui likeront ces images et iront le lendemain contrôler d’autres parcours, s’octroyant le droit de faire la morale.

De cette vitrine offerte, sourire aux lèvres,  ou se dessine la bave de comportements qui ne  surprennent plus.

De ces pseudos professionnels, prisonnier d’une concurrence ou le nombre d’entre eux se multiplie plus vite qu’il ne reste de rivière en parfaite état, véritable furoncle d’une profession qui a tant de rôle à jouer.Des gens prêt à tout pour image, une photo , gage de quelques clients supplémentaires. Insolent clin d’œil à l’égard des petites ombres de la haute Sioule qui comprendront bien vite que pour niquer heureux il faudra bien plus que des panneaux

De l’incapacité coupable de mon département à faire respecter ses ARP, regardant avec nonchalance , le déferlement de panier sur la dore et la haute Dordogne. Naïveté  de celui qui croit  qu’il suffit d’aller voir le préfet pour espérer changer les comportements et économiser quelques litres  d’eau pendant qu’il cautionne sans réagir cette malheureuse évidence qui dure depuis des semaines .Bien mal placé sera-t-il alors pour expliquer aux jardiniers de ne pas arroser ses tomates avec l’eau de rivière d’autant que celui-ci se contrefout des truites .Il n’aime pas le poisson….

De moi , loin d’etre irreprochable , qui m’interroge de plus en plus sur la responsabilité d’une maniere de vivre qui impact dangereusement le vivant qui m’entoure.De moi , du gasoil que j’utilise pour aller à la rencontre de cette passion .De moi et  cette dissonance cognitive

Je souffre de dissonance cognitive

Alors d’une mousse blanche qui envahit l’âme de nos truites, d’un parasite qui les conduit à la mort, d’une ferme industrielle à Boslbabert, de je ne sais quoi encore, de tout cela, nul leçon, nul contrainte me semble aussi injustifié qu’a l’heure où j’écris ces lignes.

Si jamais un pêcheur vient à votre rencontre pour vous faire la leçon en ces heures difficiles .Soyez heureux, vous ne risquez rien . Nul univers ne se fout autant de la loi  .Nul univers n’ a autant envie de faire planer des contraintes sur la paille du voisin plutôt que sur la poutre qui lui sert de morale.

Amis pollueurs, chères ménagères inconscientes, chers paysans amateur de glyphosate, à vous tous , spectateur de ce que je suis , je vous l’assure,

Vous pouvez dormir tranquille !!!!

 

Updated: août 18, 2018 — 11:41

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