Ainsi s’achève la saison 2015 ( 1er categorie) qui aura montré bien des inquiétudes.
Notre département aura payé un lourd tribu commençant l’année par la destruction complète d’un de nos joyaux : La haute Dordogne. Une pensée aussi pour la Dunieres en haute Loire qui fut victime d’une pollution. Par la suite, c’est le manque d’eau sévissant depuis plusieurs semaines qui mettra à mal bien des tributaires. En 16 ans de vie à Romagnat jamais je n’avais vu l’Artière asséchée, laissant à l’agonie des dizaines de petites truites.
Résultat ou conséquence, la Basse Sioule fut probablement l’une des valeurs refuges pour le pêcheur de truite. Prise d’assaut certains jours, ses berges ont parfois ressemblées aux allées sur fréquentés d’une grande surface. Chacun voulant son lot d’adrénaline, prêt à tout .Lieu de mort ou l’on doit remplir son panier, lieu de performance ou l’on se doit de prendre le poisson trophée, lieu de commerce ou l’on vient vendre ses cannes, ses prestations et je ne sais quoi encore. La Sioule se doit d’être à la hauteur de toutes ses attentes.
Petit à petit ce lieu de vie que l’on oublie parfois se transforme en un immense terrain de jeu .
Chacun voulant une Sioule modelé à ces désirs. Pourtant notre philosophe clermontois Brice, dissertant sur la multiplication des choses nous a prévenu, « Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. ».
Des problèmes, il ne manque pas en 2015.L’avenir nous invite sans nulle doute à reflechir.Les élections qui arrivent ; ouvriront la voie à une nouvelle équipe qui devra relever ces défis.
D’un loueur de canoé qui scrutant l’horizon pour passer inaperçu ne se sera pas gêner pour déplacer quelques cailloux. Offrant certes de belle veine d’eau à l’intrépide batelier mais risquant de modifier à jamais l’écoulement de la rivière.
D’un hurluberlu qui ne sachant que faire de ces déchets, préférant l’eau de la Sioule pour rincer ces outils, sema la mort sur un ruisseau.
Que dire aussi de notre caste dont les torchons sanguinolents ont souillé du sang de la rivière des berges encore embrumé d’un matin de mars. Ces impatients de la canne qui n’ont même plus la courtoisie de faire quelques pas de plus , préférant lancer mouches ,vers ,leurres et autres dans vos bottes avec l’immense satisfaction de leur conquête de ces quelques mètres d’eau supplémentaire.
Ces mêmes d’ailleurs qui fragilisent l’expression de notre loisir, poussant à l’agacement des propriétaires lassées de l’incivilité de ces accoutrés du dimanche.
Telle pourrait être probablement dressée un bilan bien négatif d’une saison 2015.Mais à ceux qui préfère regarder le verre à moitié vide, je lui préfère l’optimisme.
L’optimisme de ces échos tout au long de la saison fait par d’innombrables pêcheurs autour de la présence d’ombret.Rarement les amoureux de ces poissons n’auront eu le sentiment que ce patrimoine exceptionnel de la Sioule puisse enfin avoir trouvé source à assurer l’avenir. Un avenir qui passera par une sanctuarisation absolu de cette espece.Les conclusions notamment d’une étude faite par la fédération de pêche de l’Allier ne laissant aucun doute sur la nécessite d’hyper protéger le sieur thymallus qui éprouve de grande difficulté à accomplir son cycle de vie.
Que penser aussi de ces retours de la part de quelques chanceux qui ont eu la joie de toucher ces truites hors norme dépassant souvent les 55/60 cm.Veritable poisson d’exception, ils sont l’expression d’une évolution positive de la part de pêcheur qui accepte de plus en plus la remise à l’eau comme une pratique evidente.Gracier un poisson, c’est imaginer vivre cet instant ou le carbone se tend et laisse entrevoir ce vieillard.Ce poisson qui hante nos rêves halieutiques. Gracier un poisson, c’est se promettre cette magie.
2015 c’est aussi la fin d’un cycle .Le mandat des conseils d’administration de nos aappmas se termine.L’heure de faire un bilan à l’occasion d’une derniere assemblée générale qui devrait avoir lieu courant novembre.
L’heure aussi à titre personnel pour me retourner en arrière et avoir une pensée pour un homme, ancien président pour lequel j’avais un respect sans egal.Maurice nous avait montré la voie, le chemin, il fut le prétexte, l’excuse à mon engagement.
Au cours de ces années ; de Sioule nous en avons construit un immense territoire de plus de 40 km, permettant une réflexion à l’échelle du bassin, une rivière qui s’inscrit aujourd’hui au compteur des contextes patrimoniaux. A force d’huile de coude, et de volonté nos tributaires offrent de nouveau la chance d’apercevoir nos truites s’ébattrent dans de modeste ruisseau. De Sioule nous pouvons en orgueillir de la présence de pêcheurs responsables qui font l’effort de respecter des préconisations auxquelles nous tenons.
De Sioule, nous n’avons probablement pas fait la plus belle fille du monde mais juste un être si chère que bon nombre d’entre nous se sentent comme orphelin lorsqu’il est temps de remiser au râtelier nos cannes à pêche.
Ainsi s’est achevé la saison 2015 sur la Sioule regardant mon fils ….et je l’avoue je suis un peu triste ….elle me manque déjà ……