Il est des lieux au parfum particulier.
Des lieux où l’on prend le temps de reflechir.Des lieux ou derrière une canne à mouche, c’est une philosophie du vivant qui se dessine.
De mon art, de cette volonté à faire voler dans les airs quelques assortiments de plumes et de poils, il est devenu pour chacun d’entre nous une manière d’être.
D’une seconde à l’autre, d’une rivière à l’autre, d’une journée de pêche à l’autre, j’aime la multiplication de ces visages.
Plus pressé j’irai à l’essentiel, cherchant perdigon en bandoulière à profiter de quelques veines prometteuses pour assouvir mon désir de carbone.
Plus avide, je ferai le pari d’une poutre sur des secteurs bien définis m’offrant la garantie de quelques liKes facebookiens indispensables à la renommée.
Plus farouche comme je le suis souvent, j’irai alors me cacher comme un animal sauvage, retrouvant le bonheur d’une pêche qui sent bon l’auvergne.
Je suis d’un terroir, d’un patrimoine rare, d’un univers classé à l’Unesco ou les truites vivent au cœur du basalte et de la pierre volcanique.
De cette nature, si fragile, si précaire, c’est au fond d’une vallée que je retrouve le cercle des poètes disparus.
Mortagne, Burande, Faye, Haute Dordogne, Miouze, Couze, Haute Sioule, Dore, Eau verte, autant d’espace, de sanctuaire dont je reste convaincu que nous sommes incapables d’en mesurer l’état d’urgence.
De mon département qui s’interroge sur son droit de cuissage, je préfère de plus en plus rester en retrait .Persuadé que le temps agis sur le prédateur aussi rapidement que sur sa proie.
D’un monde de la pêche qui s’acharne à défendre un modèle qui échoue, je comptemple la quiétude qui est la mienne. Je suis peinard, tranquille, écoutant le bruit de l’eau à la veille de la fermeture.
Issus d’une génération qui a vu passé le nombre de pêcheur de ce pays de plus de 3 millions à moins d’1 millions , cette saison 2018 qui s’achève est l’occasion de faire un bilan amusé d’une réalité qui m’a donné raison.Le nombre de pêcheur de truite dans le puy de dôme s’érode chaque année un peu plus.
Comme le sentiment d’appartenir à ces irréductibles qui parcourent des espaces ou truites n’a pas trop appris des hommes.
Comme le sentiment de tout faire pour éviter ces parcours ou se bousculent la fine fleur d’un monde de la pêche dont je me sens de plus en plus éloignée .Je suis un rustre, un libertaire, un amateur de pheasant tail et des mouches qui trainent au fond des boites de valda.
Pêcheur de pierre dans un monde ou daran aurait écrit les premières notes, l’année 2018 nous aura pourtant réconciliés avec nos rivières auvergnates qui nous auront offert à l’image de la Sioule des séquences de pêche juste extraordinaire.
Conséquence probable de choix ambitieux et courageux à l’image de ces aappmas qui ont parfaitement assimilées que l’avenir passe le slogan de la petite pomme .D’un think different qui les pousse à introduire des ombres sur la haute Sioule, à décorer les arbres de panneaux éducatifs ou l’on encourage les pêcheurs à abaisser leur pression sur les milieux, à cette volonté de sanctuariser la haute Dordogne, à la mise en place de politique halieutique ou l’on crée des parcours practice. Moi le simple pêcheur, je vous remercie de faire autrement.
De cette saison de 1er cat 2018 je pourrais en faire un autre bilan.
Celui de quelques nouveautés qui sont venus agrémenter ma panoplie de pêcheur à l’image des chaussures Andrews ou dernièrement du fil cortland.De mon intérêt pour le chest pack JMC dont j’espère secrètement le cadeau. De tout cela et bien plus encore mais une fois n’est pas coutume, d’Auvergne passion mouche il sera toujours comme priorité de parler avant tout autre chose de nos rivières et de ceux qui s’engagent à leur côté.
2018…2019…2020…Deux ans nous séparent d’une échéance essentielle : La prochaine élection au sein de nos structures associatives.
L’avenir de la pêche se joue au sein de ces instances .C’est notre capacité à changer de modèle, à promouvoir d’autres axes, à accepter que nous allons devoir composer avec des contraintes qui devront nous conduire à l’humilité.
Aucun gestionnaire ne pourra éviter que 2019…2020…2050 ne soit encore plus chaud, conduisant nos poissons de 1er cat vers une souffrance de plus en plus grande.
Aucun hydrobio, chargé de mission ou autre n’aura assez d’influence pour changer le destin d’une époque qui externalise de plus en plus les contraintes écologiques qui pèsent.
Aucun professionnel, guide de pêche,passionné,initiateur de club , competiteur, blogueur, marque, et je ne sais quoi encore, n’aura la capacité d’influencer la manière de vivre des 64 millions de petits bonhommes qui nous regardent.
Aucun messie n’existe et nul avenir n’est plus incertain
Pourtant amis lecteur, si je pouvais vous convaincre de l’indispensable engagement pour conclure cette année 2018, je vous inviterai à réfléchir à cela des aujourd’hui, prêt à partager avec ceux qui le voudront ma faible expérience.
Prêt à vous céder ma place le moment venu…