Sioule :Attention frayeres !!!!

Il y a quelques semaines, je vous avais emmené sur les berges d’un affluent de la Sioule pour vivre à travers une modeste séquence vidéo, l’un des instants les plus magiques qui se déroule chaque année sur nos rivières.

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Lien vers la vidéo :http://auvergnepassionmouche.fr/periode-de-fraie-sur-la-sioule/

Depuis les semaines ont passé et la vie commence à s’epanouir  sous les graviers. Une vie dont le développement est en liaison direct avec la température de l’eau.
1-De l’œuf à l’émergence:

L’accumulation de chaleur que l’on mesure à l’aide d’une donnée : Les degrés/jour conduit l’œuf à son éclosion.

Définition :Le degré jour de croissance (source Wikipédia): est une mesure empirique utilisée pour calculer l’accumulation de chaleur qui sert à estimer la durée d’un développement biologique tel que la croissance d’une plante ou l’incubation d’œufs de poissons, d’insectes ou de vertébrés poïkilothermes, en tenant compte de la température.

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D’un œuf fécondé fin novembre, 400 degrés/ jours seront nécessaires pour voir naitre un alevin vésiculé qui restera caché sous son lit de graviers.400degrés/ jours supplémentaire aboutiront à l’émergence de cet alevin fragile mais autonome, capable de survivre en pleine eau.800 degrés/jour absolument indispensable à la réussite des frayères.
80 jours dans une eau à 10° de moyenne, 160 jours d’une eau à 5°, une longue période où chaque incident, chaque piétinement peut conduire à la destruction complète des espoirs placés dans ces générations futures.
Depuis maintenant plusieurs années, la Sioule abrite sur le secteur de Châteauneuf les bains un outil permettant de relever la température de l’eau. Grace à l’aide des techniciens de la fédération de pêche du Puy de dôme, il nous ai aujourd’hui possible de dresser une courbe de température et de mettre en évidence les grandes moments comme la ponte et l’émergence de la truite fario et de l’ombre commun.

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2-Pêche, une pratique dangereuse:
Dans quelques semaines la pêche reprendra ses droits sur les bords de la rivière, conduisant chaque pêcheur à fouler les berges
Entrant directement en résonnance avec l’émergence des alevins qui aura lieu fin avril/début mai, les risques liés à notre activité s’imposent comme une évidence.
Involontairement, sans prendre garde, chacun d’entre nous peut en quelques secondes faire passer à trépas des milliers d’alevin par le simple piétinement d’une zone de frayere.Une situation que nous devons limiter au maximum par des précautions facile à mettre en œuvre.

3-Des précautions simples:
Le simple fait d’éviter de marcher ou de traverser la rivière au niveau des zones de radiers (tête de radier) peu profond ou la granulométrie semble régulière et fine permet déjà de limiter de manière conséquence ces risques
Il est possible de consacrer quelques heures de ballade automnale durant la période de reproduction pour visualiser et mieux connaitre ces zones de frayères.

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A titre de connaissance je vous citerai de manière non exautive quelques zones comme le radier du pont de menat , la zone de braynant , le radier de l’amont du no kill de chateauneuf , le radier du bout du monde , etc….

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Plus encore, sur les bords de la basse Sioule, il est aussi nécessaire de regarder autour de soi, pour visualiser le travail réalisé par l’aappma « la truite » qui positionne un panneautage informatif indiquant les zones de frayères les plus fréquentes. Je ne saurais vous encouragez avant d’appréhender un secteur inconnu de prendre le temps nécessaire pour déterminer ces panneaux

4-Le cas des ombres:
Enfin je profiterai de l’instant pour aborder les cas des ombres. L’interconnexion des différentes populations salmonicoles ne peut conduire à éviter la prise accidentelle de ce poisson dès l’ouverture de la pêche. Mais les pécheurs doivent percevoir au maximum que nous devons éviter une pêche ciblée de cette espèce durant sa période de reproduction qui a lieu durant le mois d’avril. De telle pratique peuvent conduire à terme à la fragilisation totale de cette espèce sur la rivière.

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Conclusion:

La protection et la réussite des frayères sur la Sioule restent l’un des facteurs limitants majeurs à la bonne santé des populations salmonicoles. Sans une prise de conscience de tous, c’est l’avenir de la rivière que nous écrivons en pointillé.
Sanctuarisant les géniteurs de truite par le respect d’une maille reproductive, observateur et attentionné de la vie de la rivière, c’est notamment le comportement des pêcheurs qui permettra de limiter ces risques de pietinnement et de voir s’épanouir la vie des truites.

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Pêchons responsable ….faisons attention aux zones de frayères

Updated: janvier 28, 2015 — 12:53

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