C’est le printemps, la vallée se réveille de sa torpeur hivernale. Les genets commencent à fleurir
De ci de là, dans les berges, quelques fleurs illuminent de couleurs chatouillantes les premiers rayons de soleil.
La vie se dessine dans les moindres recoins. Maitre thymallus cherche sa dame pour s’ébattre d’un amour dont nous espérons tous la rencontre avec l’un des magnifiques charbonniers au grand étendard.
Prenons garde, amis pêcheurs, de ne point trop le déranger pendant ce moment formidable de l’année ou la rivière se pare du plus beau des spectacles : celui de l’accomplissement de la vie.
Un degré de plus dans l’après-midi et la petite olive ne veut rien louper de cet évènement.
Cela fesait bien longtemps que nous n’avions pas pêché ensemble avec Vincent, nouvellement élu président de l’aappma de Montfermy.
Pourtant nous n’avons rien perdu de cette complicité qui nous anime. Transmission certaine d’un profond désir d’être là à vivre la pêche mais plus encore à contempler la nature.
Nous prenons le temps de regarder. Connaitre la Sioule c’est aussi cela, prendre le temps de l’observer, d’en mesurer chaque element.De s’inquiéter de la couleur d’un rocher, d’admirer les amas de tricho au fond de l’eau. De retourner une pierre pour chercher la présence d’une larve d’éphémère.
De la connaissance née la précision de la peche.Il ne suffit pas d’arriver pour espérer que la nature se donne à nous sans effort. Chaque partie de pêche au fil du temps est devenu l’outil à améliorer la prochaine sortie.
Une retourne ou l’on se rappelle une belle rencontre nous amène à prendre quelques minutes de plus pour exploiter l’ensemble du poste. Un radier qui naguère nous avait offert une belle éclosion attire notre attention et nous invite à la flânerie dans l’espoir d’entrevoir un museau glouton. Plus encore que bien d’autre, la Sioule représente pour moi l’archétype de ces rivières qui ne pardonne guère l’ignorance.
A grand regret peut être, à la leçon des paroles, son état actuel ne laisse malheureusement guère de place à l’imprécision du debutant.La Sioule n’est plus la rivière qu’elle a été et ne le sera probablement plus. Des enjeux écologiques majeurs ont comme dans bien d’autre endroit de France conduit cette rivière à voir ses populations salmonicoles se fragiliser. Aujourd’hui la détention d’un savoir acquis au fil d’année de pratique, l’augmentation sans limite de notre technicité permet de livrer encore de belle séquence d’émotion à des pêcheurs qui ont parfois trop oublié que la pêche est devenue sur cette rivière l’affaire d’une pratique de spécialiste. Un élitisme qui ne laisse guère de place malheureusement à nos jeunes.
Pourtant que la vallée de la Sioule est belle. Combien le simple bonheur de regarder le jour envahir les lieux suffit à comprendre l’exceptionnalité d’un instant si precaire.Intensité d’une émotion que l’on ressent lorsque la fille des Combrailles s’enfonce dans son élément après avoir croisé notre chemin. Une fois encore, une de plus, une fois de trop peut-être mais je ne cesserai de le dire, de l’écrire.
Remettre à l’eau un poisson ne sauvera pas la Sioule mais c’est un acte fort qui consiste à crier, hurler que nos rivières doivent être défendues .Que les lendemains devront être les mêmes que les aujourd’hui. A travers un geste si simple nous envoyons un message aux générations futures.
Notre capacité à prendre conscience de leur avenir
Just’Superbe………
Je le dis de temps en temps, ici ou ailleurs!!!…mais vos « reportages » sont juste sublimes et poétiques…..j’adore!!!
De temps en temps un grand merci ne fait pas de mal alors!!!! ….M..E.R.C.I!!!!!!
Cordialement.
JiS
Bonjour
Je vous remercie à mon tour de votre fidelité à lire ce modeste espace.Si un jour ,vous passez sur une nos rivieres auvergnates ,n’hesitez pas à me faire signe
++steph
Bravo pour vos petits reportages, ça met l’eau à la bouche, même quand la pêche est fermée, on se voit déjà au bord de l’eau, on s’y croirait vraiment.
Cordialement.
Dominique