Mois : janvier 2020

Il est temps de revenir à l’etau

Comme une tradition, au lendemain du CNPL, il est temps de revenir à l’étau pour préparer la saison qui s’annonce.

Commencerai-je pourtant ces mots par une interrogation : la durée de vie de notre matériel ?

Après une arrière-saison 2019 réservoir, ou je me suis adonné quasiment exclusivement à une pêche à vue et au fil, je m’aperçois que la canne choisie pour parcourir les berges de Gerris est un ensemble qui date.

Une canne sage z-axis 9.6 soie de 5 avec laquelle est associé un moulinet Danielson FW 4seven.Plus de 10 ans que je pratique accompagné de cet ensemble.

Pourtant je n’ai pas l’impression que changer pour autre chose me rendrai bien plus efficace. Je n’attends que d’être contredit ?

Preuve s’il en est que parfois investir sur du matériel de très bonne facture offre la garantie de la longévité.

Preuve aussi dans une époque où l’obsolescence nous conduit à remplir nos râteliers, il est bon de s’interroger sur notre démarche dans un contexte écologique qui doit nous pousser à la modération .

Me voici donc à l’étau pour vous proposer un petit montage sous la forme d’une vidéo.

Occasion de vous informer de la présence de Fly concept durant le salon d’Isle sur Sorgue. Un salon ou je compte bien faire le voyage pour découvrir les nouveautés de 2020.

Des mouches, des nymphes, du tungstène, des gilets qui s’alourdissent au fil du temps, tentation de rajouter chaque saison quelques modèles aperçus durant l’hiver. Voici l’une des raisons qui me pousse à passer commande chez Caleri fly fishing pour recevoir deux nouveaux Néo Patch Aimanté.

Des patchs distributeurs dont je vous ai déjà parlé sur auvergne passion mouche et dont je suis fan. Des patchs qui serviront de servante indispensable ou les repères de couleur m’offre la possibilité de jongler en un clin d’œil entre deux grandes séries : les lourdes 4.5 à 3.5mm et les légères inf à 3mm.

Indispensable démarche qui en amont me permet de mettre l’accent sur l’un des outils qui aujourd’hui est devenu indispensable à mon atelier de montage. Une micro balance réponse à bien des questions et surtout seule garantie pour vérifier la qualité de chaque produit.

Auvergnat qui sait qu’un sou est un sou et qui porte une grande attention à chaque détail comme la cohérence des grammages sur une pochette de 100 billes.

Limiter le nombre de boite, aller à l’essentiel, faire une sélection en amont de mes parties de pêche pour gagner du poids reste l’objectif principale qu’il me faut atteindre avant le jour fatidique de l’ouverture.

C’est avec l’expérience et les années qui passent qu’il m’apparait de plus en plus évident qu’en matière de pêche, le risque de se perdre dans l’immensité des sollicitations qui nous arrivent est bien réelle.

Il nous faut alors prendre le temps comme on le fera bientôt.

Sur une bordure propice , un nez se dessine .Le bruit discret de museau qui perce la surface , l’expression d’un bas de ligne que l’on espère parfait,la perfection d’un geste .Un dérive, une aspiration, la soie qui se tend.

Plus que quelques semaines, plus que quelques heures.De cette période à l’étau, s’il est bien une idée que me semble présente dans l’air, la part de rêve qui nous conduit chaque année au même rituel.

 

 

Regard sur l’édition 2020 du Carrefour national Pêche et Loisir

« Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. »

Charles Baudelaire

 

Ainsi débuterai-je les premiers mots dédié à l’Edition 2020 du CNPL

Pêcheur à la mouche me semble si proche de l’albatros de Baudelaire .Lui  naguere si beau, dessinant de magnifique arabesque, lui capable d’arrêter la foule des bandeaux lorsque sur l’aire de lancer il faisait démonstration de son art, le  voilà maintenant devenu grincheux, errant dans les allées à la recherche du moindre recoin qui lui rappel les années fastes.

De conversation en conversation, de rencontre en rencontre, il faut se rendre à l’évidence, la pêche à la mouche  n’est plus qu’un vague souvenir au cœur d’une édition qui une fois encore devrait nous donner à réfléchir.

Certains auront le discours facile, trouvant une  explication simple : le prix des stands.

Une idée  qui  doit suffire à résoudre tous les soucis et qui n’interroge jamais la fréquentation réelle de l’évènement .

Ce seront les mêmes qui à longueur de Facebook vous expliquent que les marques françaises sont de la merde, digne d’Ali express et pleurnichent que ces mêmes marques ne soient plus là. La nature humaine et ces contradictions.

Comment peut-on imaginer que l’affaiblissement des effectifs de pêcheur ne pèse pas sur certains modes d’expression de notre pratique. Un état de fait qui  modère la capacité de chacun à générer une valeur ajoutée suffisante.

Comment peut-on croire que Pierre, Paul ou Jacques se risque à ne pas venir si la valeur ajouté permet à chacun de faire bourse pleine ?

Comment peut-on être à ce point naïf pour se convaincre de n’avoir aucune responsabilité dans la réalité d’aujourdhui. Qu’on fait les acteurs « mouche »  toutes ces années pour coller à notre temps

Suffit-il alors de prendre le temps d’écouter, de regarder, d’aller plus loin que la simple envie de gratter 15% pour voir le mal qui ronge les nôtres.

A l’exception peut-être de l’animation portée par le GPS Sioule Morge, le contenu offert depuis plusieurs années autour de la palm s’est résumé à essayer 3 cannes, à discuter 5min autour d’une soie, pendant que d’autres nous invite à des conférences  ou l’on partage une stratégie, une manière de faire. Prenant plusieurs minutes, serait-il bon  de voir l’affluence autour d’espace comme celui qui porte le public au plus profond du salon où l’on palabre en compagnie de quelques Black Bass. Bien des moucheurs seraient alors surpris de la masse de gens qui s’agglutinent.

Cela fait quelques temps que sur Auvergne passion mouche je défends conviction à tort peut être de l’état d’urgence de la passion qui est mienne.

Beaucoup je le crois me pense un peu à côté de la plaque et je ne chercherai pas à les convaincre de l’inverse .

Mais  pour ma part l’incapacité des pêcheurs à la  mouche a exister sur le plus important salon de pêche en France n’est que l’expression de notre immense fragilisation.

Sommes-nous capable de produire autre chose que la simple envie de nous retrouver entre nous à travers des foire Fly only.Plus le temps passe , plus je l’avoue , j’en doute. Un état de fait, conséquence il me semble de plusieurs choses.

De la plus anodine comme la mode al Hilo qui  motive  de plus en plus de pratiquant vers l’usage de matériel autre que celui dédié à la pêche à la mouche.A la  plus importante ou la fragilisation de nos espaces salmonicoles tend petit à petit à ventiler les pratiquants vers d’autres espaces comme les barrages ou ils peuvent à loisir utiliser les magnifiques Bass boat qui font briller les yeux et les bourses.

Tout cela cher lecteur, n’aurait  que peu de conséquence et tout ancien visiteur du cnpl qui a eu la chance de fouler les allées depuis les premières années sait combien celui-ci n’est que l’expression des modes de l’époque.

Mais derrière les moteurs de 250cv, derrière les Ps 4 consommatrices d’électricité, derrière ces spécialistes bardés d’écusson qui vous vantent le dernière packaging plastique du leurre à la mode  se cache une réalité qui inquiète de plus en plus l’amoureux de nature que je suis : la fabrication d’une nouvelle  génération qui s’éloigne de plus en plus de nos rivières

Certes tout à long du CNPL, du village des You tubeurs ou la mode de l’air guitare fait quelques émules à la plateforme ou l’on se pose cette question super importante « Attractant spray ou pate? », on a glissé quelques mots sur l’état de nos eaux mais ce salon est-il encore un lieu où l’on s’inquiete ?

Entre l’immobilisme d’un espace fédéral dont chaque évolution se déroule à la vitesse d’un escargot ,un lieu où il devient de plus en plus difficile d’acter la détresse de nos rivières  dans l’unique espoir de vendre au chalant sa carte de pêche à un univers ultra commercial ou l’on a parfois l’impression que le simple pêcheur n’est plus guère à sa place , je dois l’avouer j’aime l’idée de retrouver le plus vite possible la quiétude de mes rivieres d’Auvergne

Vous l’aurez compris, pendant que sur les réseaux, bien des moucheurs videront leur colère, je prends une fois de plus le contrepied de tous cela, convaincu que nous avons que ce que nous méritons, convaincu aussi que parfois au détour d’une allée on découvre quelques raisons d’être optimiste à l’image de l’initiative de la Team River Clean.

Un stand ou chaque photo se doit de nous interpeller, un stand qui je le crois doit nous pousser à faire évoluer nos comportements .Un stand qui merite le soutient de tous , de l’aappma locale à la grande marque .

Un stand qui malgré la gentillesse et la volonté de tous les gens qui l’anime ne devrait pas exister si tous ensemble nous étions plus responsable et ne prenions pas la nature pour notre poubelle.

Un stand qui conclut  cette promenade au milieu des allées de la 31eme Édition du Carrefour National de la Pêche et de Loisir…..

 

En 2020 …Rêvons !!!

De cette nouvelle année, chacun d’entre nous cèdera à la tentation de quelques bonnes résolutions.La mienne sera de rêver.

Le sens peut être de toutes ces arabesques que l’on voit à travers les  vidéos  de Gilbert Rowley.

Prendre juste le temps d’admirer plutôt que savoir, de comptempler plutôt que de comprendre.

Mesurer combien chaque chose semble si fragile Rêver pour nourrir notre passion.

“L’homme ne pourra jamais cesser de rêver.

Le rêve est la nourriture de l’âme comme les aliments sont la nourriture du corps. »Paulo Ceolho

Ce voyage ou j’admire les photos de Vincent Munier. Regard de l’un des plus grands photographes dont chaque cliché est pour moi l’occasion de s’émerveiller.

L’univers de Vincent Munier :http://vincentmunier.com

Arctique from vincent munier on Vimeo.

Clin d’œil à mon ami Vincent qui aura trouvé raison d’occuper mon esprit pour les 6 mois à venir.Rêve de Montana : https://www.revedemontana.com/

De la musique, des images plein la tête, voici que mon esprit est déjà ailleurs.

2020 Fly Fishing Film Tour Stoke Trailer from The Fly Fishing Film Tour on Vimeo.

A l’heure d’une tradition ou l’on aime à souhait le meilleur, je pourrais nous encourager pêcheurs à être les moteurs de quelques prises de conscience. Je pourrais nous souhaiter bonheur et prosperité.Je pourrais  vous dire combien il parait si important d’être en pleine forme dans ces bottes.Mais vous l’aurez compris , je nous souhaite surtout de

REVER

Terminant ces mots en musique …