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Quand Glanis joue l’ingratitude

Allécher de quelques contes et autres légendes venus des profondeurs d’un gours du Rhône ou peut être les magnifiques images réalisées par Marc Bracelet.

SILURUS GLANIS 2012 from E-ONE PRODUCTIONS on Vimeo.

Je dois l’avouer depuis quelques temps me vient à l’esprit une étrange idée : Traquer Silure à la mouche.

Etrange fantaisie issus de plus de 25 ans de pratique en Fly presque only ou j’ai eu l’honneur de croiser le fer avec la majorité des poissons qui peuple les eaux de nos rivières françaises.

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D’un saumon de l’allier pris par inadvertance en passant par ce sandre de l’année 2014 qui comptera dans mes souvenirs .D’une aiguille surprise dans un bief de vidange à ce coup de ligne gravé d’un esturgeon de plus d’un mètre, ma philosophie de la pêche m’a toujours conduit à respecter chaque partenaire avec égards, ne donnant à aucun un statut plus royale. Certains partenaires tiennent sans hypocrisie un rang un peu particulier comme salar qui me suit depuis ma plus tendre enfance ou les dames de la Sioule au quelle je voue un certains nombres d’heures à défendre l’un de leur sanctuaire.
Mais bizarrement regardant Jeremy Wade se heurtant à sieur glanis.


River Monsters Saison 1 Ep 4 – Le Silure Glane par Tonight51

L’idée devient petit à petit un objectif, un nouveau défi. Comment aborder les choses …..

Parcourant le net, très rare sont les échos de gens qui ont affronté le grand silure à la mouche. Quelques pêcheurs comme la vidéo de Matthias P m’auront servis de support pour choisir le matériel.

Je mise sur des produits Big Game issus de la pêche en mer. Canne JMC 9soie12, Moulinet Colton .Se sera d’ailleurs mon coup de cœur que ce moulin mais nous en reparlerons bientôt sur le blog

colton

Je me heurte à une somme de question sans réponse. Le choix de la mouche, sa taille, les animations, etc, autant de paramètres qui me conduisent vers une décision la plus pertinente qui soit : Faire appel à un professionnel.
Après des tas de contact, de réflexion autour des spécificités de notre pratique, des heures à lire des forums, à essuyer des « aucunes chances » de la part de quelques specialistes es moustachu.Seul l’un d’eux se propose à tenter l’aventure avec moi.

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Matthieu Ravari allias Mr Fishing France, m’invite à caler un séjour de pêche au silure avec comme axe de réflexion la possibilité de traquer le grand poisson à la mouche mais aussi de me donner pour la premiere fois l’occasion d’une rencontre avec ce poisson qui fait tant couler d’encre. Sur les conseils de Matthieu ,je choisi un format 2 jours de pêche avec bivouac pour avoir la quasi certitude de toucher au moins un des grands predateurs.

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Me voici donc sur les eaux du Tarn, canne à mouche en main.

L’année 2014 malheureusement fixe d’entrée de jeu un handicap important. La faible température de l’été n’aura pas permis de réchauffer les eaux qui stagnent à peine à 21°C.
Les poissons habituellement en surface dans la colonne d’eau se montrent totalement absents, préférant les profondeurs des lieux. Matthieu m’a prévenu à l’avance et je savais avant de partir que jouer un silure à la mouche dans ces conditions tenait quasiment de l’impossible.
Pourtant, il m’est apparu pour une fois nécessaire de déroger à ma pratique en Fly fishing au cours de cette première rencontre. Comprendre le poisson, sentir sa puissance, sentir si mes choix de nylon comme par exemple un fluorocarbure 80/100 permettrai de tenir la dragée haute à l’animal. Tant de situation ou un combat devait me fournir une mine d’information.

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C’était sans compter sur la bouderie de sieur glanis.Quand je pense que Jeremy Wade présente ce poisson comme un dangereux prédateurs capable de dévorer un homme et que pour certains sa férocité le conduirai à réduire à peau de chagrin les populations piscicoles.
Depuis plusieurs jours Matthieu fait choux blancs. Les touches se font très rares, pour ne pas dire inexistantes. J’apprends que les poissons ne mordent presque plus depuis plus de 15 jours. Je crois que ce séjour aurait du être annuler à l’avance. Mon week end se transforme petit à petit comme une descente en enfer. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas essuyé une telle déconvenue à la pêche.
Le verdict tombe. Plus de 18 heures de pêche toutes techniques avec comme apogée un seule touche lourde qui me fera entrevoir la puissance de ce poisson.

Rarement je ne sentirai autant déçu d’une partie de pêche, rarement je n’aurais eu l’impression de n’avoir pas été à la hauteur, rarement je ne serai autant resté sur ma faim. L’animal se sera bien moquer de nous, démontrant que même les experts comme Matthieu, guide de pêche depuis plus de 5ans, ayant une parfaite connaissance des mœurs de black cat peuvent souffrir l’incapacité à faire prendre le moindre silure à leur client lorsque les conditions sont pitoyables.

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Au sortir de ces heures de pêche ,de mes questions malgré tout j’en ressort quelques réponses comme par exemple la nécessité de jouer sur des paramètres différents comme la vibration , la capacité de nos mouches à générer l’attaque d’un poisson quasiment aveugle grâce probablement à des imprégnations olfactives , la taille parfois hors normes des leurres.

La nécessité surtout que plus encore que la technique, c’est bien le choix de la période .Repérer ces phases d’activités si particulières qu’il faudra trouver pour espérer toucher un silure à la mouche.

De la queue du chat, je n’aurais vu qu’un bout de poil grâce à Mathieu qui m’aura ouvert les portes de son savoir. Sa gentillesse, sa disponibilité auront bien atténué mon sentiment mitigé d’un rendez-vous loupée. Juste la sensation que ce défi va être difficile à réaliser.

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Matthieu m’a promis dans les semaines à venir une prochaine invitation pour toucher enfin ce premier silure toutes techniques. Pour lui aussi je reste intimement convaincu que la déconvenue est immense. Comment un pécheur de son calibre pourrait accepter un tel insuccès, confronter à l’impossibilité de me faire prendre le contact avec le moindre poisson.
Pourtant il en ainsi, la pêche n’est pas une science exacte ou l’on gagne à tous les coups. Nous nous devons parfois d’être humbles. Elle reste passionnante grâce à ces incertitudes, à la sensation que tout ne s’écrit pas dans les livres. Au fond de moi je suis persuadé que cet échec donnera à ma rencontre avec Glanis une saveur encore plus forte.

Pour l’heure je vais me remettre à l’étau, essayé encore d’analyser des paramètres qui m’ont echapés.

Avec impatience, j’attendrai le coup de téléphone de Matthieu.Mais une chose est sure, je prendrai un jour un silure………..

à la mouche peut être !!!!