Au fond de mon atelier gise une vielle affiche usée par le temps. Son nom : Nos poissons d’eau douce. La diversité de nos espèces ; de tous ces poissons qui hantent nos eaux. Autant de défis pour un pêcheur.
Force est de constater que bien souvent le pêcheur à la mouche se fabrique au bord de nos ruisseaux, je viens d’un autre lieu, d’une autre histoire. Celle des pêcheurs du grand argenté de l’Allier. Depuis 1994 et la fin d’une epoque, je m’amuse dans chaque recoin, dans chaque moindre flaque d’eau avec mes cannes à mouche comme emblème, je suis un Fly only.Je veux mettre une croix sur chaque poisson de mon affiche. Sandre, Brochet, Truite, Ablette, Saumon et bien d’autres auront agrémenté mes voyages de pêche.Chaqu’un d’eux exige à mon gout de regarder notre passion sous une facette diffrente.J’aime être ce type de pêcheur capable de passer d’un streamer de 50 cm à une nymphe en 18 le même jour.Je me fous d’être spécialiste de quoique se soit, je veux aller dans le moindre interstice de mon art.
De ce constat, seul manque le sieur Silure à mon palmarès. Bien décidé à réparer l’affront je me suis mis l’an dernier en quête d’un professionnel capable de me conduire à ce defis.Aprés avoir contacté des guides du Rhône, de la Saonne, du Tarn et d’ailleurs, indiquant mon envie : Prendre un silure à la mouche .
Bien peu se sont montrés attiré par l’idée tellement la demande leur semble si rare. Certains ne prendront pas la peine de me répondre, d’autres à l’image de la fameuse association silure glanis me donneront guère de conseil lors de quelques tentatives d’échanges à Clermont, d’autres encore me diront l’exercice impossible .Seul sur les berges du Tarn, Matthieu Ravari me dira : Chiche.Merci encore à lui.
Son Site Matthieu Ravari :http://www.mr-fishing-france.com/fr/
Peu d’info si ce n’est la vidéo de Matthias P sur Gobages et ses précieux conseils m’auront permis de preparer les choses et d’entrevoir la difficulté de l’exercice.2 jours de pêche en 2014 solderont un échec cuisant .48 heures ou je concède à découvrir toutes les approches pour comprendre l’animal et percevoir toutes mes lacunes, toutes mes incertitudes. Il ne suffit pas de lancer une mouche de ci, de là pour espérer séduire l’ogre des eaux calmes.
Au-delà de quelques périodes éphémères ou les poissons se montrent dans des créneaux propices notamment maraudant en surface par eaux très chaudes, la pêche du silure se passe à des profondeurs ou la pêche à la mouche expriment rapidement ses limites. Il ne faut pas chercher à lancer à tout prix, je miserai sur des animations ultra lente, toute en douceur, le genre de pêche statique que j’affectionne en reservoir, dedicace à mon ami olivier , roi de la branlette.Ma bouchée sera imposante et ultra éclatante pour pallier à la faiblesse visuel de l’animal. Coté matériel ma confiance ira envers du matos costaud prévu pour ma sortie en mer prochaine : TFO 8.6 soie de 14, sur lequel est associé à un moulinet JMC Cotas 10/12 dont j’avoue être enthousiasmé par l’outil.
6heure15 ce matin, nous y sommes. Le fire Ball de Matthieu marque déjà son empreinte sur l’écho sondeur. Je l’ai dit, je suis là pour moucher le moustachu. Mon streamer, conçu rien que pour lui, éclatant de ses fibres rougeâtres .50cm d’une guirlande de noël, acheté dans un magasin de farce et attrape dessinent une trace indélébile sur l’écran de l’écho sondeur pendant qu’il s’enfonce.
Sur la surface calme, d’un coup de clonck, Matthieu décolle un petit intrépide qui fonce sur le vif, l’évite, s’amuse, puis tout à coup alors que je dandine légèrement juste à l’aplomb du bateau une sorte de lift digne d’un pêcheur en noyée, la moustache quitte du regard le carassin. En une seconde je sens le poids de l’animal.Ca y est, il est là .Je ne lui laisse guère de réfléchir et de comprendre ce qui lui arrive. Rapidement il se rend au bateau. Instant trop court, fugace mais qui assouvi ma quête d’avoir touché sur une canne à mouche chaque poisson vivant dans nos rivières.
Modestement je le conçois ce premier silure à la mouche a faible allure face aux monstres qui hantent l’inconscient des spécialistes es glanis.Mais l’essentiel n’est pas là.Je l’ai pris avec ma mouche , fabriqué au fond de mon atelier , pensant à lui en plongeant les yeux dans cette veille affiche.
Je comprends aujourd’hui combien ce qui m’est apparu bien compliqué il y a quelques mois me parait aujourd’hui si possible.Prendre un silure sur une canne à mouche n’a probablement rien d’aussi improbable que beaucoup le crois.
Pour m’en convaincre , je retiendrai les 4 ou 5 autres poissons qui suivant la mouche lors des animations dans les bordures auront montré leur trace sur l’écho sondeur lorsque celle-ci apparaissait dans le conne vision de l’écran.La seule vrai difficulté tient dans la possibilité d’avoir une destination pêche à portée de soi permettant de pratiquer durant les heures fastes ou les phases d’activités sont au maximun.A l’image de toute autre carnassier , nous devons comprendre que faire bouger un glanis sur un bout de poil et de plume n’a rien à voir avec celle d’un beau vif qui se dandine. Le rapport de prise est probablement de 1 /10, voir peut être moins.Ce deuxieme jouant la cerise sur le gateau
Ainsi se poursuit ma quête en cette année 2015, hier je croisai par accident le chemin d’un saumon de l’Allier, aujourd’hui un moustachu m’a livré son lot d’émotion .Demain la mer comme nouveau terrain de jeu……..
je te rejoins totalement trouver des periodes ou tu peux approcher les poissons et avoir les bonnes densités …c’est cela le handicap majeur …Chose que pour moi je n’ai pas encore trouver mais cela viendra …quand au leurre , omnivore il semble bien qu’il n’y ai guere de difficulté à ce qu’il mange tout et n’importe quoi mais entre le moment ou il le fait et le moment ou toi tu voudrais qu’il le fasse il y a peut etre un monde ….j’aimerai bien un jour etre confronté au cdt idyllique de ta video …etre devant un silure comme cela