C’est à l’occasion du salon de saint Etienne que j’avais pu découvrir l’arrivée de la nouvelle gamme Marryat.
Au-delà des effets d’annonces et des avis utilisateurs que l’on cherche ici ou là, rien ne remplacera jamais la sensation de se faire sa propre idée. Après plusieurs essais, l’une d’elle m’avait semblé pouvoir completer mon fagot de canne : La Marryat Pro Nymph 10.6 soie 3.
Pourtant lancer un brin de laine sur une aire, faire tous les test du monde ne suffisent pas à mon gout à remplacer le verdict de la pratique.
Après quelques semaines d’attente pour cause de stock très faible, Jérôme Gaillard nous appelle enfin pour venir récupérer nos cannes dans sa boutique au centre de pêche de lastioules.
Jeudi sera donc jour de bapteme.Quoi de mieux que d’offrir à ma nouvelle partenaire de jeu un terrain à la hauteur des attentes qui m’ont conduit vers cette achat. Les paysages lozériens comme le berceau de ses premières heures de pêche.
Rapidement avec Jérôme, nous nous mettons à l’eau. Il est temps de passer aux choses serieuses.Confirmer les impressions que nous avons eu lors de nos premiers essais. La canne se montre très agreable.Un sentiment de légèreté qui m’amene à retrouver totalement les atouts que j’avais apprécié sur une canne comme le castor.
Associé à une soie source de la Lozère N°1, la pêche se fait extrêmement precise.Un plaisir de pêche que l’on ressent même avec l’usage de toutes petites nymphes permettant d’utiliser les parties peu profonde de la rivière ou les poissons viennent chercher la chaleur d’un rayon de soleil dans cette eau rafraichi par la neige.
On s’applique, on espère, on attend le premier poisson. Celui qui répondra à cette question la plus essentielle : Les sensations.
C’est la chose principale que j’attends d’une canne.Dès lors que l’on remet à l’eau ses poissons, notre acte de pêche ne devient que plaisir. Certains chercheront la performance, moi je recherche l’épicurisme d’un instant. Celui ou la canne se plie, ou le poids du poisson se fait ressentir.
Pourtant les heures passent. Pas une tape, pas un poisson. Midi s’annonce et toujours rien. L’eau très fraiche semble avoir rendu inactif tout le petit monde de la riviere.L’usage de cette canne nous pousse à faire le choix de la finesse sans être sûr que ce soit très pertinent. De spot en spot, le doute s’installe. Du vert de l’espoir de l’ancienne Marryat, le noir brillant de la pro nymph signerai telle à cette première sortie que nous soyons maudits et que nous finissions avec un cinglant capot.
A l’horizon, le gours profond dessine le long de la berge une coulée que ne laisse aucun doute à des années de pêche. Ici dame fario a trouvé refuge, c’est sur.
Avec application j’insiste ne changeant rien à mes choix même si la profondeur de l’eau approche les 3m.Je concède à alourdir un peu la nymphe de pointe avec l’usage d’un Jig en 3.5 mm même si l’expérience d’un scion cassé sur la Castor devrait m’avoir servi de leçon.
La dérive est parfaite .Il est des instant où l’on sait, on l’on sent que c’est le moment. Après avoir laissé du mou pour éviter toute contrainte et permettre à la nymphe de toucher le fond, je reprends le contact avec ce minuscule amas fait de tungstène et de plume. Mais un poids lourd, comme si un galet du fond avait décidé de se saisir de ma nymphe se met à bouger. .Ca y est, la belle est pendue.
Voici ce que j’attends, voici pourquoi je veux absolument pêcher avec des fleurets de plus en plus fin .
Avec une soie de 3, les sensations sont démultipliées .La canne est cintré en deux, chaque coup de tête vient claquer dans mon poignée. Le plaisir, rien que plaisir. Au fond du gours, la belle se dessine dans l’eau claire. Je découvre la beauté d’un poisson dont je n’aurais même pas osé croire.
Magnifique fario de Lozère, le combat se fait rude. , je tire comme un âne sur cette marryat.Le peu de carbone que me relie avec la belle se plie sur toute la longueur L’épuisette en main, tremblant d’une émotion rare, je ne veux, je ne peux me résoudre à échapper ce premier poisson de ma nouvelle partenaire. Dans un élan furieux, après quelques minutes si longues, si courtes, la belle se rend, la gueule s’enfonce enfin du filet de mon épuisette.
Gise alors sur les graviers, l’un de mes plus beaux instants passés sur les rivières lozériennes auxquelles je l’avoue je m’émerveille à chaque visite. Une minute de plus, comme un dernier souvenir, nous communions encore le temps de quelques photos dont la plus belle reste gravée .Celle de voir ce magnifique joyau repartir au fond de ses gours
Maintenant la journée avec la marryat se dessine autrement. Je laisse derrière moi tous les soucis d’innombrables questions dont je ne doute pas que quelques spécialistes se feront l’echo.Peut-on faire ceci, ou cela, peut-on glaner avec quelques cerises, ou comme je l’ai lu dernièrement « Avec la 10.6 soie 3, impossible je vous l’assure de pêcher en sèche ».
De ces refrains, de ces certitudes, la belle éclosion de l’après-midi me conduira à m’adapter. N’ayant ni le temps, ni l’envie d’ailleurs de revenir à la voiture pour changer de canne. Je ferai de ces derniers doutes aucune attention. En sèche -nymphe, rien qu’a nylon, quelques belles farios viendront compléter le tableau d’une journée très réussie.
Ainsi donc car il est temps de conclure, je pourrai chers amis lecteurs vous faire l’éloge de la beauté d’une ligature, de l’équilibre parfait avec le moulinet .De vous décrire au centimètre prés la position de l’anneau de départ .Je pourrais vous donner source à d’autres innombrables questions. Pourtant je ne ferai rien de tout cela. Une canne n’étant que l’objet qui nous relie à nos rêves, à nos espoirs. La canne ne fera jamais le pêcheur, elle l’aidera jute un peu à assouvir ses désirs .Tels auront été mes premières heures avec ma nouvelle marryat pro nymph spécial 10.6#3.Rien de plus, rien de moins…….