La saison avance. Après des semaines ou l’eau de la Sioule s’est montrée très fraiche, la rivière coule enfin des eaux claires et commence à réellement s’ouvrir à la pêche à la mouche. La Haute Sioule a retrouvé une apparence parfaite.
Les quelques degrés supplémentaires de ces dernières jours font exploser la vie . Dans les bordures, les fleurs commencent à poindre le bout de leur nez, aguillant de leur couleur des berges encore bien terne.
Dans les airs, virevoltent les premières éphémères de l’année.
On commence à bien s’amuser , croisant parfois quelques poissons à la robe suprenante.
Pour la basse Sioule, les choses sont plus difficiles. Les variations du niveau lié à l’exploitation du barrage conduisent à maintenir une eau relativement froide. Après des semaines à plus de 35m3, les niveaux se sont stabilisés aux environs de 20/25m3.Des seuils très classique pour la saison qui permettent d’entrevoir des fenêtres intéressantes aux heures le plus chaudes.
La pêche se résume à quelques instants mais peut se révéler très dense. Preuve en est les magnifiques poissons pris à vairon sur ces premières semaines qui montre la qualité environnementale de la Sioule.Espérons que les pêcheurs auront essayé là encore de faire preuve de retenu. Les débuts de saison étant sur des années comme celle-ci prétexte à éliminer parmi les plus beaux poissons de la riviere.
Croire que l’on pourra dans les années à venir développer la vallée autour de la pêche , drainer une activité tourisme en acceptant encore ce genre de chose est une utopie de salon.
Il faudra un jour percevoir la réalité de cette rivière dont l’aura n’émane parfois plus que du fait d’être « la seule grande rivière du coin ».
Un débat nécessaire aujourd’hui autour de considération qui vise à réfléchir à l’avenir d’une rivière ou les indicateurs de satisfaction de pêcheur sont assez faible et produisent un effet perverse. La Sioule sur le secteur aval ne permettant pas à des pêcheurs d’un niveau classique à prendre régulièrement du plaisir.
Stigmatisant pour trouver des excuses à leur désagréments les pêcheurs ont appris au fil du temps à montrer du doigt les canoés, le barrage, l’eau trop froide, le vent, la pluie mais un seul constat s’applique dans le cas de notre Sioule. Elle n’est plus la rivière de Jadis.
Les quelques prises qui s’affichent à l’ouverture sur internet ou ailleurs de la part de pêcheurs à très haute technicité ne suffisent à contrarier cette vérité.Ils ne sont malheuresement que les stigmates d’un potentiel dont nous refusons de prendre la mesure.
Pourtant si naguère nous pouvions nous cacher derrière des qualités environnementales perfectibles pour expliquer l’etat d’une riviere loin des recits de nos anciens, aujourd’hui l’ensemble des indicateurs sont au beau fixe grace notament aux travaux et à l’investissement de nos instances.
Les générations futures ne pardonneront jamais d’avoir eu une telle opportunité.
Soit nous prenons la mesure de cette ambition capable de mettre en place des mesures préservatrices strictes sur le dernier point d’impact majeur : La pêche à la ligne avec l’espoir de retrouver la riviere d’antan. Soit nous perdurons dans cette voie médiocre et franchouillarde qui consiste à penser que nous ne devons jamais rien remettre en cause, offrant le piètre spectacle d’une rivière magnifique au potentiel halieutique discutable.
Pour conclure cet article en forme de plaidoyer , volontairement provocateur je l’avoue , je suis amoureux de la Sioule et devient avec le temps parfois trop exigeant.Mais regardant mes fils sur la berge , je n’arrive plus à trouver d’excuse à la pêche à la ligne.
D’un politiquement correcte ou l’on nous fait croire que la pêche est un loisir,un sport,une passion , l’evidence l’emporte sur bien des rivieres de france ou elle apparait comme l’unique source de fragilisation et de mise à mort massive des dernieres populations salmonicoles.
Sommes nous que des predateurs???