Juste une illusion……

Il aura fallu une communication, juste une…
Celle de la Fédération de Pêche du Jura, pour fragiliser bien des illusions. Une occasion, certes, de poser un point de vue, de lancer une réflexion, mais aussi, peut-être, une idée jetée dans le vide, sans véritable réponse ni consensus.
La pêche…
Un geste ancestral, autrefois essentiel à la survie. Une activité légitime où l’homme et la nature s’affrontent, où l’on prélève ce que la rivière offre en respectant le cycle naturel.Un retour à l’essentiel, loin de l’empreinte industrielle.
À l’opposé, il y a la pêche récréative.
Un concept moderne où l’on ne pêche plus pour nourrir le corps, mais l’âme.
La quête n’est plus celle de la subsistance, mais de l’évasion, de la beauté d’un geste parfait. On relâche le poisson, on sanctuarise la ressource, on loue le no-kill comme un acte de préservation nécessaire face à l’appauvrissement des milieux naturels.
Les rivières deviennent des sanctuaires artificiels, entretenus, parfois peuplés de poissons d’élevage pour répondre à ce besoin de connexion à la nature.
Une nature modelée, façonnée pour répondre à une quête de pureté qui finit souvent par la dénaturer.
Cette lutte philosophique questionne l’essence même de la pêche :
Est-elle un droit ancestral ou un loisir à réinventer ?
Doit-on préserver la nature brute et incertaine ou l’aménager pour qu’elle réponde à nos aspirations modernes ?
Au-delà de l’acte lui-même, c’est le sens donné à cette pratique qui est en jeu.
Un lien primitif avec la terre ou une parenthèse contemplative, entre tradition et modernité.
Au milieu de ce conflit, les instances tentent désespérément de concilier l’inconciliable.
Ce fameux « en même temps » où la rivière devient le champ d’une bataille intellectuelle non résolue. Peut-on vraiment espérer un compromis sans dénaturer l’une ou l’autre de ces visions ?
Chercher l’équilibre parfait, c’est peut-être risquer de tout perdre.
Pour qui prend le temps de réfléchir, la vérité s’impose comme une évidence douloureuse : tant que cette dualité persistera, il n’y aura jamais d’union réelle entre les pêcheurs.
Comment pourrait-il en être autrement quand leurs conceptions de la rivière sont si fondamentalement opposées ?
Ces visions ne peuvent que s’affronter.
Les uns dénoncent l’artificialisation des rivières, le déversement de poissons d’élevage, ces sanctuaires fabriqués qui trahissent l’authenticité du milieu naturel. Leur discours rejoint parfois celui des mouvements animalistes, qui voient dans la pêche un jeu inutile.
Les autres condamnent ce qu’ils jugent être des prélèvements irresponsables, une destruction irréversible de la ressource qu’ils cherchent à protéger, quitte à l’aménager pour en garantir la préservation.
Paradoxe ultime : façonner une nature sauvage pour mieux la protéger.Une generation , inconscient de ces dissonnances congnitives.
Comment imaginer une union des pêcheurs quand chaque décision prise pour l’un est perçue comme une trahison par l’autre ? Quand l’objet même de la passion est perçu de manière si différente ?
Tant que cette fracture idéologique persistera, toute tentative de rassemblement restera vaine, un rêve d’unité impossible.
L’union est une illusion !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Updated: mars 14, 2025 — 8:30 am

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