Cela faisait longtemps, un bail en somme que je n’étais retourné à Gouzon.
L’arrivée de plan d’eau de qualité dans mon département m’a conduit à rester sur mes certitudes, finissant par appréhender mes parties de pêche avec une canne , quelques streamers, valeurs incontournables identifiés au cours de chaque sortie.
A l’image d’un pêcheur de rivière qui s’enferme sur quelques spots, persuadé d’être un génie car il a appris à lire chaque centimètres, chaque recoin d’un univers minuscule dont il possède au plus profond de lui-même les combinaisons, j’avoue qu’il est alors facile de se satisfaire de sa réussite.
D’un monde à l’autre, d’une pratique ou l’on refuse de se mettre en danger, la pêche en réservoir ne déroge guère à ce sentiment de tout connaitre, de tout savoir.
Comme le besoin de retrouver une forme d’humilité, comme le besoin permanent de faire des choses différentes, comme le besoin de me nourrir de chaque espace pour découvrir plus encore ma passion pour la pêche à la mouche.
Ainsi à l’opposé de mes dernières sorties, je concède en ce moment le désir d’exploiter au maximum ce potentiel infini que nous offre la pêche en réservoir. D’innombrables options d’un univers où l’on jongle d’une canne à l’autre.
D’une petite nymphe que l’on destine à la pêche à vue à un train de chiro que l’on laisse voyager aux grés de la vague. D’un articulé, valeur sûre de Gouzon à une pratique plus profonde à l’aide d’une S7 ou l’on sonde l’abord du ponton et de ces 17 m d’eau .
Chaque touche, chaque poisson venant récompenser des choix stratégiques.
Pourtant au milieu de tout cela , il me faut confesser que la raison secrète qui me pousse à revenir à Gouzon est intimement lié à un manière de pêcher .Royaume du kikinou , il est un spot ou cette mouche trouve raison même des plus récalcitrante. Au milieu des oies, le long des cabanes, sur le plateau qui se dessine, kiki se montre à son avantage.
Une pêche tout en douceur, la plus simple possible, un sage Z-axis 9.6 soie de 5, un bas de ligne qui réduit à sa plus simple expression, 1.5 m de fluoro-carbone et me voici prêt à en decoudre.Tout l’art de cette mouche se résumant à ne rien faire.
Observer uniquement cela, observer un museau qui se saisit de l’imitation lorsque celle-ci se pose sur l’eau. Observer la moindre vibration dans les brins de nylon pendant que la mouche s’enfonce paisiblement. Observer la pointe de la soie lorsque kiki se pose sur le fond et attend depuis de longue minute. Observer toujours, être patient sans cesse, tel est le secret .
Ainsi pour conclure je vous propose de voyager dans l’univers kiki.