Le froid s’installe .
De nos rivières de premier cat, le spectacle de la vie commence à poindre le bout de son nez .De Sioule et d’ailleurs on observe les premiers poissons sur les zones de fraie. Comme un avenir que l’on souhaite radieux.
C’est aussi les prémices de la saison réservoir .Rarement début aura été aussi tardif .
De faible niveau d’eau en seconde cat, une douceur qui aura duré .Tous les ingrédients pour rendre la pêche de l’ombre à son apogée mais pour impacter clairement l’une de mes traques favorites : la recherche des arcs trophées.
De pêche dans nos plans d’eaux, il fallait se contenter des bordures, de la nav, d’un sentiment un peu frustrant que certes le score avait un sens mais que je passais probablement à côté des choses essentielles.
Pour me satisfaire, j’avais choisi d’alterner, de revenir des années en arrière à l’époque ou je faisais quelques compet , me baladant avec un barda digne d’un trouffion du 92.Une canne en nav, une canne au streamer, une canne au chiro, une canne en 7, une canne en 6, une panoplie d’une efficacité sans égale, capable de répondre à chaque attente de la moindre de ses dames.
Mais je dois l’avouer, enfin les anneaux se sont mis à gelé, enfin la fraicheur glaciale du matin a saisi mes mains. Enfin j’ai pu passer en mode King size.
Une volonté, l’acceptation d’un nombre d’heure ou rien ne se passe, l’acceptation de toucher beaucoup moins de poissons que les voisins .Mais on lance, on cherche, on relance, on doute, on s’enthousiasme, on comprend combien ces choix impactent la réussite d’une partie de pêche .Tout cela pour un poisson .Un unique graal.
Quel pied que de regarder cette immense dame se saisir de la bouchée offerte. Quel pied que de combattre au milieu d’un amas de branche l’infatigable adversaire dont le poids suffit à faire plier le frêle carbone de ma canne.Quel pied d’hurler pour appeler Jérôme au secours incapable de faire rentrer un tel poisson dans ma modeste épuisette.
Ainsi ai-je gagné mon pari, toucher l’un des plus gros poissons du Domaine….