La pluie, le vent, le froid, la neige sur les hauteurs, Mai arrive dans les plus grands des fracas. Pourtant Sioule en quelques jours à changer de visage. Le grand robinet de Queuille a décidé de rendre les choses bien agreable.Nul doute que les belles éphémères vont se mettre virevolter aux plus chaudes des heures d’un avril ou il n’aura pas fait bon se découvrir
Alors que la foule des grands jours se regroupe pour le rassemblement Sempé.La pêche est devenue pour moi affaire de solitude et de plaisir intime. Je ne me refuse pas à quelques visites mondaines mais chaque journée de pêche plus encore aujourd’hui qu’hier me conduit à rechercher le moindre recoin ou je peux m’extraire de brouhaha de mes contemporains.
Assis sur la bordure, j’écoute le chant des oiseaux, guettant le museau afféré d’une belle dame.
Parcourant la prairie je profite d’un arrêt pour entamer une improbable conversation avec une fille du coin.
Nous palabrons quelques minutes de notre Royal ministre qui vient d’ouvrir une boite de pandore, offrant sans nul doute à qui veut bien l’entendre, l’un des dangers les plus inquiétants que Sioule n’est connue.
Ségolène Royal lance le premier appel d’offres pour le développement de la petite hydroélectricité : A lire ici
Il sera d’ailleurs amusant dans l’avenir de regarder accroché à leur haillon salmonicole les enfants d’en bas . Préoccupé avec leur guerre de cours d’école, ils n’auront pas vu arriver l’inevitable.Une chose en sure, jamais plus nous devrons offrir à certains l’occasion de mendier des euros halieutiques sans contrepartie. Pécheur du Puy de Dôme, je vous invite à la vigilance, votre argent a trop de valeur pour le voir gaspiller pour des gens qui n’ont aucune gratitude même si pour cela vous devez sacrifier quelques linéaires.
Il est temps de prendre congé de notre échange, chère Marguerite.Nous aurions pu discuter des heures entières , d’un propos dont je ne doute guere la pertinence mais la journée avance .Je me décide de changer strategie.Je guette une belle râpe pour taquiner la noyée.
J’adore à l’heure des premières belles éclosions de l’année, choisir ce type de pari. Sentir le coup de tête ravageur d’une truite qui se saisi de la mouche reste pour moi l’un des instants magiques que révèle cette technique.
Il pleut, je suis trempé. Pourtant là seul contemplant la plus modeste des truites, je prends conscience de mon désir profond de solitude. A l’heure ou d’autres cherchent en permanence à être reconnu dans la rue, je désir tout l’inverse. Je m’engage par reconnaissance, je témoigne par nécessité, je pêche par pretexte.Ainsi se résume cette fable.
« Je suis d´un autre pays que le vôtre, d´une autre quartier, d´une autre solitude.
Je m´invente aujourd´hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J´attends des mutants.
Biologiquement, je m´arrange avec l´idée que je me fais de la biologie : je pisse, j´éjacule, je pleure.
Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s´il s´agissait d´objets manufacturés.
Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais… »
Leo Ferré
je partage entièrement ces émotions et cette conception de la solitude. le paroxysme avec ce couplet de Ferré que je connaissais par coeur à une époque… merci Bruno
Essayer surtout de tenter de retranscrire une façon d’apprehender la pêche et la nature.Une quete d’isolement en somme que l’on retrouve parfois lorsque pour l’observer nous devons nous faire oublier .