L’appel de la mer dans les jours prochains me pousse à chercher de grande étendue d’eau
Parmi les plus importante d’Auvergne, nul ne doute que le pêcheur de réservoir que je suis ne peut se résoudre à faire une halte au Lac du Bouchet.
L’occasion est trop tentante de passer une journée avec Manu à la recherche des dames du lac dans un cadre que l’automne a rendu magnifique. Des berges bucoliques au couleur de feu à la fraicheur d’un matin qui s’éveille dans la brume .Tout ici invite à la poésie , à la flanerie de l’esprit.
Rapidement nous filons vers pleine eau, troquant quelques stratégies fines pour une pêche qui se révèle en ces lieux sans pareil. Une s3, une bonne bouchée, l’interception de quelques poissons en maraude que seul un léger marsouinage vient de trahir.Tout cela pour toucher nos premiers poissons de la journée.
La connaissance des lieux, les heures passées à appréhender un espace dont la grandeur perturbe bien des pécheurs, nous offre l’opportunité d’insister sur les tombants qui en d’autres journées m’avait offert de belle rencontre.
Avec application et insistance, nous prenons plaisir à diversifier les approches .
Tantôt au streamer, parfois au bob, à d’autres instants en Nymphe au fil.Ces 45 hect d’eau à nos pieds sont autant de défis dont on apprécie la richesse.
Comme une révision, après une saison rivière très riche ou Emmanuel n’a cessé de remplir son carnet guidage. La saison réservoir est l’occasion pour moi de me faire l’écho de sa disponibilité à vous recevoir pour parfaire vos compétences en Lac.
Tout au long de l’hiver , Il pourra vous proposer des journées d’initiation et de découverte notamment au lac du Banson.Une vrai opportunité dans un contexte rare ou peu de guide vous propose d’appréhender et de mieux comprendre cette pratique dont la richesse est immense.
Contacter Emmanuel Estival : http://www.peche-sioule.com/
Les heures passent, le temps s’écoule, les prises s’enchainent et pourtant je dois l’avouer, il me manque quelque chose.
Guettant le ciel, l’espoir d’un brin de soleil dans cette journée bien grise m’invite à espérer que le temps de la noyée ne me laisse pas insatisfait.
Par-dessus tout le reste , je dois confesser qu’en de tels lieux ; là ou l’immensité dessine les couloirs de vent. Là où les dérives commencent à avoir un sens .Il est une pêche que je déguste sans retenue. J’aime la noyée.
J’aime regarder ma soie agitée ces brins de laine et de plume dans la vague, à la conquête d’un museau ravageur. J’aime sentir le poids d’une belle arc ou d’un petit saumon qui surpris de l’hameçon, m’invite à le combattre.
La noyée au lac du Bouchet, c’est l’émotion à l’état pur .C’est l’une des plus parfaite expression de mon auvergne lorsqu’elle invite à sa découverte avec une canne à mouche .
Parfois je pourrais me résoudre à ne faire que cela même si le résultat devrait pourtant en pâtir.J’aime la pêche en noyée au lac du bouchet.
Elle est la forme suprême d’un épicurisme qui me rapproche du temps jadis .De celui enfant ou je regardais les arabesques des saumonier de l’allier maniant avec dextérité des noms ancrés dans ma mémoire.Silver doctor , Green Highlander et bien d’autres
J’aime la noyée car elle a l’odeur d’une autre époque ou la pêche à la mouche n’était pas inscrite dans une envie constance à se prendre pour le plus fort , le plus grand , le meilleur , le plus beau ,le plus aguerris ,modernité d’un monde dont le desir supreme consiste à se comparer aux autres en permanence.
J’aime la noyée car elle est le prétexte aujourd’hui d’un immense coup de gueule à destination de ces pseudos donneurs de leçons qui sous couvert de leur petite guéguerre , n’ont pas su défendre ce qui a fait de moi ce que je n’aurais jamais du cesser d’etre.Un pêcheur de saumon de l’Allier.
Chaque jour, chaque minute qui passe, pousse vers un destin funeste, ces veilles mains.
Chaque jour, chaque minute qui passe, lorsque des nouvelles fraiches viennent bouleverser le paysage local et que cela conduit à lire sur quelques espaces ces vomissures dont il est coutume d’accabler ces anciens pécheurs .Des viandards pour quelques élites qui s’octroient le droit à commenter.
Moi je les ai connu trés jeune, ces gens-là, je les ai aimé, je les ai admiré. Rare de pêcheur ont accepté autant de sacrifice au nom d’une passion. Rare de pêcheur n’ont été autant pris en otage de l’incompétence de certains.Rare de pêcheur n’ont été si peu considéré qu’aujourd’hui , près de 25ans plus tard , aucune des promesses qui leur ont été faite ne sera tenue.
Alors Oui j’aime la noyée , comme un trait d’union , comme le souvenir d’une autre époque , comme l’éclat d’argent que j’aperçois au bout de ma ligne sortant tout droit des profondeurs du lac du Bouchet.
Ainsi s’il fallait conclure, quoi de mieux peut être que de vous proposer le montage de la mouche noyée qui a fonctionné hier.Une conclusion simple …non !!!!!