Que la montagne est belle.
Emprunterai je, pour débuter ces mots, le célèbre refrain de Jean Ferrat
Que la montagne est belle lorsqu’au milieu des pilonnes et des canons à neige il nous faut se rendre à l’évidence d’une empreinte que nous laissons de manière trop indélébile. Image d’Epinal de nombreuses stations de ski.
Certains feront d’une telle évidence la source de quelques rancœurs.
D’autres convaincu d’une utopie à retrouver au cœur de nos massifs les loups, les ours et peut être même les dinosaures iront d’une belle tirade stigmatisant un mode de vie occidentale ou chaque respiration nous conduit à prendre possession de 2.73 planète pour un seul français
D’autres s’attacheront à défendre le berger et son patou, émerveillé d’un imaginaire où nous étions en communion permanente avec cette nature.
Une époque ou nul ne venez pleurer la perte d’un bipède pensant sous les joutes d’une vie sauvage ou l’homme n’allait pas au combat avec un fusil à lunette mais avec un simple gourdin.
Quant à moi je dois vous l’avouer cher lecteur égoïstement je m’attacherai à ne rien penser et à profiter du moment.
De manière régulière ma canne à pêche sera le prétexte à chercher quelques endroits que je pense agréable à admirer.
De ceux-ci, de cette France à la mode, de ce covid qui m’a conduit à changer de destination .Faute de Montana, me voici de retour sur les bords de la Clarée.
Prétexte à randonner ou plutôt devrais-je dire à flâner .J’appartiens à ces gens qui n’aiment pas la performance d’une marche sans objectif.
Pendant que la foule me dépasse, je prends le temps de sortir une paire de jumelle, cherchant au loin la marmotte, le bruit de l’oiseau qui vient de fuir.
Une flore du sieur Bonnier conseillé naguère par un prof d’écologie qui m’avait expliqué qu’avant de s’apprendre la nature s’observe.
Une veille paire de jumelle usée par le temps et ces innombrables balades ou la curiosité anime ce sentiment de découvrir chaque instant
Un reflex, indispensable, jugement qui est le mien, conviction profonde que de tous les gens que je croise et qui prétendent connaitre la nature, pêcheur inclus, ceux que j’admire le plus sont sans contexte les passionnés de photo animalière.Des amoureux épris et surtout capable de se faire oublier le temps d’un affut.
Enfin, on ne se refait pas, une canne à pêche …..
Mon sac à dos ressemble trop souvent à la caverne d’Ali baba que je traine dans la pente, convaincu je le crois qu’une partie de pêche exceptionnelle m’attend au détour d’un chemin.
Que la montagne est belle surtout en vallée de clarée.
Des lacs dont nul attente ne vous gratifie de briller dans la société halieutico-facebokienne ou la poutrasse est de rigueur
Les truites sont ici de taille modeste.
Nature impose à ces êtres vivants des choix drastiques :
-soit vivre à 2500m d’altitude dans un paysage envoutant mais n’avoir pas grand-chose pour faire pitance
-soit passer sa vie dans quelques rivières ou nourriture vous conduit à faire rapidement taille honorable mais au risque de vous choper saprolegnia, dessinant sur votre robe si belle l’impact des humains qui vous entoure.
De clarée, j’en suis admiratif, de la beauté des lieux, de la rivière qui me semble offrir au pêcheur que je suis la garantie d’être dans un endroit quelque peu préservé.
Des eaux à peine à 10° en ce mois de juillet 2020, un niveau bien conséquent, des matins bien frais. Une réalité qui m’éloigne tant de celle de mon auvergne ou l’eau déjà commence à manquer.
De clarée, je pourrais tenter d’en écrire encore plein de chose mais plus que les mots, je crois que l’unique message que je veux témoigner ici, à l’heure où j’hésite à fermer définitivement auvergne passion mouche, c’est de se servir de la pêche comme une excuse.
Clin d’œil que je rends à Hervé Thomas, qui me conduit aujourd’hui à livrer pour la première fois sur le blog un article sans aucune photo de poisson .Tentative amusée d’une ligne éditoriale dont je sais d’avance le résultat.
Vous l’aurez compris cher lecteur à l’heure de conclure, je vous laisse avec comme seul guide notre passion et son imaginaire…..