Il est des batailles qui ne laissent guère de place à la compassion. Ainsi pourrait se résumer une journée d’ouverture au bord d’un réservoir .Foule des grands jours , streamer aiguisé de prêt , sacs plastiques en bandoulière , nul doute que les belles américaines allaient prendre rendez-vous au cabinet dentaire de Noirétable.
Habitué à vivre à contrecourant, j’aime l’idée d’aller à la rencontre de ces arcs quelques heures après.
Des pêches rapides, des Wolly bugger à la danse endiablée, des rolly polly qui vous agacent au point de mordre à pleine dent, nul doute que les quelques leçons apprises ce week end ont rendu ces dames plus difficile à séduire.
Tout en douceur, comme les pêches que j’affectionne le plus, un train de noyée, un blob, un kikinou balloté aux grés de la vague font de moi le plus heureux des hommes.
A l’heure où quelques uns me diront que je ne devrais pas écrire certains mots du fait de mon engagement.
J’affirmerai ici et sans faux semblant que j’appartiens définitivement à une catégorie de pêcheur qui considère chaque poisson comme un partenaire de jeu.
Admiratif d’un vivant auquel je n’accorde aucune supériorité .D’une arc de Noirétable, d’un ombre de la Sioule, d’une truite de la Dore, d’un Hotu de l’Allier, un seul geste me semble plus nécessaire que les autres.
Ainsi lorsque je regarde l’arc en ciel se perdre dans l’eau claire du plan d’eau, je mesure modestement un état de conscience qui me pousse à comprendre la fragilité de cet être vivant qui glisse entre mes mains.
Le no kill c’est cela et rien de plus.
Une seconde fugace que la mort ne vient pas altérer …..
J’aime entendre cela.