Ça y est, nous y sommes, encore quelques jours .La saison de pêche va reprendre. Nous irons à la rivière conscient ou inconscient de ce qui se joue à nos pieds.
D’un épiphénomène, d’un rien insignifiant qui conduit encore un peu plus vers une fuite en avant menant un territoire à l’abandon. Un des visages du pêcheur de Sioule devient aujourd’hui une espèce convoité.
Ce citadin qui voyage au grés de ces humeurs ,pratiquant de ci , de là apparait à longueur d’étude comme l’un des supports , des outils nécessaire à la survie d’une vallée qui peine à maintenir un médecin , un boulanger, un hotel, envoyant ces jeunes dans les écoles et collèges de la ville et ces vieux dans quelques longs séjours ou se perd la parole du temps jadis.
Une époque, pas si lointaine ou de mémoire d’homme ont aimé à loisir conter la richesse de cette rivière coulant au pied de cette vallée si belle, si envoutante. Des mots devenus à force de ne pas y faire attention des chuchotements, des murmures, des souvenirs
La Pêche sur la Basse-Sioule souffre d’un mal qui finira par avoir sa peau: L’incapacité de répondre aux attentes de tous les pêcheurs.
Pas celle de ces jeunes que je croise chaque soir à sortir du lycée de mon fils dont la conception environnementale se consomme dans le pantagruélisme énergique d’une génération qui a appris à vivre au crochet d’une fée électricité que l’on nous promet verte à grand coup de turbine
Pas celle de ces milliers de non pêcheurs qui n’ont pas besoin de s’inquiéter à savoir s’il restera des truites dans nos rivières lorsque dégustant quelques mets venus de contrées éloignés dans une soirée ,ils s’interrogeront sur la disparition du monde rural
Une indifférence bien plus grave, bien plus incompréhensible, celle de ces sentinelles locales. Ces pêcheurs fils et petits-fils d’anciens de la Sioule qui vous expliquent à longueur de belle parole leur inquiétude à voir dépenser 800000 sur le tour de France , le manque d’investissement des instances de la pêche , l’octroi d’autre à s’accaparer la vie d’un territoire.
Ceux-là même qui sautant sur les genoux d’un ancien au coin du feu ont entendu ces récits de frayères immenses, de truites toutes plus grosses les unes que les autres .
Ceux-là même qui devrait absolument percevoir sans avoir besoin d’un thermistor, d’une étude, de la venue d’un technicien que leur Sioule n’est plus ce qu’elle a été et ne le sera probablement plus.
Je n’arriverai jamais à comprendre qu’a la différence de l’indien d’Amazonie qui s’inquiète de voir sa foret disparaitre, ce ne soit pas cette catégorie de pêcheurs locaux qui ne soient les premièrs, les plus importants leviers de mesure protectionniste, de création d’outil d’éducation comme la mise en place d’un parcours de graciation
Certes certains de ceux-là me diront qu’il suffira de se refermer sur soi-même et que le mal sera évité.
Quelle naïveté, combien pour se venger le monde de la ville pourra faire quelques km de plus, laissant la trace d’une empreinte carbone qui suffira à elle seule à réduire comme peau de chagrin la vie de ces espaces aquatique.
Imaginer qu’aujourd’hui un hébergeur qui profite notamment du tourisme pêche puisse ne pas percevoir ces enjeux démontre de manière très significative l’incapacité qu’aurons dans l’avenir les gens qui vont vouloir défendre notre activité sur cette rivière.
L’expansion du loisir « pêche »oblige probablement à des bouleversements culturels que quelques locaux peinent à assimiler. Mais à force de prendre le temps, d’être persuadé que sans effort on pourra faire venir des pêcheurs sur cette vallée, que l’on n’aura nullement besoin d’essayer de se préoccuper de leur attente, ces personnes se tirent une balle dans le pied et pire encore engluent leur territoire dans un marasme sans limite.
Aujourd’hui la pêche des salmonidés sur la Sioule ne tient qu’à un fil comme dans des milliers d’autres endroits .Enjeux écologiques majeurs : réchauffement climatique, projet de microcentrale, développement de lobbysme énergétique, besoin de financement pour aider des projets sont autant d’épée de Damoclès dont l’exhaustivité ne trouve guère de limite.
Un fil précaire, fragile, qui a besoin de l’effort de tous mais dont la capacité motrice ne peut trouver de raisonnance que si les gens à l’échelle locale sont des moteurs, des maillons essentiels et surtout se pose la seul, l’unique, la vrai question.
Peut-on encore croire que le développement de l’activité pêche est possible sans essayer de répondre aux attentes des pêcheurs????
Aujourd’hui clairement la réponse est Oui !!!!!!!!!!!!!
Très belle analyse, superbe.
Le premier je ne viens plus au réunions de l’Appma de Montfermy, et je ne mets presque plus les pieds dans La Sioule, mais je me soigne, donc quand cela ira mieux !!!!!!!
@+