Lors de mon dernier article, je vous avais invité à découvrir la pêche en noyée en réservoir .Une pratique qui a probablement écrit ses lettres de noblesses au-delà de nos frontières sur quelques lacs anglais ou d'Irlande. Dans l'esprit des plus amoureux de cette manière d'appréhender un lac, se cache des noms qui vous emportent au son d'une cornemuse : Alexandra, Zulu, Black Pennel.Peu d'endroit en France offre à mon sens l'opportunité de ressentir de telle émotion.
A l'abri de nos montagnes, là où la glace a creusée si profond que l'eau ne peut aujourd'hui s'échapper, il existe un lieu. Un site magique, un paradis : Le lac de la Landie.
Hier, en foulant le port, l'émotion d'être dans un lieu rare me rendit encore plus amoureux de mon Auvergne. L'espace d'un instant je me fis désespérément de mauvaise foi persuadé d'habiter la plus belle région du monde.
A tous ceux qui vont chercher les ailleurs bien loin, allant à la rencontre de mythe ou s'est écrit un jour la pêche à la mouche. La Landie c'est d'abord cela. En pêchant en ces lieux vous allez à la rencontre d'un des rares sites de France ou tous les plus grands ont un jour tenté leur chance.
Dans la fraicheur de ce matin d'Octobre, je pars donc à la conquête de belle du lac. Mon inconscient m'invitant à la rêverie de toucher le monstre qui hante probablement ces eaux teinté par la tourbe de nos plateaux.
Nul question de commencer par du lourd. Ce sera loch style, dérivant aux grés des vents, harcelant au passage de quelques jaunes qui m'en feront voir de toutes les couleurs.
Terminant mon périple sur les bords de l'Amazonie, je profite de la remontée pour aller visiter les moindres recoins. Les arbres morts sont autant d'abris.
Ou les petites farios se nourrissent en surface de quelques microscopiques chironomes. Une pêche en sèche pleine de précision ou mon imitation n'a de chance qu'en frôlant la bordure. La plus belle me gratifiant d'un magnifique gobage sous la frondaison. Je me suis cru sur la Sioule !!!! L'ingrate n'accepta même pas de faire la pause pour une photo.
Heureusement quelques minutes plus tard je tombe à la rencontre d'un saumon de fontaine plus agréable qui accepte ce rôle de modèle.Le temps d'un instant nous partageons une photo.
Tout à coup un V se dessine à la surface. Dans l'écume d'un gobage impressionnant, la soie file de mes anneaux. Ce que je suis venu chercher est là, à portée d'épuisette. Lourd, puissant, mon backing déroule sans s'arreter.Aprés plusieurs minutes la dame du lac se rend enfin.
La Landie offre cela. Cette opportunité de toucher des poissons trophée dans un espace qui leur permet d'exprimer toute leur puissance.
En comparaison avec d'autres réservoirs, les 33 hects de la Landie apparaissent parfois trop immense pour le novice. Autant de zone à prospecter, autant de chance aussi de passer à côté de la pêche. Une problématique vite résolue en allant chercher quelques conseils auprès de Franck.
Guide de pêche, titulaire de la spécialisation mouche, Franck Coudière est la parade à ces déconvenues qui conduiront à une déception. Son savoir, sa parfaite connaissance des lieux sont autant de garantie.N'hesitez donc à faire appel à lui.
Appréhender un grand lac ne s'improvisant pas. On peut aussi préparer sa venue dans un tel paradis à l'avance en se replongeant dans les fondamentaux à travers un ouvrage coup de c?ur que je vous propose vraiment de lire.
Ancien guide de la Landie, Hervé Thomas signe à mon sens l'un des plus beaux ouvrages d'introduction et de découverte à la mouche à travers son Tome 1 de «Mes carnets de pêche à la mouche ».Un ouvrage qui invite à une réflexion : vivement le Tome 2 et 3.
Ainsi s'achève ma journée de pêche à la Landie. Sous la pluie, dans la froid d'une soirée d'Automne, trempé jusqu'aux os mais bon sens que c'était bien !!!!!!!!!!!!!…….