Le début de cette semaine de vacances m’avait conduit en terre inconnu à la rencontre de ces jurassiennes qui nous font parfois tant rêver. Retour au bercail, Je consacre ce week end à retrouver les Combrailles, la Sioule, sa diversité, ses innombrables possibilités.
De la pêche à la mouche comme un art, j’éprouve l’envie d’en découvrir les multiples visages qui font que le temps s’écoule trop vite. D’une minute passé à l’etau.D’une mouche au quelle on confie ces espoirs. Je commence par écrire l’histoire au fond de mon atelier.
Alors que les choix sont immenses. Des matériaux tous plus rare les uns que les autres ne me satisfont pas pour une fois. Mon envie me pousse à la rigolade.
Prenant en otage Maitre Ragdoll, je lui vole un peu de bourre pour fabriquer la nymphe du jour.
Ultime fantaisie, le plus dur reste à faire : prendre un poisson avec « l’indygotte »
Pourtant avec l’ouverture de l’ombre, la traque d’un poisson aussi fantasque me permet quelques espoirs. J’arpente la Sioule à la recherche de thymallus.Des heures et des heures, j’insiste, je m’use le waders dans les veines d’eau puissantes.
Au détour d’un remous, un bel ombre se laisse séduire. Admirant le magnifique, je perçois son désespoir d’avoir un chat dans la gorge. Mais ceci n’est que prétexte, la suprême excuse pour venir à sa rencontre. Ainsi s’achève le premier volet de ces 48 heures de pêche.
D’un horizon à l’autre, dimanche jour de repos, je laisse à la Sioule sa quietude.Mes envies de pêche me conduiront aujourd’hui vers des contrées bien differentes.De l’eau vive et ses salmonidés, je lui préfère les invitations des mangeurs de poissons.
Du noble art, des arabesques que la soie dessine sur l’eau, je ne pourrai jamais m’en limiter les possibilités. Depuis mon enfance et mes premières rencontres avec une canne à pêche, j’ai eu le sentiment qu’un pêcheur ne peut s’accomplir que dans la diversité des choses.
Alternance, mot qui définit peut être le mieux la pêche à la mouche du 21eme siecle.Je suis séduit par cette manière d’appréhender ma passion.
Une attaque brute comme un coup de fusil dans la poignée me réveille de ma reflexion.Ce que je suis venu chercher ici se livre à moi dans un combat féroce malgré la modeste taille de mon partenaire.
Chaque rencontre avec Pike me laisse comme un gout à retrouver l’émotion d’assaut si violent.
L’adversaire ne laisse jamais indifférent. Mon streamer comme sa proie n’a aucune chance d’échapper à la dent acérée du roi de ces eaux.
Pénétrant dans son domaine, la tache sombre que je contemple au milieu des nénuphars m’invite aux rêveries les plus folles. Le poisson de l’année peut être, je n’ose imaginer l’émotion d’une telle rencontre.
Malgrés la distance, je sais que l’adversaire est de taille. Je n’ai pas le droit à l’erreur, ma mouche n’aura pas de deuxième chance.Le geste fébrile, ma soie de 9 s’envole au-dessus de l’eau, propulsant ma piètre imitation du vivant comme l’arme absolu au quelle je voue toutes mes ambitions.
A peine posé, mon streamer s’enfonce lentement dans l’eau sombre. Une seconde comme une éternité, la masse au loin vient disparaitre .Mon cœur s’accélère, l’adrénaline m’envahis, je sais que l’instant de notre rendez-vous arrive.
Dans l’élan d’une tirée en douceur, c’est la touche. Le poids lourd de l’adversaire m’invite au combat. Quelques minutes suffisent. Notre affrontement cède en ma faveur et livre l’image d’un poisson inattendu.
Parmis toutes mes rencontres, je dois l’avouer, je n’eus pas souvent à faire aux sandres. Etrange carnassier qui semble cacher tant de secret. De son œil vitreux, mon regard se mélange au sien pour vivre cet instant si rare. Me voici conforté une fois encore dans ma perception que la pêche à la mouche ouvre vers des horizons d’une richesse incroyable pour celui qui accepte d’en prendre le chemin.
Ainsi s’achève ce week end de pêche avec des images pour habiller mes rêves…….