Escapade jurassienne : Il fallait y croire.

Depuis un petit moment avec Vincent nous avions l’étrange idée de partir à la découverte des rivières jurassiennes alléchés par les innombrables récits et photos que nous trouvions de ci, de là.

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Après avoir planifié notre séjour à la perfection, ne laissant guère de place au hasard. Des contacts d’une grande gentillesse comme Nicolas Germain nous avaient fournis de précieuses informations sur la pêche et les bonnes options à choisir. Nous prenions le choix de Saint Claude, capitale de la pipe et du diamant comme camps de base pour ces 3 jours de pêche intensive. Tout devait être parfait.

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Dame nature n’en fessant une fois encore qu’à sa tête. Nous comprenons rapidement pourquoi le Jura est un département si vert. Le séjour se place dès ses premières minutes sous le signe du parapluie.

Les rivières que nous espérions pratiquer se chargent de niveau très fort. La Bienne au porte du camping frôle les 70m3.La haute rivière d’Ain dévale des eaux boueuses venu de la Saine et La Lemme.

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Le peu de locaux que nous croisons ne nous encouragent pas à l’optimisme. Je n’ose vous décrire la vision de 2 pauvres auvergnats au magasin de pêche pour prendre la carte de l’appmas de Champagnole.Des hurluberlus ces touristes ????Mais l’Auvergnat est tenace.
Que faire : Rebrousser chemin, repartir sur notre Sioule ou rien ne nous perturbe guère.
Pourquoi ne pas faire ici ce que nous ferions dans nos rivieres.Ne jamais douter, toujours s’adapter coute que coute. L‘espoir d’une récompense si maigre soit elle suffira à notre bonheur.

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Nous prenons le risque. Nous mettons au placard toutes nos idées reçues sur la nécessité de tel ou tel débit pour tirer le meilleur de la riviere.Alors que l’eau monte encore, sans connaitre la rivière, la chance de notre vieux GPS nous conduit sur une bordure. Chaussant nos waders, c’est décidé, rien ne pourra plus nous arreter.Les poissons sont là, nous en sommes convaincus.

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Alternant la pêche en nymphe sous la canne à distance, la pêche au fil posé, chaque remous est prétexte à essayer de tirer le meilleur de la zone que nous prospectons lentement. Point de pêche à vue, mais nous ne cessons de scruter la rivière pour qu’elle nous livre ce précieux indice qui changerait tout. D’un geste, d’un signe du doigt, Vincent vient de voir l’impensable.

Dans le bouillon, là au milieu de nulle part, un museau vient de fracasser la surface.48m3 et pourtant.
Torrentis en main, Vincent offre à la belle demoiselle l’une de ses meilleures armes .Rustique à souhait, son imitation de rhitrogena spécial Sioule (que l’on retrouve dans sa collection) montre que même en plein Jura ,elle sait se montrer à la hauteur. En quelques secondes mon ami d’infortune vient de rendre à notre séjour comme un gout de grand bonheur.56cm d’une beauté jurassienne.

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De mon côté la rive que j’exploite présente un profil beaucoup plus puissant encore. A force de persévérance et au prix de quelques risques, j’arrive enfin au pied de l’unique rocher planté sur ma bordure.
Par eau forte, ces immenses arrêts sont toujours des refuges ou les poissons aiment à se protéger.
Cette adage que j’ai appris enfant en pêchant le saumon, ne se dément pas. A peine ma nymphe touche l’eau qu’une tirée lourde se fait sentir. Cela fait très longtemps que je n’ai pas eu au bout de ma canne un poisson aussi puisant. Le rush en surface me livre la vision d’une truite dépassant probablement la 60/65cm.

Avec La soie qui file me laissant le backing dans les mains, je sais que par un tel débit toute tentative de suivre me ferait courir de très, de trop gros risque. Ainsi se produit une casse prévisible qui me fait comprendre que je n’ai peut-être pas assez anticipé ma zone de pêche.
Une nouvelle approche me conduit à décider que les prochaines touches seront traitées avec plus de rudesse. La chance me souriant, plusieurs poissons répondent présent dans ma remontée en pleine veine d’eau. C’est une belle 54cm qui viendra apporter le trophée de ma rive gauche.

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Au fil de temps qui passe, ce sont une 15aine de truite que nous touchons durant cette séquence de pêche. La seule véritablement exploitable de notre séjour en terre jurassienne.3 heures trop courte mais qui nous aurons permis d’entrevoir la beauté et le potentiel de rivières qui méritent bien plus que l’image de poisson agonisant à la suite des multiples pollutions qui touche cette region.
Bien loin de nous , de manière imperceptible, nous avons souvent tendance à ne pas nous sentir concerné par la vie des rivières qui ne coule pas à nos pieds. Ce type de séjour a le mérite de nous plonger au cœur de leur histoire, de comprendre qu’elles font partie intégrante du patrimoine halieutique français. Alors à l’heure de remonter dans la voiture pour revenir dans notre Auvergne.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAL’espace d’un dernier regard sur ces rivières, nous nous devons de remercier les gens qui se battent pour défendre ces joyaux. Qu’ils sachent qu’il reste encore des pêcheurs qui ont la reconnaissance de leur travail et de leur engagement.

Merci à vous.

Updated: mai 17, 2014 — 9:37

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