Comme une interrogation

C’est le temps des genêts, le temps des premières fleurs dans la prairie.

Le temps des discutions au  bord de l’eau, trouvant au détour d’un chemin, l’interrogation d’un pêcheur qui réfléchis sur les variations  de débit de la Sioule ces derniers jours

Des changements directement imputables à l’évidente nécessité pour l’exploitant EDF de produire de l’énergie .Une démarche profondément perturbatrice pour l’exercice de la pêche, influençant l’activité des poissons.

Mais l’essentiel ne peut résumer à quelques désagréments. Beaucoup trop commentent  à l’image de ce journaliste halieutique oubliant juste de faire l’effort d’une connaissance des enjeux.

Comme une ignorance, comme l’incapacité de comprendre que nous devons vivre en bonne intelligence avec nos barrages, essayant de trouver un équilibre entre les différents usages.

Loin de moi l’idée de faire l’éloge d’une situation dont je concède bien des handicaps. Mais permettez-moi d’encourager chacun à faire l’effort de s’informer plutôt  que d’affirmer des contre-vérités

Loin de moi encore  l’idée de défendre EDF  mais simplement de mettre en garde tous ceux qui seraient tentés sur la Sioule de ne pas mesurer le travail accompli pour mettre en place un règlement d’eau dont on mesure aujourd’hui les effets.

A L’image peut être d’une vie aquatique  ou des milliers de fourreaux s’accrochent follement au rocher .Autant de promesses pour vivre l’intensité des coups du soir qui ont  fait à la renommée de la  rivière.

Comme une légende qui perdure, poussant au retour des centaines de pêcheurs venus d’ailleurs. Article de presse, sollicitation en tout genre, forte présence d’acteur professionnel, de la haute à la basse, la Sioule retrouve son destin.Support d’un   rôle évident, la pêche devient motrice d’un développement touristique qui repose bien souvent sur quelques personnes.

Pourtant à l’image du frêle  beatides,  je ne peux m’empêcher d’imaginer combien ces équilibres sont précaires. Combien les dérives d’une telle situation existent, trop persuadé que pouvons sans cesse profiter de la rivière sans demander à chacun de faire sa part.

Comment pourrions-nous  accepter de voir nos efforts, ceux de chaque pêcheur, assujettis à des contraintes règlementaires de plus en plus importantes sans que d’autres perçoivent le nécessité de soutenir autrement que par des mots.

Combien de marques, combien de guides de pêche profitent de l’embellissement d’une situation sans jamais se questionner sur le rôle concret qu’ils pourraient avoir.

Il devient de plus en plus injuste de regarder cet élu associatif  courir les commissions en tout genre , mendier sur internet  3 franc six sous  pour mener à bien un projet alors qu’il voit  défiler sur ces baux d’innombrables  pratiquants arborrants  sur leur dos des milliers d’euros de matériel en tout genre

Il devient de plus en plus injuste de discuter avec un riverain qui voit défiler  une multitude de professionnel  sur son terrain sans que jamais  que l’un d’entre eux ne se soit posé la question de savoir s’il serait bien acceptable que l’on vienne  donner des cours de danse au milieu du salon.

Un brin provocateur je le concède mais aujourd’hui il ne suffira plus de se cacher derrière des grands slogans à l’image du 1/100 pour la planète pour s’acheter une conscience.

Il ne suffira pas non plus pour certains de penser qu’ils peuvent s’amuser à venir ici me donner une leçon commercial à l’image de ces représentants qui ne supportent pas que l’on critique un gilet, une clause de garantie.

Qu’on-t-il fait pour nous  lorsqu’un projet de microcentrale a pointé le bout du nez, qu’on-t-il fait pour nos rivières lorsque les truites de la Dordogne agonisaient sous la boue, qu’on-t-il fait pour nous lorsque nous nous sommes battus pour convaincre les pratiquants des efforts nécessaires.

Les choses changent, emportant avec elle, la dégradation de nos rivieres.Parfois le bénévole que je suis s’interroge sur le sens de tous cela, sur cet avenir qui me semble irrémédiablement compliqué.

Je m’interroge  sur ces heures que je passe derrière ce clavier à faire vivre auvergne passion mouche, modeste blog  qui parfois me conduit à la critique de certains estimant qu’il est un outil à faire de la pub.

Je m’interroge sur cette impression de plus en plus ancré en moi qui me  laisse à  penser que je suis le dindon d’une farce, prisonnier d’un monde économique qui profite de mon temps, de mon énergie , ne recevant  que trés rarement une aide , un soutient , une marque de reconnaissance.

Amis lecteur je ne peux le nier, plus le temps passent, plus j’ai l’impression de me tromper de voie, de combat.

Combien de rivière se meurt

Combien de boue a emporté le destin des truites de la Dordogne

Combien d’image d’ailleurs m’inquiète à la vue de ces mycoses qui transforment  ces magnifiques êtres vivants en zombie d’un monde à l’agonie

Combien au final se préoccuperont de tout cela…si peu il me semble !!!!!

Updated: avril 8, 2017 — 12:38

9 Comments

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  1. DELABARDE serge

    Très beau plaidoyer pour la nature et notre hobbie, avec ce qu’il faut de…respect des autres.
    Belles photos également; merci pour ce billet qui, comme les précédents me ravissent; j’en ai d’ailleurs conseillé la lecture à mes collègues de la brême Poitevine.

    Concernant le précédent, je tenais à te dire que Eurofly m’a changé sans sourciller 2 scions en une semaine sans que j’ai a envoyer les « cassés » sur une 9″ en IM12.

    Cordialement.

    Serge

    1. Merci serge pour ton message et au plaisir de se croiser sur la sioule

  2. Bonjour Stéphane
    Le pêcheur de la Gironde, amoureux de la Sioule, tient à vous dire toute l’estime et le plaisir qu’il a de lire les pages du blog. J’ai mis un visage sur votre nom lors de l’AG à Chateauneuf et nous avons échangé quelques mots. Cette brève rencontre m’a permis d’apprécier votre passion et votre sincérité. Il faut continuer !! et croire même si parfois c’est difficile !
    Bien amicalement !
    Alain Rigo

    1. Bonjour Alain

      Je vous remercie de votre mot mais aussi et surtout de votre presence à notre ag.Ce fut un plaisir de vous acceuillir ,ce sont des actes comme le votre venu de loin qui rendent aux benevoles que je suis l’envie d’essayer de faire avec toute la modestie et la conscience que peut etre tout n’est pas parfait
      Merci de votre message

      Stephane

  3. Belle prose, émouvant…
    Félicitations une fois encore…
    Pêcheur Breton, moucheur amoureux des Saumons, mais qui garde un
    souvenir émus des printemps, étés, passés sur la Sioule à murmurer à l’oreille de des Farios…
    Continuez, vous lire est un plaisir…
    Textes, photos… Tout y est !
    Merci.
    Eog.
    ps: administrateur d’une AAPPMA, sur l’une des plus belles rivières à Saumons Bretonnes, rassurez vous (sic) nous sommes confrontés aux mêmes inerties, aux mêmes difficultés, mais considérons le verre à moitié plein, les chose avancent, lentement, trop lentement… mais elles avancent !

    1. bonjour

      Je vous remercie , l’idée vraiment de ce texte est d’introduire un debat vers une evolution de la pêche dont à mon gout le devellopement se fait aujourd’hui en oubliant un peu les benevoles que nous sommes.Sans ces gens là de la base , bien des rivieres de france serait à l’agonie bien plus encore

      Au plaisir
      Steph

      1. Bien sûr, nous savons comme il est difficile de faire avancer les choses, de sensibiliser, faire changer les habitudes, la règlementation, Parcours no-kill, mouche, nombre de prises, taille, défense de la qualité de l’eau…
        Passer d’une logique de « Partage de la ressource » à « Protection de la ressource »…
        Mais demeurons optimistes, les choses bougent, lentement, mais elles bougent…
        Merci pour la qualité des articles et du blog !

        Bon courage… et Tight Lines.

        Amicalement.

        Eog.

  4. Michel

    Bonjour;
    en effet les choses sont parfois difficiles, et paraissent hors de portée , mais courage à vous !! la survie d’une rivière est tellement importante pour nous bien-sûr mais aussi pour nos enfants et petits enfants!!!
    Merci donc de votre travail pour les rivières d’Auvergne et particulièrement la Sioule.
    personnellement comme je vous l’ai dit dans mon premier mail je vais découvrir votre région ce mois de mai donc très bientôt, et je penserais à vous en arrivant sur la Sioule!!!
    Merci encore pour ces lignes!!
    Salutations cordiales d’un pêcheur ch’ti.

    Michel Huret

    1. Bonjour

      Surtout merci à vous de votre soutient en esperant que votre sejour se passera bien ….au plaisir de peut etre se croiser au bord de la riviere.

      Stephane

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